Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Massacre au Cameroun : l’ONU exige une enquête « indépendante, impartiale »

Single Post
Des membres du Bataillon d'intervention rapide (BIR), à Ekona, près de Buea, en octobre 2018.
 À la suite du massacre de vingt-trois personnes, dont une majorité d’enfants, lors d’une opération militaire dans un village de l’Ouest anglophone du pays, l’ONU fait pression sur Yaoundé pour qu’une enquête « indépendante, impartiale et complète » soit menée.

« Nous pressons les autorités de s’assurer que l’enquête sera indépendante, impartiale et complète, et que les responsables rendent des comptes », a déclaré mardi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme (HCDH) dans un communiqué diffusé suite au massacre de 23 personnes (dont deux femmes enceintes et 15 enfants) dans le village de Ntumbo, dans la région anglophone du Nord-Ouest, vendredi 14 février. Avant d’ajouter : « Nous appelons le gouvernement à s’assurer que les forces de sécurité se conforment au normes légales internationales applicables quand elles mènent des opérations».

Ce communiqué survient après qu’une partie de l’opposition camerounaise, mais aussi de nombreuses personnes interrogées par des ONG, ont accusé des militaires camerounais d’être à l’origine de cette tuerie. Des témoins ont notamment rapporté à l’ONU que « 40 hommes armés, dont des membres des forces de défense et de sécurité » avaient attaqué le quartier de Ngarbuh « tirant sur les habitants et brûlant des maisons».

« Un malheureux accident »

Des accusations démenties par l’armée camerounaise dans un communiqué lundi, qui invoque « un malheureux accident » et décrit un tout autre scénario. Elle affirme que six militaires patrouillant dans le village ont été la cible de tirs nourris de « terroriste s» et que les combats ont entraîné l’explosion de réservoirs de carburant, provoquant un incendie qui a tué « une femme et quatre enfants ». L’armée assure aussi avoir « mis hors d’état de nuire sept terroristes ».

Pour rappel, un conflit meurtrier oppose depuis près de trois ans les forces de sécurité camerounaises à des groupes armés anglophones séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise.

Ce conflit a fait plus de 3000 morts et forcé près de 700 000 personnes à fuir leur domicile. Selon les ONG internationales, les populations sont les premières victimes de ce conflit, les deux camps étant accusés de perpétrer des crimes et des exactions contre les civils.

Pression internationale

Après presque trois ans d’inaction, Yaoundé s’était résolu, sous la pression internationale, à organiser en octobre dernier un Grand dialogue national pour tenter de mettre fin à la crise. Boycotté par les groupes armés, il n’a pas permis de ramener la paix dans ces deux régions. Pis, les violences se sont multipliées, selon les rapports de plusieurs ONG, notamment avant la tenue le 9 février dernier des élections législatives et municipales.

« Les violences n’ont pas cessé », ont déploré lundi seize évêques catholiques de différents pays du monde, dans une lettre adressée au président Paul Biya, 86 ans dont 37 au pouvoir. Ces derniers exhortent son gouvernement à participer à des pourparlers avec les séparatistes. «Il n’y aura pas de victoire militaire pour aucun des côtés», écrivent-ils. «Une solution durable doit venir d’un processus de médiation qui inclut autant les groupes séparatistes armés anglophones que les représentants de la société civile non violents», ajoutent les évêques, appelant Yaoundé à participer aux discussions proposées par la Suisse.


0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email