Ils n’ont pas attendu la réunion du prochain Bureau politique du Parti socialiste (Ps). Les femmes et jeunes de ce parti sont allés, hier, à la rencontre des initiateurs du courant Démocratie-Solidarité pour éclaircir la lanterne des militants. Une démarche qui a permis de s’assurer de leur intention, en attendant la réunion du Bureau politique, qui devra statuer.
Les gros nuages noirs se sont dissipés. «Les craintes et inquiétudes» aussi. Les femmes et jeunes du Parti socialiste peuvent retrouver le sommeil profond. La direction idem. «Ils nous ont rassurés. Ils nous ont fait savoir qu’ils sont toujours des militants du Parti socialiste. Ils sont des militants d’hier ; ils sont des militants aujourd’hui ; demain aussi, ils seront-là. Ils n’ont aucunement l’intention de quitter le parti. Ils ne sont pas des transhumants. Ils n’ont jamais transhumé et ils n’en ont pas l’intention », confie Aminata Mbengue Ndiaye, au téléphone, le cœur en joie.
En effet, la journée du dimanche n’a pas été de tout repos pour elle. De 12h 30 à 16h, les femmes et le mouvement des jeunes du Ps étaient en discussion avec les initiateurs du courant Démocratie-Solidarité. Le besoin était pressant. Il fallait échanger. Discuter. C’est pourquoi, «nous sommes allés discuter avec nos camarades pour leur expliquer les craintes et inquiétudes que nous avions par rapport à la compréhension que les militants de base pourraient avoir de la création de ce courant au sein du Parti socialiste», rapporte Mme Ndiaye. Cela dit, les explications n’ont pas varié, du côté des «papis» du Ps. Ils ont réitéré à la délégation leur désir de voir leur parti fonctionner avec beaucoup «plus de démocratie à l’interne». Comme indiqué dans leur Manifeste.
Le Ps n’est pas démocratique dans sa démarche ? «Nous leur avons dit que nous n’allons pas faire de jugement de valeur», se limite à souligner Mme Ndiaye. L’action entreprise étant juste un moyen d’apporter la lumière aux yeux des populations et surtout aux militants socialistes. Il reste aux instances du parti de «prendre les décisions idoines». Aussi ont-ils demandé aux initiateurs du courant d’aller au niveau des instances du parti. En effet, comme annoncé, «le Bureau politique va statuer sur la question». Le prochain ? «Très certainement», répond Mme Aminata Mbengue Ndiaye.
Aujourd’hui, le document est entre les mains du Premier secrétaire du Ps, Ousmane Tanor Dieng, renseigne-t-elle et du secrétaire administratif, qui sont en train de l’étudier. D’ailleurs, avant d’aller rencontrer les initiateurs du courant, les médiateurs ont pris langue avec leur Premier secrétaire. Leurs arguments auprès de ce dernier : «Il y a d’autres questions nationales plus importantes, comme la publication du livre de Latif Coulibaly, le couplage des élections, la santé des populations. Et ce n’est vraiment pas le moment de donner un autre sujet de dissertation.»
Pour un des initiateurs du Courant aussi, l’heure n’est pas à la distraction. Et la première des choses que lui et ses camarades ont affirmée avec vigueur aux médiateurs, c’est qu’il ne faudrait pas, «ensemble, se prêter aux jeux des journalistes qui racontent n’importe quoi». Notre interlocuteur note que «les deux parties ont compris qu’il fallait aller dans le sens de l’unité d’action». Cela d’autant plus que, pour eux, il n’est aucunement question de quitter le parti. Lorsqu’on lui parle d’une certaine alliance des initiateurs du courant avec Djibo Leïty Kâ, de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) ou le Parti de la réforme de Abdourahime Agne, il sursaute : «Jamais ! Jamais ! On ne quitte pas le parti. C’est clair.»
Seulement, il faut dire, ajoute une autre personne dans les confidences de la rencontre d’hier, les «papis» n’ont pas apprécié le comportement de Tanor depuis jeudi, date de la sortie du manifeste. Ils l’ont trouvé agressif ; or, ce n’est pas l’agressivité qui règle ce genre de situation. Surtout qu’il était prévu, au préalable, une discussion au sein du parti, avant même la publication dans la presse.
Aujourd’hui, les ardeurs semblent calmées. Mercredi, le feuilleton devrait connaître son épilogue, si toutefois, le Bureau politique fait dans l’urgence et choisit d’inscrire la question à l’ordre du jour.
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