Parce qu'il pourfendent sa politique agricole : Me Wade brocarde l'opposition, le Cncr...

Le chef de l'Etat est fort remonté contre les pourfendeurs de sa politique agricole, qu'il s'agisse du Cncr ou de l'opposition. Et il l'a laissé entendre hier à Saint-Louis, à l'occasion de la cérémonie de remise du Grand Prix du chef de l'Etat pour la promotion de la femme.

(Correspondance) - En remettant hier, à Saint-Louis, le Grand Prix du chef de l'Etat pour la promotion de la femme, dont le thème est ‘La valorisation des produits locaux pour la promotion de l'autosuffisance alimentaire’, remporté par le groupement Mor Golongore de Ndiébène Toubé, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, n'a pas été tendre avec les pourfendeurs de la politique agricole du gouvernement. Très en verve, il a attaqué, sans les nommer, ‘certains de nos compatriotes qui font le tour du monde rural pour dire que la faim existe au Sénégal. Qu'il y ait famine ou pas, ils crient famine de façon à pouvoir mettre la main sur une partie de ces biens qu'on vient offrir avec générosité à des populations qu'on suppose dans la détresse. On gonfle les chiffres ou on invente. Je ne suis pas à la tête du Sénégal pour être un mendiant en chef. Alors, aidez-moi à reléguer cette pratique dans le fin fond de l'histoire’.

Le président Wade de marteler : ‘Je suis fier de constater que, depuis mon arrivée à la tête de l'Etat, il n'y a pas eu ces appels périodiques à la communauté internationale pour dire que nous avons faim. Pour un pays qui dispose d'eau, de terres irrigables, de main-d'œuvre et surtout d'une jeunesse, sauf une calamité, je trouve honteux et dégradant d'appeler les autres à nous donner à manger pendant que nous pouvons produire ce que nous voulons’. Me Wade a, à cette occasion, plaidé pour l'autosuffisance alimentaire. Dans la foulée, il a invité les uns et les autres à changer de fusil d'épaule, en adoptant de nouvelles habitudes alimentaires et en consommant nos produits locaux. ’Cette autosuffisance constitue pour mon gouvernement un acte fort qui justifie les nombreuses initiatives prises depuis l'avènement de l'alternance pour en faire une réalité’, a expliqué le chef de l'Etat, tout en exhortant les Sénégalais à prendre exemple sur l'Inde ’qui est passé du statut de pays pauvre à celui d'une puissante nation qui commence à s'inviter dans le concert des nations nanties. Le développement de notre nation passera par la révolution agricole’. Abdoulaye Wade a, par ailleurs, annoncé que son gouvernement va tout mettre en œuvre pour qu'‘il n'y ait plus au Sénégal, des productions agricoles invendues’.

Mettant à profit son séjour saint-louisien, le chef de l'Etat n'a pas manqué de faire le déplacement de Ross-Béthio pour, accompagné du ministre de la Femme ainsi que d'une forte délégation, inaugurer le premier Centre départemental d'assistance et de formation pour la femme (Cedaf) du pays, qui devrait contribuer à alléger les charges qui pèsent sur la femme sénégalaise. L'occasion a été saisie par le président de la République pour promettre que des mesures hardies seront prises par son gouvernement pour venir en aide aux populations qui ont tenu à lui exposer, séance tenante, leurs doléances qui tournent autour de la rareté et de la cherté de l'engrais et des difficultés à mettre en valeur leurs terres.

Sur le chemin qui l'a mené à Ross Béthio, des brassards rouges ont été brandis par les populations des villages de l'axe Saint-Louis-Ross-Béthio qui pour demander l'adduction en eau potable, qui pour attirer l'attention sur le manque d'électricité qui caractérise les villages de Bari Diam, N'dellé, Pont Gendarme, Diougop...