La dissolution de l'Assemblée nationale étant une opération à haut risque - le ‘Front Siggil Sénégal’ pourrait ne pas boycotter les élections anticipées qui en découleraient - la pétition semble être la voie choisie par le camp présidentiel pour éjecter Macky Sall du perchoir. Pour cela, la jurisprudence Habib Thiam débarqué de la présidence de l'Assemblée nationale par une pétition inspirée, à l'époque, par Jean Collin, pourrait servir de feuille de route aux adversaires du numéro 2 du Pds. C'est ce que semble annoncer Khoureïchy Thiam qui promet que Macky Sall sera débarqué du perchoir s'il ne démissionne pas. 
Il est presque certain que le Pds ira aux élections locales avec une nouvelle direction. De sources dignes de foi, certains membres de l’entourage de Wade ont décidé de tout faire pour éjecter Macky Sall de son poste de numéro 2. Déjà, le nom de Pape Diop est, entre autres, avancé dans les couloirs du palais de la République, parmi ses potentiels successeurs. Mais, si pour débarquer Macky Sall de son poste de numéro 2 du Pds, il suffit de la simple volonté de Me Abdoulaye Wade - lequel détient la prérogative de nommer et de dégommer les membres du Comité directeur de son parti - enlever le président de l'Assemblée nationale du perchoir pourrait, cependant, s'avérer laborieux. Macky Sall étant sous le couvert de la séparation des pouvoirs, aucune décision émanant de l'Exécutif ne saurait prévaloir au niveau de l'hémicycle. Du moins, dans le principe. Car qui connaît le mode de fonctionnement du Pds sait que les libéraux ne s'embarrassent point de principes lorsqu'il s'agit de traduire en actes les desiderata du maître.
En somme, Macky Sall n'est pas à l'abri d'une destitution. De source digne de foi, ses adversaires au palais de l’avenue Roume seraient, depuis un certain temps, en train de travailler dans ce sens. Et, dans cette contingence, la jurisprudence Habib Thiam pourrait leur servir de feuille de route. On a souvenance que ce dernier avait été éjecté du perchoir par une pétition inspirée, à l'époque, par le tout puissant Jean Collin. Aussi, pour l'histoire, Daouda Sow et Youssou Diagne avaient-ils été poussés à la porte avant la fin de leur mandat. A moins d'une dissolution de l'Assemblée nationale - ce qui déboucherait sur des élections législatives anticipées que le ‘Front Siggil Sénégal’ pourrait ne pas boycotter cette fois-ci - les adversaires de Macky Sall semblent avoir opté pour cette voie-là.
Mais, tout porte à croire qu'une pétition ne rencontrerait pas trop de résistance au sein de l'hémicyle. Car, quel est le député libéral qui se hasarderait à ne pas signer cette pétition au risque de s'attirer les foudres de Me Wade ? Et il serait très aisé de connaître les contrevenants parce qu'une pétition porte les noms et les signatures de ses adhérents. Aussi, combien sont-ils les députés libéraux qui sont prêts à offrir leur poitrine pour Macky Sall ?
Même les cadres de la Cellule initiatives et stratégies (Cis) dont il est, pourtant, le patron préfèrent adopter une position d'équilibriste après un long silence qui était devenu trop lourd. Et pour échapper au ridicule, les éminences grises du Pds se réclament pro-Wade. Une trivialité car, au Pds, la devise semble être : Chacun pour soi, tous pour Wade.
Tout cela pour dire que Macky Sall pourrait se retrouver bien seul dans ce bras de fer avec Karim Wade. Pour avoir ne serait-ce que douze députés acquis à sa cause, Idrissa Seck a d'abord été numéro 2 du Pds pendant plus de dix ans, directeur de cabinet du président Wade pendant trois ans et Premier ministre pendant plus d'un an (dix-huit mois exactement). Suffisant pour qu'il gagne la confiance de Me Wade et pour mailler aussi le Pds. Mais pas assez pour faire face à la volonté du président Wade quand ce dernier a décidé de l'envoyer à la guillotine. Macky Sall bat, certes, le record de longévité au poste de Premier ministre depuis l'ère dite alternance - il y a passé presque quatre ans - mais le temps qu'il a occupé le fauteuil de secrétaire général adjoint du Pds ne semble pas suffisant pour avoir la haute main sur le parti. Les violentes contestations qui ont suivi les renouvellements des instances de base du Pds et les investitures sur les listes de ce parti pour les législatives sont éloquentes et prouvent que Macky Sall a encore du chemin devant lui, avant de pouvoir asseoir son autorité sur la formation de Me Wade. Si tant est qu'on lui en laisse encore le temps.
Ce qu’on ne lui pardonne pas, c’est la décision de l'Assemblée nationale dont il est le président d'auditionner l'Anoci sans qu’il ne s'en ouvre, au préalable, au président de la République qui assure la tutelle de l'agence. Aurait-il simplement fait jouer à l'Assemblée nationale son rôle de contrôle des actions de l'Exécutif, conformément au principe de la séparation des pouvoirs ? Ou voulait-il tendre une chausse-trappe à Karim Wade, ainsi que certains faucons du palais ont voulu le faire croire au président de la République ? Quoi qu'il en soit, dans l’entourage de Me Wade, on n'aurait pas pardonné à Macky Sall cette ‘discourtoisie’ qui rompt le fil de la complicité qui liait les deux hommes. Et c'est connu : En politique, les erreurs se paient cash.
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