Mise en place d’un gouvernement d’union nationale - Les termes du protocole du 22 janvier

Le président de la République a une fois de plus déjoué les pronostics, en recevant hier au palais son ancien Premier ministre Idrissa Seck. Et même si l’entretien entre le « père » et le « fils » (en présence de Abdoul Aziz Sy Junior qui s’est retiré au bout de 15 minutes) s’est déroulé loin des regards indiscrets, des sources proches de la présidence de la République, qui étaient au parfum des tractations entre Wade et son ancien Premier ministre, croient savoir que les deux hommes se sont entendus sur un « protocole du 22 janvier ». Toujours, selon nos sources, le président de la République se serait engagé à se retirer sous peu et à observer une stricte neutralité quant à sa succession. La mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale et un report de la présidentielle auraient également été discutés entre les deux hommes. Quant à Idrissa Seck qui va revenir dans le giron libéral, il a obtenu, après confrontation avec ses pourfendeurs, l’abandon de toutes les poursuites judiciaires contre lui, dans l’affaire des chantiers de Thiès. Et pour convaincre leurs partisans respectifs à faire la paix des braves, Wade et Idy auraient convenu d’un pacte de non-agression entre leurs deux camps

Prévue à Poponguine, l’audience a eu lieu au palais

A en croire nos interlocuteurs de la présidence de la République, la rencontre entre Me Wade et Idrissa Seck était prévue le week-end dernier à Poponguine. « Elle devait se dérouler entre le Président lui-même, son ancien Premier ministre, Abdoul Aziz Sy Junior et Cheikh Béthio Thioune », précisent nos sources. Lesquelles, confirmant les informations que nous écrivions sur cette affaire, soulignent que beaucoup de bonnes volontés ont contribué au rapprochement entre les deux hommes.

Les faucons tenus à l’écart

Conscient qu’il jouait son va-tout dans ses tentatives de retrouvailles avec Idrissa Seck, le président de la République a tenu à tout verrouiller. En mettant à l’écart les ultras de son camp. Et selon certains analystes politiques, le fait d’envoyer Macky Sall à l’étranger et de procéder ainsi en son absence, participe de la volonté de Me Wade de mettre les faucons devant le fait accompli. Une stratégie qui n’a pas l’heur d’offusquer leur chef de file. Pape Samba Mboup que nous avons joint hier dit saluer le retour de Idrissa Seck dans le giron libéral. « Je le combattais parce qu’il combattait Wade », soutient-il. Avant de préciser qu’il n’a aucun problème personnel avec le maire de Thiès et que le plus important pour lui est de travailler à la réélection du président de la République.