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Politique

PASSE PRESENT / CRISE DE 93 - Wade refuse des concertations nationales : L’opposant appelait à un sommet des chefs de parti

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PASSE PRESENT / CRISE DE 93 - Wade refuse des concertations nationales : L’opposant appelait à un sommet des chefs de parti

Le Président Wade fait-il la sourde oreille ou est-il amnésique ? Quand les partis de l’opposition dite «significative» l’invite, aujourd’hui, à des Assises nationales, il n’est pas preneur. Pourtant, en 1993, il appelait, dans un contexte de crise économique et sociale aigüe, à un sommet des chefs de parti pour s’y pencher, mais aussi, pour faire face à son prédécesseur au Palais Roume, Abdou Diouf et ses mesures. Il n’a pas, non plus, discuté avec les syndicats. Sauf après une décision contestée.

Que les mémoires s’assèchent trop vite ! Heureusement, que l’histoire se charge de les rafraîchir, de temps en temps. 1993 : 14 ans se sont écoulés, mâtinés d’événements politiques, économiques et sociaux malheureux, mais également, joyeux. Après la réélection de Me Wade en février dernier, presque huit mois après, le pays se retrouve dans une chienlit, pris qu’il est d’une panique, sans précédent, provoquée par la hausse des denrées de première nécessité suivie, contre toute logique d’orthodoxie économique, d’une annonce de baisse des salaires de tous les fonctionnaires. Pourtant, on a coutume de dire que gouverner, c’est prévoir. Il est arrivé à l’ancien régime socialiste sous l’ère Diouf, la même situation parce que découlant de sa cécité ; la même qui gangrène, aujourd’hui, les hommes au pouvoir. Mais, le régime libéral a montré sa cataracte qui ne permettait plus une prévision de cette crise économique et financière. Le prédécesseur de Wade avait, quoiqu’on puisse dire, préconisé des mesures allant dans le sens d’apaiser le climat social dans une conjoncture similaire à celle que les Sénégalais subissent aujourd’hui. C’est alors qu’il reçut les différents acteurs de la société, les syndicats à l’instar de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) conduite par Madia Diop et la Confédération des syndicats autonomes dirigé par Mbaye Guèye (Csa), regroupées autour d’une Intersyndicale. Idem avec les acteurs économiques. Il leur signifia ainsi que cela «(fera) l’objet d’un débat national par le biais des médiats». C’est au cours de ces rencontres avec l’ancien maître du Palais Léopold Sédar Senghor, d’ailleurs, qu’un accord fut obtenu pour la tenue «des Etats généraux de l’économie, avant de demander la régularisation des salaires de septembre de la même année». Dans ces circonstances d’hypertension socio-économique, la solution était, pour Me Wade, de regrouper les forces politiques de la nation pour mettre la pression sur Diouf et son régime. Une autre forme d’Assises nationales. Des Assises politiques ? Loin des interdictions de manifestations pour des motifs de «troubles à l’ordre public» ou encore réprimées- avant sa déclaration jeudi à Paris- alors que lui, en tant que, chef de l’opposition de fait, préparait son meeting sur le Boulevard général De Gaulle pour livrer son message. Le secrétaire général du Parti démocratique Sénégalais (Pds) l’organisa, finalement, sans anicroche. Il appela ainsi à la tenue d’un sommet des chefs de partis. «(Car), si les hommes politiques sénégalais par négligence, calcul politique ou inconscience tardaient à réagir rapidement et ensemble à l’enchaînement des événements qui se déroulent, sous nos yeux, dans notre pays, ils seront les seuls responsables de leurs conséquences devant l’histoire et les générations futures», prévenait Me Wade dans le quotidien national Le Soleil du 25 octobre 1993. C’est dit. Aujourd’hui, qui serait responsable de ces éventualités ? Le peuple ou les mêmes hommes politiques, chefs de parti. Comme lui ?

La défunte mesure de réduction des salaires de tous les fonctionnaires pouvait, si le chef de l’Etat avait pris le soin de prendre langue avec les acteurs politiques, économiques et sociaux, prospérer. Le Niger avait adopté une retenue similaire dans le même contexte, sur les mesures d’économie budgétaires envisagées par les pouvoirs publics.

Et, sur ce, le gouvernement nigérien avait ouvert des pourparlers avec les syndicats, en l’occurrence l’Union des syndicats des travailleurs du Niger (Ustn), avant de mettre sur pied une commission paritaire. Il était question, dans le cadre de son programme de stabilisation et de redressement financier, après six jours de négociation, de prélever un montant de 5 milliards 600 millions francs Cfa sur la masse salariale annuelle estimée à 39 milliards en 1992.



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