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Politique

PLEIN SUD : Bravo l’alternance !

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PLEIN SUD : Bravo l’alternance !

Bravo l’alternance !Alors que le régime libéral vient de souffler ses six années à la tête de l’Etat sénégalais, Gorgorlu souffre. Ou continue de souffrir puisqu’il est entendu que c’est contre la potion amère de quinze années de conjoncture et de plans d’ajustement structurel sous régime socialiste qu’il avait voté. Pour lui rien ou pas grand-chose n’a changé. Il est toujours en train de tirer la queue du diable pendant que les autorités du régime libéral n’ont de souci immédiat que de changer unilatéralement le code électoral pour confiner l’élection présidentielle à un tour unique. La grave crise énergétique qui paralyse le pays, les pénuries d’eau, de gaz et de carburant qui pénalisent lourdement les ménages et les entreprises, les autorités qui nous gouvernent n’en ont cure. Pourvu seulement que Me Wade, notre président bien aimé, passe au premier tour ! Lorsque la majorité libérale aura terminé de manipuler les règles du jeu électoral en cours de jeu, de voter machinalement et mécaniquement au sein de l’Assemblée nationale, alors Gorgorlu sera enfin informé de la date des prochaines échéances.

A ce moment-là seulement, Maître et sa horde de libéraux seront rassurés sur leur reconduction pour un nouveau mandat au détriment de l’intérêt général des Sénégalais. Pendant que Gorgorlu trime pour nourrir sa famille, le régime libéral n’a d’autre souci que de chercher à caser ses militants déçus dans une nouvelle institution dispendieuse que Me Wade, notre président bien aimé avait pourtant liquidé dès son arrivée au pouvoir. Gorgorlu peut bien se plaindre du chômage, Dièk a beau secouer son panier de la ménagère, ce qu’il importe pour le régime libéral, c’est de se débarrasser de Mme Aminata Tall, jugée trop indépendante et de Pape Diop, jugé peu sûr en raison de ses liens avec l’ancien Premier ministre et fils spirituel de Me Wade. Le régime libéral n’entend pas les souffrances, les revendications et les protestations des paysans, des populations, des travailleurs et des étudiants. Ce qui semble être important pour lui, c’est de baliser le terrain d’une reconduction et de faire cap sur un nouveau mandat.

Et pourtant, le régime de Me Wade ne devrait nullement avoir besoin de manipuler la Constitution et la loi électorale à tout bout de champ. Les libéraux peuvent se targuer d’une bonne tenue des finances publiques par le ministre de l’Economie et d’une croissance économique soutenue et accélérée. Ces performances font de notre pays la meilleure économie de la zone Uemoa. Alors pourquoi consacrer autant d’énergie à s’assurer de bloquer toutes les issues à un processus électoral fiable et sincère ? Pourquoi manipuler indéfiniment les règles du jeu, coupler les législatives et la présidentielle, instaurer un tour unique à la présidentielle et discriminer les citoyens qui veulent s’inscrire sur les listes électorales ? De quoi les libéraux auraient-ils peur ? Il est vrai que les échangeurs, l’autoroute à péage, le futur aéroport de Diass, les chantiers et les infrastructures ne se mangent pas. Il est également vrai que les jolies maquettes qui changeront le visage du Sénégal lorsqu’elles seront construites en vrai ne s’échangent pas au marché, pour l’infortune de Dièk.

Mais cela, les citoyens en sont conscients et ce ne sont pas des manipulations partisanes du code électoral qui les dissuaderont de voter en leur âme et conscience. Bien sûr, réduire la présidentielle à un seul tour peut permettre, avec d’autres artifices partisans, de minimiser l’ampleur des votes protestataires à l’encontre de Maître. Mais cela ne risque pas d’éliminer la source du mécontentement. Aligner des performances économiques ne suffit pas. Il serait plus logique que le gouvernement prenne les problèmes à bras le corps pour mettre fin aux scandales financiers, à la mal gouvernance et à la mauvaise gestion, au mal-être des populations, au rationnement des citoyens et à l’axphysie du monde rural. Si le gouvernement sacrifiait en plus au culte du résultat concret dans la satisfaction des citoyens, le fossé entre le pouvoir et les électeurs ne serait plus aussi profond.



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