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MODOU DIAGNE FADA, MINISTRE DE LA SANTE ET DE LA PRÉVENTION, MEMBRE DU COMITÉ DIRECTEUR DU PDS : « En 2012, le Pds fera valoir le bilan du président Wade »

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MODOU DIAGNE FADA, MINISTRE DE LA SANTE ET DE LA PRÉVENTION, MEMBRE DU COMITÉ DIRECTEUR DU PDS : « En 2012, le Pds fera valoir le bilan du président Wade »
Dans cet entretien, le ministre de la Santé et de la Prévention, Modou Diagne Fada, responsable politique demande à ses sœurs et frères du Parti démocratique sénégalais (Pds) de considérer que « seule la réélection de Me Wade » est une priorité. Il annonce que 500 agents sanitaires seront bientôt recrutés par le gouvernement pour renforcer le déficit en personnel et confirme également la décision de l’Etat de terminer les hôpitaux ou centres de Santé en construction en 2011. Pour aider à la prise en charge des femmes en état de grossesse, 15.000 “Badiénou gokh” chargées d’encadrer les femmes en milieu rural seront aussi mobilisées.

Dix ans après son arrivée au pouvoir, pensez-vous que le président Wade a répondu aux attentes des jeunes ?

Le président Wade a bien répondu aux attentes des jeunes qui ont contribué à son avènement à la tête du pays. Les jeunes ont été pour beaucoup dans la dynamique qui a conduit à l’alternance en 2000. Plusieurs générations de jeunes ont apporté leur participation à une alternance pacifique. Armés de détermination, ces jeunes ont, à plusieurs reprises, contribué à sa libération de prison. Ces jeunes se trouvent être satisfaits aujourd’hui parce que la liberté de création d’une association ou d’un parti politique est plus que jamais de rigueur. Aujourd’hui, à travers le pays, les marches s’organisent du côté de l’opposition et de la Société civile. Depuis l’alternance, on n’a presque pas noté de prisonniers politiques ni de journalistes détenus longuement. Les élections sont organisées régulièrement de manière transparente. Le Sénégal a connu beaucoup d’acquis avec le président Wade. Nous pensons que nous sommes sur la bonne voie. Et que nous sommes en train de conduire le pays vers l’émergence et l’approfondissement de la démocratie. Ce qui se fait dans tous les secteurs de l’économie va dans la bonne direction. Nous avons la chance d’avoir à la tête du pays un visionnaire qui sait où il doit mettre les pieds, ce qu’il doit faire pour développer le pays.

Comment expliquez-vous donc le développement de mouvements sociaux hostiles au pouvoir ?

C’est la démocratie. L’unanimisme n’est pas de ce monde. Aucun Etat démocratique ne chercherait à faire l’unanimité autour de ses choix. Nous sommes différents. Nous venons d’écoles différentes et n’avons pas la même compréhension des choses. C’est la raison pour laquelle il faut même se féliciter de l’existence de mouvements qui vont dans un sens contraire qui cherchent peut-être à nous pousser vers l’erreur pour nous supplanter au pouvoir. Un pays sans opposition, sans courant de pensée différent n’est pas un pays démocratique. Il faut au Sénégal qu’on ait des gens qui ne disent pas la même chose que nous.

Le Pds doit-il rester indifférent à la prolifération de ces mouvements ?

Pas du tout. Le Pds est extrêmement vigilant sur tout ce qui se fait. Le Pds est vigilant sur tous les mouvements qui se créent. Le Pds est assez vigilant sur l’ensemble des recompositions qui s’opèrent tant du point de vue des mouvements citoyens que de Bennoo Siggil Sénégal. Une force politique organisée doit avoir l’œil rivé sur ce qui se passe de l’autre côté. Mais soyez sûr que le Pds a, en son sein, des mécanismes et des atouts qui lui permettront de réélire démocratiquement le président Wade.

Ne pensez-vous pas que la réaction de ces mécanismes est assez lente ?

Il faut toujours se méfier de cette attitude qu’on peut qualifier de silencieuse dans un grand parti comme le Pds qui se trouve être, par ailleurs, le parti au pouvoir. Le Pds est une machine électorale. C’est une somme d’expériences. Le Pds sait quand il faut s’unir pour réélire son candidat. Quand Abdoulaye Wade sifflera la fin de la récréation, les militants savent se taire et écouter le patron. Il n’y a pas de péril en la demeure. Nous avons toujours fonctionné comme ça. Nous avons déjà pris une longueur d’avance sur nos adversaires. Dans notre camp, c’est clair. Le candidat, c’est Me Abdoulaye Wade. Nos adversaires sont incapables de trouver un candidat unique pour s’opposer au candidat Abdoulaye Wade. Nous avons réglé ce problème depuis longtemps. Ce qui me semble être un atout de taille. Le reste, ce sont les soubresauts de la vie politique nationale. Il faut laisser les gens parler et nous gérons l’action. Nous sommes attendus sur notre bilan. Nous ne demandons pas aux Sénégalais d’élire Abdoulaye Wade, mais de le réélire. Dès qu’on parle de réélection, nous mettrons en avant notre bilan et nos réalisations. Et naturellement, nous comparerons ces réalisations avec celles qui ont été faites de 1960 à 2000. Les Sénégalais vont comparer les réalisations de 1960 à 2000 et celles de 2000 à 2012.

Les renouvellements des instances du Pds tardent à se concrétiser. Cela ne va-t-il pas gripper la machine électorale libérale ?

Non. Il faudrait qu’on termine les renouvellements, que le parti puisse savoir ce qui se passe dans chaque fédération, dans chaque communauté rurale. Cela me semble important. Le parti a besoin d’avoir les données réelles dans les collectivités locales. Maintenant, après avoir pris connaissance de ces données, des poids politiques des uns et des autres, le parti pourrait souverainement décider qui il mettra en avant pour conquérir telle ou telle localité. Je fais partie des gens qui croient que les renouvellements doivent aller à leur terme. J’ai le même point de vue que le Secrétaire général national qui a récemment, dans le cadre d’une réunion d’instance, appelé tous les militants à acheter les cartes du parti et à se préparer à accueillir les nouveaux commissaires qui viendront dans les départements pour terminer les renouvellements.

Du côté des alliés, l’Alliance Sopi pour toujours connait des remous. Une autre menace pour la mouvance ?

Il est important que toutes les forces qui soutiennent Wade se retrouvent autour d’une organisation. Cette organisation, c’est l’Alliance Sopi pour toujours. Cette association a des règles de fonctionnement. Elle a un chef qui s’appelle Abdoulaye Wade. Il faudra toujours se fier aux directives de notre candidat. Maintenant, c’est normal que dans une structure qui comprend plusieurs formations politiques il y ait parfois de petites querelles. Mais cela n’est pas essentiel. L’important, c’est de réélire Me Wade.

Comment fédérer ces énergies si on sait qu’il y a une constellation de personnalités aux ambitions affichées autour de Me Wade ?

Tous doivent travailler pour la réélection d’Abdoulaye Wade. Tous ont le même chef. Ils n’ont qu’à l’écouter. Le président est conscient du fait qu’il est le chef des troupes et pour rien au monde, il ne prendra une décision qui va saper les fondements des bases pour lesquels il a été désigné comme candidat de l’Ast. Il est décidé à bien conduire les troupes.

Vous êtes à la tête du secteur de la Santé qui est en pleine ébullition. Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans ce domaine ?

Je dois d’abord dire que le système se Santé du Sénégal est très performant. Les problèmes que nous avons tournent autour d’un déficit de personnel, d’infrastructures, d’un retard que nous avons accusé par rapport aux Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) 4 et 5, relatifs à la mortalité maternelle et infantile.

Depuis quelques temps, le gouvernement est en train de se mobiliser pour trouver une solution. Nous avons annoncé le recrutement de plus de 500 agents de Santé allant des agents d’Hygiène jusqu’aux médecins spécialistes pour combler le déficit. A la suite d’un conseil interministériel, le gouvernement a décidé de trouver 21 milliards Fcfa pour terminer tous les postes de Santé en construction et toutes les extensions qui étaient prévues dans certains hôpitaux. Le ministre d’Etat chargé de la Coopération a été saisi pour pouvoir trouver des financements pour doter l’ensemble des nouvelles régions d’hôpitaux régionaux, l’ensemble des capitales départementales de centres de Santé de référence. Nous avons estimé ce budget à plus de 70 milliards. C’est pour vous dire que nous sommes conscients des difficultés que nous rencontrons. Mais sur l’ensemble des difficultés, nous avons mis en place un dispositif pour trouver une solution. Le recrutement se fera bientôt. Le Premier ministre a fini de faire son arbitrage. Le ministre de la Fonction publique va vers la convocation de la commission de recrutement. Le mois d’octobre 2011 a été arrêté pour finir tous les chantiers. En ce qui concerne les nouveaux financements à trouver, connaissant la diligence de notre collègue Karim Wade, il n’y a pas de raison qu’on puisse attendre très longtemps pour trouver les 70 milliards qu’il nous faut.

Au début, le recrutement de 850 agents était prévu ; aujourd’hui, on parle de 500. Pourquoi cette baisse ?

Rien ne s’est passé. Les 850 agents prévus seront recrutés. Le procédé que nous allons dérouler est simple. Pour recruter le nombre d’agents annoncés, nous avons décidé de mettre l’accent sur les contractuels étatiques qui servent dans les structures sanitaires actuellement. Ceux qui ont rendu d’éminents services au système de Santé seront prioritaires pour ce recrutement. Ensuite, nous allons prendre les contractuels communautaires. Après cela, nous verrons comment faire pour aider les Etablissements publics de santé (Eps), notamment les hôpitaux de quelques-uns de leurs agents pour pouvoir alléger leurs charges salariales. Nous appliquons ces orientations, nous pouvons dire que les 600 agents qui vont être recrutés seront des gens qui étaient des contractuels. En versant ces contractuels dans le corps des fonctionnaires de l’Etat, nous libérons des places au niveau du corps des contractuels. Ces places libérées vont être occupées par les nouveaux sortants des écoles de formation de Santé et nous pourrons aller jusqu’à 200 pour pouvoir atteindre les 800 agents promis par le gouvernement.

Le programme de promotion de la santé de la mère et de l’enfant intitulé « Badiénou gokh » a été lancé. Pensez-vous que les femmes ciblées auront les moyens de réussir leurs missions ?

Cette initiative du président est très pertinente. EIle est validée par la communauté internationale. Nous avons profité de la dernière Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la Santé pour montrer aux partenaires internationaux cette initiative. Tous nos interlocuteurs ont été charmés par cette initiative. Quelle est la particularité de la « Badiène » ? La « Badiène », tante en français, est une dame appartenant à la communauté vers laquelle convergent un courant de sympathie, de respect, de considération qui est capacité par le partenaire local sur les problèmes de santé. C’est une femme qui accepte bénévolement de servir son quartier ou sa communauté en encadrant les femmes enceintes, pour qu’elles fassent leurs consultations prénatales et qu’elles accouchent dans les structures de Santé au lieu de le faire dans les maisons. Les « Badiène » vont aussi prendre en charge l’enfant dès la naissance pour qu’il puisse faire toutes les vaccinations mais pour que la maman évite si elle est porteuse du Vih/Sida, la transmission mère-enfant. Elle veille aussi sur la maman pour qu’elle allaite son enfant au moins pendant les six premiers mois. Son rôle pour l’enfant peut continuer jusqu’à son encadrement pour l’inscrire à la Case des tout-petits, à l’école primaire. Elle aide à éviter les mariages précoces dans les villages. Nous avons beaucoup d’espoir sur cette initiative du président de la République parce qu’elle nr nous coûte pas cher et nous n’avons pas besoin de budget pour choisir une « Badiène ». Cette femme ne demande pas à être payée. Elle a besoin tout juste de moyens de travail. Ces moyens sont des téléphones portables pour pouvoir envoyer des messages ou communiquer facilement avec le personnel de la Santé, en particulier l’Infirmier chef de poste. Le président de la République nous a instruit de travailler à doter à la communauté à laquelle appartient une « Badiénou gokh », d’une ambulance. Nous y travaillons. Nous avons déjà introduit une requête qui est en train d’être suivie par le ministre de la Coopération auprès de la République de Corée pour doter le Sénégal de 500 ambulances d’ici quelques mois. Nous attendons avec impatience l’arrivée de ces ambulances pour non seulement permettre aux « Badiène » de faire correctement leur travail mais aussi aider les Infirmiers chefs de poste et autres agents de santé en particulier de mieux communiquer avec les districts et les hôpitaux. La « Badiénou gokh » aura un effet extrêmement déterminant sur les Omd 4 et 5, parce qu’elle va nous permettre de combler de façon rapide notre déficit en personnel mais aussi d’avoir des personnels disponibles partout à travers le pays. Nous devons travailler à élargir cette initiative ; nous avons déjà formé 1.140 « Baniénou gokh » sur un objectif 15.000 avant 2012, pour aider à la prise en charge des femmes en état de grossesse.

Quand est-ce que l’Etat va payer intégralement la dette des hôpitaux ?

L’Etat a pris l’engagement de payer la dette hospitalière. Depuis lors, chaque année, l’Etat inscrit dans le budget du ministère de la Santé et de la Prévention 2,7 milliards de FCfa. En 2007, cette somme a été repartie entre les différents hôpitaux en tenant compte des proratas des dettes de chaque hôpital. En 2010, le même montant est disponible et va être distribué aux hôpitaux. Nous pensons que d’ici quelques années, nous allons couvrir l’ensemble des dettes des hôpitaux. Mais il ne faudrait pas que les hôpitaux nous créent d’autres dettes. Nous allons donc veiller, une fois que ces dettes seront payées, à ce que les hôpitaux puissent voler de leurs propres ailes en continuant à exécuter leurs plans d’investissements, d’autant plus que l’hôpital est aujourd’hui un Etablissement public de santé. L’hôpital peut faire des recettes et des bénéfices. Il peut avoir un plan d’investissement en s’équipant parce que c’est une structure dotée de personnalité juridique et d’une certaine autonomie administrative et financière. Chaque année, l’Etat va continuer à subventionner les hôpitaux. Chaque année, plus de 10 milliards de FCfa sont distribués aux hôpitaux sous forme de subventions. Mais l’ambition du gouvernement d’ici la fin de l’année, c’est de doter nos principaux hôpitaux de générateurs d’oxygène et de scanners. Les marchés sont lancés, les partenaires pour certains sont trouvés et nous pensons que d’ici le 31 décembre 2010, les principaux hôpitaux du Sénégal seront dotés de générateurs d’oxygène et de scanners pour renforcer leur plateau technique.

Sur quel levier l’Etat va-t-il s’appuyer pour éviter d’autres dettes ?

Je crois qu’aujourd’hui, il faut aller vers la réforme de la réforme hospitalière. Il faut aller vers une nouvelle loi hospitalière. Nous sommes en discussion avec nos partenaires de la Banque mondiale et nos partenaires sociaux. Aujourd’hui, nous avons tous à l’unanimité noté que la réforme de 1998 a apporté des résultats importants, mais nous avons décelé dans cette reforme des manquements qu’il faut nécessairement corriger, si nous voulons que nos hôpitaux soient performants. Nous y sommes. Mais c’est avec cette réforme que nous allons parvenir à limiter un certain nombre de problèmes qui se posent dans la gestion des hôpitaux.

Vous avez lancé un Fonds national de solidarité de santé. Quelle est son utilité ?

Ce Fonds national de solidarité est dans sa phase idée. Nous en avons échangé avec le chef de l’Etat, le Premier ministre et les principaux responsables du ministère de la Santé dans le cadre de la création de ce fonds. Il sera une structure qui va chapoter un tissu de mutuelles. La loi qui va le créer doit être accompagnée par la mise en place d’un réseau de mutuelles. La même loi va contenir les deux idées. Je crois que c’est le moment de créer dans chaque Communauté rurale une mutuelle de santé. Elle va d’abord recevoir la participation de la Communauté rurale et des adhésions des habitants de la localité. Cette adhésion doit se faire dans la liberté. Les populations ? qui souhaitent adhérer à la mutuelle de santé ? seront invitées à le faire avec le soutien de leurs autorités locales au niveau de leurs localités. Cette mutuelle doit adhérer à celle du district qui va tourner autour du centre de Santé de référence. Les habitants du district doivent librement contribuer ou adhérer à la mutuelle de ce district. Dans tous les districts et postes de Santé, nous allons avoir des mutuelles. Ces mutuelles vont adhérer ou contribuer au fonds. Nous savons que ces montants ne vont pas suffire et c’est la raison pour laquelle nous avons fait appel à nos partenaires qui ont décidé de soutenir l’idée en contribuant. La subvention de l’Etat devrait être versée dans le fonds. En même temps, le Fnss doit recevoir grâce à une meilleure taxation de certains produits qui nuisent à la santé notamment l’alcool, le tabac des fonds provenant des ces produits dangereux sur la santé des populations. Les entreprises polluantes devraient à partir des taxes qui leur sont infligées prévoir une taxe santé. Cela est valable aussi pour le véhicule qui pollue l’atmosphère. Ce sont ces montants qui vont constituer le fonds. A travers ce fonds, nous voulons garantir une participation des populations à la santé mais aussi amener les entreprises polluantes ainsi que les produits dangereux pour la santé à pouvoir participer à la prise en charge des malades.

A combien est évalué ce projet ?

Nous ne pouvons pas pour le moment évaluer ce fonds. Nous sommes en phase de réflexion. C’est une idée que nous mettons sur la place publique pour pouvoir recevoir des suggestions. Nous sommes en train d’en discuter entre nous parce que c’est une idée assez charmante. Nous pensons qu’il faut travailler à la concrétiser parce qu’elle ne demande rien dans sa phase de création.

Les maladies chroniques font des ravages au Sénégal. Quelle politique votre département réserve-t-il à ces maladies ?

Il faut signaler que depuis notre arrivée dans ce département, nous avons donné une orientation claire à ces maladies. Nous nous sommes aperçus que les maladies chroniques sont devenues extrêmement meurtrières.

Aujourd’hui, le paludisme n’est plus la première cause de mortalité. Il a été supplanté par des maladies dites chroniques à soins coûteux. Il s’agit de l’insuffisance rénale, les maladies cardiovasculaires, les cancers, etc. Nous nous sommes dit que c’est le moment d’orienter nos efforts vers ces maladies. Même si elles ne sont pas des pathologies transmissibles, ce qui fait qu’elles ne bénéficient pas de financement de la part de la communauté internationale, nous avons constaté qu’elles constituent les causes de mortalité les plus élevées. Aujourd’hui, notre ambition est de sensibiliser les populations sur les modes de prévention, car nos meilleurs résultats sont obtenus grâce à des campagnes de sensibilisation. Il faut que les populations comprennent que la prévention est les seuls moyens que nous avons aujourd’hui pour lutter contre ces malades.

Par contre, les maladies transmissibles ont connu une nette régression ces dernières années en particulier le paludisme. Quelle approche le gouvernement a développé ?

Pour les maladies transmissibles comme le paludisme, le Sida et la tuberculose, qui sont regroupées autour de l’Omd 6, elles ont connu un recul. Le Sénégal est sur la bonne voie pour atteindre les Omd. Cela a été dit par le gouvernement et confirmé par les partenaires. Je rappelle que le taux de prévalence du Sida tourne autour de 0,7%. Pour le paludisme, 8.000 cas de décès étaient notés par an ; aujourd’hui, ce nombre a chuté et tourne autour de 577 décès. Nous avons un bon taux de guérison de la tuberculose. Pour ces trois maladies, le Sénégal a enregistré d’excellents résultats, grâce à la politique de prévention exigée par le président de la République. C’est la prévention qui nous a permis aujourd’hui de réduire le nombre de décès dus au paludisme de 8.000 en 2000 à 577 cas en 2009. Elle nous a permis aussi de maintenir le taux de prévalence du Vih/Sida à un niveau européen et notre pays est cité en exemple un peu partout au Sénégal. Pour ces maladies transmissibles, le Sénégal n’a pas de soucis mais il faudra souhaiter que nos partenaires continuent à nous soutenir en finançant pour que nous puissions maintenir le cap et d’aller de l’avant. Si le Sénégal a aussi obtenu ces bons résultats, c’est parce que le président Wade accepte très tôt de financer ces maladies. Aujourd’hui, les bons résultats obtenus dans le Sida sont dus à la subvention des antirétroviraux (Arv). Tous les médicaments, qui soignent la maladie du Sida, sont pris en charge intégralement par le budget de l’Etat. Nous venons de rendre gratuits les médicaments qui soignent le paludisme (Act). Dans les postes et centres de Santé, les médicaments qui soignent le paludisme y sont disponibles et gratuits. Nous avons baissé le coût de l’hémodialyse qui est passé de 50.000 FCfa la séance à 10.000 FCfa. Cela veut dire que d’énormes efforts sont en train d’être faits. A cela s’ajoutent d’autres initiatives de gratuité comme le plan « Sésame » qui concerne les personnes âgées de 60 ans, les césariennes sont aussi gratuites dans les régions sauf à Dakar.

Certes le Sénégal a pris des mesures, mais avec les lois sous-régionales, il y a la circulation des personnes et des biens. Est-ce qu’une approche sous-régionale n’est pas nécessaire ?

C’est cela d’ailleurs la préoccupation du Sénégal. Aujourd’hui, nous vaccinons nos enfants régulièrement parce que nous avons un Programme élargi de vaccination (Pev) qui est performant. Même si nous avons noté quelques flottements entre 2008 et 2009, de façon générale le Pev sénégalais est performant. Malheureusement, les virus qui sont à l’origine des maladies circulent parce que ne connaissant pas les frontières. Nous ne pouvons pas dire que l’importance accordée par le Sénégal dans ses programmes de vaccination est la même dans les autres pays de la sous-région. C’est la raison pour laquelle, avec le soutien de l’Oms, nous avons organisé avec les 16 pays membres de la Cedeao, plus la Mauritanie, le Tchad et la République centrafricaine, les journées synchronisées de vaccination contre la poliomyélite parce que le poliovirus sauvage, qui est responsable de cette maladie handicapante, circule. Nous devons travailler à renforcer les dispositifs de surveillance des frontières pour éviter le retour de la poliomyélite au Sénégal. Je rappelle que c’est grâce aux efforts du président de la République en 2005, que le Sénégal a été déclaré pays exempt en ce concerne la poliomyélite. Nous avons gardé le cap pendant longtemps, malheureusement un cas importé de poliomyélite a été découvert dans le district de Joal.

Quelles sont les mesures prises par votre département contre les agents qui refusent de servir dans les régions ?

Nous avons pris la mesure de façon générale sauf cas exceptionnel de refuser toute affectation d’un agent qui se trouve à l’intérieur du pays et qui chercherait à venir à Dakar. Cela est une philosophie. Dans le cadre des prochains recrutements, nous allons favoriser les jeunes qui acceptent d’aller servir à l’intérieur du pays. Un médecin de Kédougou ne doit pas refuser d’aller servir dans sa région où il a sa famille et ses amis. Les médecins ou spécialistes sont formés grâce à la contribution financière des Sénégalais. Les populations doivent bénéficier de leurs prestations. Nous allons inciter les médecins surtout spécialistes d’aller servir dans la localité où ils seront affectés par l’autorité compétente.

Récemment, certains ont déploré les dessous politiques dans l’affectation de certains médecins et infirmiers. Qu’en est-il réellement ?

Les gens disent ce qu’ils veulent. Nous n’avons pas encore procédé à des affectations au niveau de la carte sanitaire du pays. Nous n’avons pas encore touché notre personnel de façon générale. Nous avons laissé les agents dans leurs postes. Les quelques réaménagements que nous avons eu à faire concernant la région de Dakar, à la suite de la promotion du médecin-chef du District sud qui a été promu médecin-chef de région de Kaolack. Il fallait lui trouver un remplaçant. Nous avons fait bouger certains médecins chefs qui étaient dans la région de Dakar. Nous n’avons pas encore fait des affectations ; ceux qui en parlent, nous ne savons pas sur quoi ils fondent leurs arguments.

Lors de votre passation de service, vous avez dit que l’accès aux soins à tous sera l’une de vos priorités. Malheureusement, il reste toujours un luxe pour certains Sénégalais !

Il faut comprendre malheureusement que dans ce monde, rien n’est gratuit. Parfois l’Etat fait des efforts pour payer certains soins. Mais de façon générale, les prestations hospitalières doivent être payées. Maintenant, l’Etat fait des efforts pour supporter certaines maladies. Il faudrait travailler à trouver des financements alternatifs à la santé comme nous sommes en train de le faire avec le Fonds national de solidarité. Cela permet à ceux qui ne sont pas malades et qui ont des moyens de se solidariser avec des malades, afin qu’on puisse les soigner. Etant attendu qu’eux aussi peuvent tomber malades et être pris en charge par les autres. C’est ce système qui pourra permettre aux citoyens de mieux accéder aux soins de santé de qualité. Nous travaillons autour de ce principe et nous pensons qu’il devrait pouvoir marcher pour le bonheur des Sénégalais.

Quelle est la situation de la grippe H1N1 qui avait fait peur aux Sénégalais ?

La survenue de la grippe H1N1 a été annoncée d’abord au Conseil des ministres. Au Sénégal, nous avons un système de surveillance performant à travers le pays qui nous permet de détecter toutes sortes de maladies. Nous disposons aussi d’un laboratoire de référence qui confirme l’apparition de certaines maladies. Il s’agit du laboratoire de l’Institut Pasteur qui a été choisi par l’Oms comme une structure de référence pour la sous-région africaine, pour confirmer l’apparition des maladies transmissibles. Pour ce qui concerne la grippe, nous pouvons dire de façon claire et nette que cette maladie est bien maîtrisée au Sénégal.

Depuis plus dix semaines, nous n’avons enregistré aucun cas de grippe A H1N1. Nous pouvons dire que la grippe A H1N1 est anéantie au Sénégal.

La télémédecine est une nouvelle technologie qui intéresse votre département. Qu’est-ce qu’elle peut apporter au système sanitaire sénégalais ?

Récemment, nous avons acquis des équipements pour l’hôpital régional de Louga. Ce qui fait que les professeurs de Dakar peuvent communiquer avec ceux de Louga. Mieux, le président de la République nous a demandés de descendre dans les Communautés rurales et dans

les postes de Santé. C’est la raison pour laquelle nous sillonnons les villages pour développer les nouvelles technologies de la communication. Nous pensons qu’avec la télémédecine, nous pourrons sauver des vies. Avec cette technologie, le médecin de Kolda peut consulter un professeur de Dakar pour bénéficier d’une stratégie pour sauver une maladie.

Si les médecins de Dakar sont dépassés par un cas de maladie, ils peuvent se connecter avec les Etats-Unis où la France pour éviter des évacuations à l’étranger. Si nous terminons nos chantiers pour ce qui concerne cette télémédecine, le Sénégal va devenir une attraction sanitaire.

Tous les autres pays de la sous-région vont évacuer leurs malades à Dakar parce que nous aurons un système de santé performant.



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