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OCI- Saisie et vente de 2 hotels : Karim Wade a-t-il mis tous les atouts de son côté ?

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OCI- Saisie et vente de 2 hotels : Karim Wade a-t-il mis tous les atouts de son côté ?

ASI24 – (Dakar) La saisie et mise en vente de trois hôtels dont deux en construction dans le cadre de l’organisation du 11e sommet de l’OCI, en 2008 à Dakar, dénoterait, dans le meilleur des cas, d’une mauvaise appréciation du financement du secteur hôtelier.

La grande ambition du l’ex-président de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (ANOCI), M. Karim Wade, de faire de la capitale sénégalaise « un hub pour les grandes rencontres internationales et un centre de rayonnement culturel » a reçu un sérieux coup avec l’annonce de la saisine et la mise en ventre de Baobab Cap Manuel et Baobab Mamelles dont l’investisseur Baobab Investment Sa Espagne a quitté son siège au 2e étage de l’immeuble La Rotonde sans laisser d’adresse.

L’on sait par contre qu’un décret ministériel n° 2005-1229 en date du 13 décembre 2005, publié dans le Journal officiel N° 6270 du Samedi 25 mars 2006, prononce « le déclassement d’une dépendance du Domaine public maritime sise à la Corniche Ouest, zone des mamelles, d’une superficie de 17.300 mètres carrés environ, prononçant son incorporation au Domaine national et prescrivant son immatriculation au nom de l’Etat du Sénégal en vue de son attribution par voie de bail à la Société « BAOBAB INVESTISSEMENT-SA ».

Dans l’article un de ce décret, il est « prononcé, conformément aux dispositions de la loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 en son article 19, le déclassement d’un terrain sis à la Corniche Ouest, zone des Mamelles, d’une superficie de 17.300 mètres carrés. L’article 2 prononce « son incorporation au Domaine national ». L’article 3 prescrit « conformément aux dispositions du décret n° 64-573 du 30 juillet 1964, fixant les conditions d’application de la loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national, son immatriculation en vue de son attribution par voie de bail à la Société « BAOBAB INVESTMENT-SA ». L’article 4 dit que le « ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances est chargé de l’exécution du présent décret ».

De cet investisseur « qui a quitté La Rotonde sans laisser d’adresse », ASI24 a appris qu’il est répertorié au site http://www.parliament.uk/.

Aux questions « comment est-ce arrivé ? » ; « qui sont ces promoteurs ? » ; « pourquoi les a-t-on choisis ? », s’ajoute une autre relative à la maîtrise du secteur hôtelier et de son financement pour le moins difficile en Afrique. En d’autres termes et dans le meilleur des cas, M. Wade aurait-il mis tous les atouts de son côté pour la réalisation des hôtels dans le cadre de l’organisation du 11e Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) ?

Les lenteurs observées dans la construction de certains des cinq hôtels de grand luxe sur la Corniche de la capitale et la saisie et mis en vente de trois hôtels démontrent une appréciation limite du financement.

Trevor Ward, consultant de l’hôtellerie internationale et directeur associé de W Hospitality Group, note que bien que les chaînes d’hôtel internationales cherchent à élargir leur réseau en Afrique, ils manquent de financement. « En conséquence, en dépit d’un grand intérêt international, des progrès dans l’expansion hôtel est susceptible d’être lente », dit-il.

D’après lui, les hôtels ont « besoin de financement à long terme – donc ils ont besoin d’investisseurs qui attendront jusqu’à dix ans pour récupérer leur argent, ils ont aussi besoin de prêteurs qui offrent des conditions qui correspondent au paiement des intérêts et du capital aux flux de trésorerie que les hôtels génèrent. Pour la plupart, aucun de ceux-ci n’est disponible ». Selon le consultant, les investisseurs « ont tendance à vouloir les rendements à court terme, les prêteurs nationaux n’ont pas de dépôts à long terme pour prêter, et les investisseurs étrangers et les prêteurs voient trop de risque dans le financement ».

« D’après mon expérience, le financement du développement de l’hôtel, en particulier en Afrique, est presque toujours d’origine locale. Les Investisseurs en Afrique doivent donc comprendre que, bien que les rendements des placements en hôtel viennent plus tard qu’ils en ont l’habitude, ces retours sont à long terme et durable ».

Le projet hôtelier de Karim Wade pour faire de Dakar, l’une des capitale les plus attractives en Afrique de l’Ouest et un carrefour d’affaire entre l’Amérique, l’Europe et l’Afrique, est estimé dans le cadre de l’OCI à 194 500 000 000 francs CFA, soit 45% de l’investissement global estimé à 432 222 412 459 de francs CFA.

Concernant le projet hôtelier, il s’agit de Baobab Cap Manuel, un hôtel de luxe de 5 étoiles avec 178 chambres, une salle de conférence de 500 places d’un coût de 24 milliards de francs CFA. Baobab Mamelles est un hôtel 5 étoiles de luxe avec 137 chambres d’un coût de 12 milliards de francs. L’investisseur est Baobab Investment Sa Espagne et l’opérateur NH Hôtels.

Le Groupe Al Kharafi du Koweit est sur la construction du Complexe Alkharafi dont l’opérateur est Sheraton. L’hôtel 5 étoiles de luxe devrait comporter 250 chambres, 105 villas, trois restaurants, une salle de conférence de 1500 places et est estimé à 100 milliards de francs CFA, selon le site de l’ANOCI.

A propos de ce complexe, un article publié dans la presse algérienne avant l’accord entre le Sénégal et le groupe koweitien, soutenait que « pour accueillir la première fortune du Koweït, les autorités sénégalaises, en particulier celles de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), ont mis les bouchées doubles. Nasser Al Kharafi va injecter plus de 100 milliards de francs Cfa pour la réalisation de son premier grand projet au Sénégal »

Pour une première visite à Dakar, Nasser Al Kharafi, avait déclaré la réalisation d’un complexe hôtelier cinq étoiles d’un coût global de 200 millions de dollars, soit 110 milliards de francs, selon son représentant pour l’Afrique, Mahmoud H. Shehata. Le Groupe Kharafi holdings s’est vu attribuer un terrain de 300 hectares au Champ de tirs des Mamelles.

« Nous allons nous lancer dans cette aventure de construction d’un complexe hôtelier doté de centre commercial, de centre de sports, de centre d’affaires de standart international. Le projet tient à coeur le président Kharafi’, souligne Mahmoud H. Shehata ».

Selon le Groupe, le début des travaux était prévu en septembre 2007, avec un délai d’exécution de deux ans. L’hôtel devait être inauguré en 2009. Le Groupe koweitien avait indiqué que le retard est dû au fait qu’il était confronté à un problème de disponibilité foncière. Comme cela est le cas dans la région de Dakar. Ce qui décourage beaucoup d’investisseurs qui veulent s’implanter dans la capitale.

« Nous avons le regret de ne pouvoir ouvrir ce complexe hôtelier en mars 2008. Nous avons trouvé un terrain un peu tard. Nous n’avions pas donc le temps nécessaire pour faire le design, les études nécessaires », avait regretté le directeur pour l’Afrique du Groupe Kharafi.

Mahmoud H. Shehata soutenait cependant que ce n’était que partie remise. « La réalisation de ce projet est un premier pas que le président Kharafi pose au Sénégal, un pays qui a beaucoup de potentialités. Le Sénégal est considéré comme le centre de l’Afrique de l’Ouest. Un pays stable sur le plan politique, démocratique et social. Nous avons été aussi séduit par l’environnement des affaires. Et le Groupe Kharafi ne s’installe que là où il existe des facilités d’investissement. Nous ne nous aventurerions pas à investir au Sénégal si l’environnement ne s’y prêtait pas ».

Le Complexe Sea Plaza dont l’investisseur est Chain Hotels company Sa, avec comme opérateur, le Groupe Teyllum /Radisson Sas. dispose de 185 chambres, dont 12 suites, 5 restaurants, 5 salles de conférence, cinéma 500 et 600 places, amphithéâtre, pour un coût estimé 45 milliards de francs CFA.

Le décret n° 2006-1105 en date du 16 octobre 2006 prononce « le déclassement d’une dépendance du Domaine public maritime sise à la Corniche Ouest, d’une superficie de 10.650 mètres carrés prononçant son incorporation du Domaine national et prescrivant son immatriculation au nom de l’Etat du Sénégal en vue de son attribution par voie de bail à la Société « CHAIN HOTELS COMPANY - SA ».

L’hôtel Onomo Aéroport doit avoir pour opérateur Africa Hôtel dévelopment. Il devrait disposer de 108 chambres et estimé à un coup de 2,5 milliards de francs CFA.

Le Meridien président (investisseur méridien, opérateur starwood) devait quant à lui entreprendre des travaux d’extension et rénovation pour un montant de 32 milliards.

Terroubi, (investisseur Groupe Terrou-bi opérateur Groupe terrou-bi) également dans le projet devait une extension du complexe avec la création d’un hôtel 4 étoiles de 150 chambres et salle de conférence pour un coût de 6 milliards. Le Groupe a mené à terme son projet d’extension.

La Corniche présente pour l’heure, hormis les les hôtels Radisson Blu et Terrou-bi, le visage de chantiers.

 



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