ARRESTATION - Jean-Paul Dias gardé à vue : La riposte se prépare
Jean Paul Dias était venu déférer pour la dernière fois à la convocation de la Dic, mais il a été gardé à vue par le commissaire Assane Ndoye de la Division des investigations criminelles (Dic). Son parti, le Bloc des centristes Gaïndé (Bcg) s’en émeut et prépare la riposte. Les jeunesses de l’opposition se réunissent, aujourd’hui.
Toutefois, la détention de Jean-Paul Dias est jugée arbitraire par ses compagnons de parti. Yousoupha Ndiaye, chargé de la communication du Bcg, soutient fermement que son leader est «un détenu politique». Lui et ses compagnons annoncent qu’ils vont se battre jusqu’à ce qu’il sorte de prison. Même son de cloche chez Barthélemy Dias, fils du nouveau gardé à vue pour qui le «Sénégal n’est pas une porcherie à ciel ouvert». En représailles à la mesure qui frappe son père, Dias fils déclare que les jeunesses de l’opposition vont se constituer en bouclier et engager la bataille pour la liberté de Jean-Paul Dias, car la «récréation est terminée». A en croire Adama Diani Fada de la Ld/Mpt, cette rencontre va se tenir, aujourd’hui, au siège de l’Afp. En réalité, explique M. Fada, rendez-vous était pris pour le vendredi, mais la garde-à-vue de M. Dias a précipité la rencontre. C’est que, une chose est claire pour Barthélemy, son père a été arrêté de façon «arbitraire et injuste». Une situation à corriger, scande-t-il. La solution réside dans la mobilisation de tous les leaders de l’opposition qui sont la cible à abattre par le pouvoir, a-t-il laissé entendre. «Il faut que les leaders de l’opposition acceptent de lancer des messages pour la mobilisation, mais aussi pour le refus, car nous vivons l’injustice, l’arbitraire, du n’importe quoi au Sénégal. Et il faut comprendre que le régime de Me Abdoulaye Wade est une bombe à retardement. Ou bien on l’observe, la bombe va sauter et l’on sautera tous avec ou bien on développe des stratégies pour la désamorcer.» Le leader de la Convergence socialiste rajoute qu’ils n’accepteront plus de se faire humilier et piétiner. «Il est hors de question d’être dans un pays où l’on pille les Ics, où il n’y a pas d’électricité, ni de gaz, ni de courant, où le monde rural est bradé et tout le monde doit se taire. Ça c’est inacceptable, on ne l’acceptera pas !»
Par ailleurs, les chefs de l’opposition avec à leur tête Amath Dansokho ont rejoint les militants du Bcg à la Dic, après avoir assisté au procès du leader du Pit renvoyé au 19 mai. Yankhoba Diattara a également fait le déplacement. Mais, ce monde a quitté les lieux peu de temps après, sur la demande des membres du Bcg. Moustapha Niasse de l’Afp, sarcastique, avance : «La Dic est devenue presque notre seconde résidence. Ils nous ont habitués ici que même nos véhicules n’ont pas besoin de chauffeur pour venir ici.» Ousmane Tanor Dieng, Premier secrétaire du Ps, pour sa part, est presque sûr que c’est la presse qui est visée à travers les procès de Dansokho, Ibrahima Sène et la convocation de Dias.
Malick Seck, un des responsables de Convergence socialiste, était entendu avec Jean-Paul Dias, mais il est sorti libre des locaux de la Dic. Il lui est reproché d’avoir gêné le travail des limiers lors de l’arrestation de Jean-Paul Diaz ; ce qu’il a réfuté.
Jean-Paul Dias a été gardé à vue après avoir passé plus de 8 heures dans les locaux de la Dic. C’est comme si son appel a été entendu par le commissaire Assane Ndoye. Vers 10 heures, à son arrivée devant les locaux de la Direction de la police judiciaire (Dpj), le leader du BCg avait déclaré que c’est la dernière fois qu’il venait répondre à une convocation de la Dic et qu’il y déférait, calme et serein. Un souhait qui semble se réaliser puisqu’il ne sera pas re-convoqué. Le commissaire Assane Ndoye a jugé opportun de le maintenir en garde-à-vue à la police du Port.
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