La formule actuelle du dialogue national n'est pas la meilleure. Du moins de l'avis de Moustapha Diakhaté qui considère que le peuple a été écarté du processus. "Ce n'est pas une mauvaise chose qu'il y ait dialogue. Mais à y voir de près, ce n'est pas un dialogue national, mais une discussion entre représentants de structures. Dans cette affaire, ce qui intéresse les politiciens, c'est le dialogue politique", regrette-t-il. Il faut, d'après Diakhaté, "que cela soit un débat du peuple, par le peuple et pour le peuple. Type Assises nationales. C'est-à-dire organisé dans les 556 communes des forums sur le parcours du Sénégal de 1960 à maintenant, sur la nouvelle feuille de route qu'il faut dresser pour les 60 ans à venir. C'est ça qui doit être, de mon point de vue, le dialogue national". L'idéal en 2020, d'après l'ancien ministre conseiller, c'est de "remodeler une nouvelle république sur nos réalités culturelles et sociales, au lieu de continuer à entretenir ce qui n'a été ni plus ni moins qu'un placage de la 5e République (française) au Sénégal indépendant". "Pour moi, avec une quinzaine de personnes à qui on donne les rapports des Assises, de la Cnri et le programme Yonnu Yokkute ou Pse, on peut arriver à un meilleur résultat, sans avoir à faire des dépenses supplémentaires", estime-t-il.