ME WADE ARBORE SON MANTEAU DE TALIBE : « Si Serigne Saliou m’avait demandé de ne pas arrêter Khadim Bousso... »

Dans le souci de redorer leur image fortement écornée au sein de la communauté catholique depuis l’irruption des policiers de la Division des investigations criminelles (Dic) dans la Cathédrale, les autorités gouvernementales multiplient les opérations de charme auprès de l’Eglise. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’audience que le président de la République a accordée hier aux membres de « Convergence citoyenne » de Fatick. Mais, comme un cheveu dans la soupe, Me Abdoulaye Wade est revenu sur l’affaire Khadim Bousso pour reconnaître : « si Serigne Saliou Mbacké m’avait demandé de ne pas arrêter Khadim Bousso à Touba, je n’aurais pas poursuivi ce dernier ».

Hier en recevant les membres de Convergence citoyenne de Fatick (une association catholique) en vue du réchauffement des relations entre l’Etat et l’Eglise, qui ont pris un véritable coup de froid à la suite de l’affaire Jean Paul Dias, le président de la République ne s’est pas embarrassé de convoquer l’histoire pour exhumer l’affaire Khadim Bousso, ensevelie, il y a trois ans, de façon tragique. Revêtu de son manteau de talibé mouride, Me Abdoulaye Wade a reconnu devant une assistance chrétienne tout acquise à sa cause que sans le cautionnement du khalife général des mourides, il n’aurait pas été mis fin à la cavale de Khadim Bousso. « Si Serigne Saliou nous avait demandé de ne pas entrer à Touba pour arrêter Khadim Bousso, nous ne l’aurions pas fait », a clairement avoué Me Abdoulaye Wade. Pourtant, « Serigne Saliou aurait pu dire : Khadim Bousso est mon neveu, n’y touchez pas ! Mais, il n’en a rien fait », poursuit le locataire du palais Léopold Sédar Senghor qui, par cette confession, entend rassurer la communauté catholique de la grande considération dont elle jouit auprès de l’Etat suite à la levée de bouclier du Clergé littéralement outrée de la présence des enquêteurs de la Dic, sur les trousses de Jean Paul Dias, au sein de la Cathédrale de Dakar.

Visiblement préoccuper à redorer le blason de l’Etat après cet incident jugé « profanateur », Me Wade estime qu’il n’y aucun problème entre Catholiques et Musulmans. « Le Sénégal, à majorité musulmane, a été dirigé par un Catholique pendant 20 ans et personne, pas même moi, n’a osé brandir l’arme de la religion pour le contester », sérine le chef de l’Etat en guise de preuve de la parfaite entente ainsi que de la cohabitation pacifique entre musulmans et chrétiens. « Je n’’ai pas créé cette parfaite entente, je l’ai trouvée ici. Il faut la préserver », conseille Me Wade à ses hôtes avant de leur confier : « des policiers m’ont dit qu’ils poursuivaient deux malfaiteurs qui sont entrés dans une mosquée pour leur échapper. Mais, ils ont enlevé leurs chaussures et les ont cueillis tout bonnement. Personne n’a rien dit ». Le chef de l’Etat a aussi demandé aux jeunes catholiques de ne pas écouter ceux qui veulent créer des problèmes entre les religions.