L’ambiance n’est pas des plus sympathiques au Parti démocratique sénégalais (Pds) où les manœuvres vont bon train. Et les derniers développements démontrent bien que deux camps s’affrontent, sans en donner l’air. Ceux qui veulent en découdre immédiatement et dans la rue avec le régime en place et de l’autre côté, ceux qui pensent que les rapports de forces ne sont pas encore favorables pour un tel bras de fer.
La dernière sortie de Farba Senghor et celle de Pape Samba Mboup viennent confirmer cet état de fait. Déjà, lors de la dernière réunion qui avait décidé du report de la manifestation des libéraux, beaucoup de responsables du Pds, dont Mamadou Lamine Keïta et Modou Diagne Fada, s’étaient opposés à la tenue d’une telle manif, dans le contexte actuel. C’est donc tout le planning établi pour mettre la pression sur le pouvoir, dans un contexte crucial avec le procès de Karim Wade, qui a été remis en cause. Conséquence : la loi de la majorité a été retenue. Et Wade dans tout cela ? Il semble que lui-même n’a pas toutes les cartes en main.
Il sonde les uns et les autres avant de s’avancer. En tout état de cause, si ces derniers jours peuvent constituer une sorte de sondage, cela révèle bien un rapport de forces sensiblement favorable au camp qui ne souhaite pas une confrontation. Cette frange du Pds estime que le Pds n’a pas aujourd’hui les moyens de sa politique d’investissement de la ‘’rue-publique’’…
Que Karim n’est pas Me Wade et que donc les militants du Pds ne vont pas se mobiliser avec la même massivité pour se battre, selon un agenda orienté autour d’une mise en liberté du plus célèbre prévenu de la Maison centrale d’arrêt et de correction de Rebeuss. Dans ce contexte où Karim Wade est devenu une sorte de ‘’fond de commerce politique’’, le retour de Wade, qui est prévu pour demain vendredi, est l’objet de toutes les attentions. Viendra-t-il à cette date à Dakar, malgré cette nouvelle situation ? Que fera-t-il le cas échéant ? Mystère et boule de gomme !
3 Commentaires
Rue
En Janvier, 2015 (09:48 AM)Le Saint
En Janvier, 2015 (10:11 AM)Patisco
En Janvier, 2015 (11:10 AM)« J’ai un problème personnel à régler , et, je vais le régler avec le Pds. Après tout ce qu’ils m’ont fait endurer, au-delà du désir de rétablir la vérité et de sauver le Sénégal, je dois solder des comptes ». Les propos se sont échappés de la poitrine de Macky Sall, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale du Sénégal, sous Abdoulaye Wade. Bien avant, il fut directeur de Petrosen, puis ministre de l’Energie et de l’Intérieur. Ce n’est donc par conviction politique et engagement aux côtés des populations, seulement, qu’il est devenu opposant. Ses propos peuvent amener d’aucuns à l’indexer, comme un dictateur potentiel. Sa « vengeance », si l’occasion lui est donnée, risque de faire basculer le Sénégal dans des règlements de comptes. Or, les populations ont besoin d’emplois, de toits, de politiques de santé et d’éducation efficientes et efficaces, d’infrastructures, de paix, etc. A l’occasion, Macky, qui tenait à démonter qu’il n’a pas la citoyenneté américaine, a révélé qu’il a rendu la Green card qu’il détenait, du temps où il était Premier ministre.
Macky Sall n’est plus dans le besoin. En atteste sa campagne électorale permanente : depuis qu’il a créé son parti, s’il n’est pas à l’intérieur du pays ou dans la banlieue, il est en Europe ou en Amérique. Il a, comme son prédécesseur à la Primature, Idrissa Seck, profité de sa position sous Wade, pour amasser un « butin » de guerre. Idrissa Seck révélait qu’avant d’être nommé à la tête de Petrosen, Macky Sall a souvent réveillé son aide de camp à lui, pour le supplier de le faire nommer directeur. Que ces temps-là sont loin.
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