MANOEUVRES : Lamine Diack dans le collimateur du palais

Manœuvres Le doyen Lamine Diack, patron de l’athlétisme mondial, devrait surveiller ses arrières. Il devrait, surtout, entamer d’ores et déjà sa veillée d’armes, ou alors se précipiter d’aller trouver qui de droit pour le rassurer et donner des gages sur son désintérêt pour la politique et la conquête du pouvoir au Sénégal. En effet, Diack qui a été le plus grand obstacle rencontré par le pouvoir dans le dossier du stade Assane Diouf, Diack qui a également apporté son soutien public à tous ceux qui manifestent leur opposition à ce qui est qualifié de projet de dévolution monarchique sur lequel travaille(rait) Wade, est désormais perçu par le pouvoir comme un homme à abattre. Parce que, soutient-on, il manifeste subitement un réel intérêt pour le jeu politique sénégalais. On le soupçonne de posséder un agenda caché. L’on indique ainsi que depuis 1993, année durant laquelle il a perdu son mandat de député, on n’avait plus vu ni entendu Lamine Diack s’activer dans la politique.

 

Manœuvres (bis) Puis, depuis une année, on assiste à ce qui ressemble fort bien à l’amorce d’un come-back. Outre le dossier du stade, on cite, à titre d’exemple, son implication dans les assises nationales, mais surtout le rôle clé qu’il aurait joué dans les coulisses, pour la victoire de Benno Siggil Sénégal aux dernières locales. En plus des médiations qu’il aurait menées pour arrondir les angles çà et là lors des investitures, on parle de plusieurs millions qu’il aurait versés au trésor de guerre de candidats de l’opposition, à Dakar et à l’intérieur du pays. En plus, ajoute-t-on, lors de ses séjours à Dakar, on le voit de plus en plus avec des hommes politiques de l’opposition parmi lesquels on cite Khalifa Sall, le maire de Dakar, son collègue du Plateau, Alioune Ndoye entre autres. Toujours parmi les « mauvaises fréquentations » de Lamine Diack, on cite le nom de Moussa Touré, ancien ministre de l’Economie et des Finances, ancien président de la Commission de l’Uemoa, qui a perdu son poste pour avoir été lâché par le chef de l’Etat sénégalais et qui, dit-on, n’attend que le bon moment pour solder ses comptes avec Wade.

 

Manœuvres (ter) Ces différents éléments, analysés par les « comploteurs » du pouvoir, semblent avoir abouti à la conclusion selon laquelle le président de l’Iaaf est directement ou indirectement un adversaire que le pouvoir devra affronter un jour. Mieux, le mandat du doyen à la tête de l’Iaaf expire en 2011 et selon certains radars, il a émis la volonté de ne pas rempiler malgré l’insistance de ses pairs. Or, le doyen, inspecteur des impôts et domaines de formation, pur produit du mouvement sportif ancien ministre, ancien député-maire de Dakar, est perçu par les tenants du pouvoir comme un adversaire particulièrement redoutable. En plus de bénéficier aujourd’hui d’une nouvelle virginité politique et d’apparaître comme l’un des barons socialistes les plus crédibles et les plus respectés dans l’opinion nationale, Lamine Diack passe pour un homme de réseaux au niveau international, qui n’éprouverait aucune difficulté à mobiliser les moyens capables de faire face à la foudroyante machine de guerre des libéraux.

 

Fouille Restons avec le président de l’Iaaf pour éventer le plan orchestré par le régime à son endroit. Il semble que du côté du pouvoir, on a opté pour une guerre préventive qui neutraliserait Lamine Diack avant qu’il ne puisse se positionner. On parle déjà de fouilles qui sont en train d’être menées dans les poubelles de l’histoire, pour dénicher d’horribles cafards dans son passé. Les fouineurs auraient été lâchés au niveau des impôts, à la questure de l’Assemblée…. Déjà, les rumeurs enflent et se multiplient sur les raisons qui ont amené Diack à faire volte-face dans le dossier du stade Assane Diouf, au moment où l’on s’y attendait le moins.

 

Thierno Lô Pour une fois, toute la presse a été mise au même pied d’égalité. Figurez-vous, hier, que les conseillers de Thierno Lo ont proposé au ministre, comme cela se fait d’habitude, de laisser la télévision nationale couvrir la rencontre et faire sortir la presse écrite. « Non, que tout le monde reste. Toute la presse doit assister à cette rencontre. Je travaille dans la transparence », rétorque fermement Thierno Lô. Une position qui sera accueillie par une salve d’applaudissements de la part des acteurs du tourisme.

 

Thierno Lô (bis) Vraiment le nouveau ministre de l’Artisanat et du Tourisme a la cote ! Les acteurs de son secteur n’ont cessé de lui jeter des fleurs durant toute la rencontre. Mieux, un des acteurs s’est même permis de supplier Wade de ne pas remplacer l’actuel ministre. « De grâce, dites à Wade de vous maintenir dans ce secteur jusqu’en 2012 car vos paroles et votre engagement nous réconfortent ».

 

Casamance La cessation des activités de Air Sénégal international et l’arrêt temporaire du bateau Aline Sitoé Diatta portent un sérieux préjudice au secteur du tourisme. Figurez-vous que le fonctionnement des hôtels et autres lieux touristiques a subi un véritable coup d’arrêt. Conséquence : 95 % des entreprises intervenant dans le milieu ont baissé pavillon car elles ne voient plus l’ombre d’un touriste.

 

Déballage Depuis l’affaire des chantiers de Thiès, les Sénégalais n’avaient pas entendu Bara Tall, le patron de Jean Lefebvre Sénégal (Jls). Outre le compte-rendu d’un face-à-face avec ses employés, 24h avant son mandat de dépôt et une lettre ouverte aux Sénégalais, Bara Tall s’était garde de réagir malgré les attaques verbales et autres coups qu’il a reçus. Mais, l’entrepreneur a rompu le silence. Et comment ? Selon nos radars et antennes, il est l’invité aujourd’hui à 20 heures 30 de l’émission « Pile ou face » de notre confrère Pape Alé Niang. Vous aurez compris que ça se passe sur la 2Stv.

 

Déballage (bis) Et pour vous dire que Bara Tall a cassé la baraque, sachez que le gars a parlé de l’affaire des chantiers de Thiès, de son emprisonnement, des accusations de surfacturation, de la route Kaolack- Fatick… Pour vous donner une idée de cette interview… pas comme les autres (suivez notre regard), retenez que Bara Tall a « rabattu le caquet » à Rimka. Ce dernier, on se souvient, lors de l’audience que Gorgui avait accordée aux patrons de presse, avait soutenu que Bara Tall finançait Souleymane Jules Diop et qu’il aurait créé des sociétés offshore pour attaquer le régime. Dans sa sortie d’aujourd’hui, Bara Tall fixe grave l’écran et descend en flammes Rimka. Rendez-vous sur la 2Stv dans les prochaines heures à moins bien sûr… qu’il y ait censure. Mais comme l’émission est déjà enregistrée...

 

Ponction Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances était hier à l’Assemblée nationale pour « enterrer » la loi consacrant les ponctions sur les salaires. La loi a été enterrée depuis janvier 2009, mais il fallait y mettre les formes. Au total, 596 millions 947 mille FCFA avaient été ponctionnés. Une manne qui sera intégrée à travers une loi rectificative des finances, selon les propos de Abdoulaye Diop. Mais hier, en commission des députés se sont tristement signalés et comment !

 

Ponction (bis) Figurez-vous que ces députés ont tout simplement demandé au ministre des Finances de leur retourner leur argent ! Sans blague alors. Ces derniers veulent tout simplement que les montants qui avaient été ponctionnés sur leurs salaires, avant que la loi ne soit cassée, leur soient reversés. Parmi les « yalwan kat » qui ont tenu à prendre la parole, on peut citer Fatou Younouss Aidara, Moussa Diao et Khadim Tabet de Mbour.

 

Nomination Comme nous vous le disions hier, le Conseil d’administration de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas) s’est réuni. Et comme nous le laissions entendre, c’est Birame Sène qui a été nommé président du conseil d’administration en remplacement de Serigne Mbacké Ndiaye. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Birame Sène a fait 30 ans à la Bceao où il a occupé le poste de chef de l’agence nationale. Il a été, à plusieurs reprises, consulté par le président de la République à la suite du conseil présidentiel sur l’Agriculture. Rencontre au cours de laquelle Gorgui avait manifesté son intention de réformer la Cncas. Ce dernier compte beaucoup sur lui pour son expérience. Birame Sène va sans doute ouvrir la Cncas aux paysans et procéder aux changements et mesures nécessaires, en même temps qu’il sera chargé de piloter l’augmentation du capital de la banque.

 

Salam Il y avait vraiment de l’émotion avant-hier au « Madison ». Comme chaque mardi, Salam Diallo jouait dans la boîte. Savez-vous quoi ? Sans avertir, Thione Seck a débarqué sur les lieux avant de s’emparer du micro pour jouer trois morceaux. C’était le délire total ! Auparavant, Thione avait tressé des lauriers à Salam Diallo qui, sous l’émotion, a versé des torrents de larmes. C’est vrai que Salam est très émotif.

 

Relaxe L’affaire Pape Diagne Mbaye, nom du talibé de Serigne Khadim Lô Gaydel, qui avait rendu l’âme lors de son évacuation, après avoir été victime de bastonnade, a été définitivement vidée hier par le tribunal régional de Thiès. Les 4 prévenus, tous talibés de Gaydel, qui étaient accusés d’être les auteurs des coups mortels ont été purement et simplement relaxés. Il s’agit des jumeaux Assane et Ousseynou Mbaye, de Birame Ngom et Pape Ciré Diop dit Sira. Pour rappel, la mort de Pape Diagne Mbaye est intervenue le 17 mars et c’est une voix anonyme qui avait informé la police du premier arrondissement et l’enquête avait permis de mettre la main sur les 4 talibés qui ont toujours nié avec véhémence.

 

Pervers Le jeune Bouba Ndiaye, accusé de viols répétitifs sur la septuagénaire F.N domiciliée à Sara Diamaguené à Kaolack, a été condamné à 5 ans d’emprisonnement et des dommages et intérêts à verser à la partie civile.