Blessée aux lèvres et à la main, madame Dias, épouse du leader du Bloc des centristes gaïndé (Bcg), Jean Paul Dias, venait de passer un mauvais quart d’heure, à cause d’une entrée violente et forcée des éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). Des éléments en « tenues de combat et des casques transparents avec des matraques », déclare Mme Dias. Leur maison, la villa n°734, à la Sicap Baobab, porte les stigmates de cette violence : trois portes défoncées, la troisième étant celle qui donne accès à l’intérieur même du bâtiment. La porte du garage a été également violentée, en vain. Et pour arriver à leur fin, ils ont aussi, selon Mme Dias, par force cueilli son mari aux environs de 6 h 10 mn. Elle raconte que : « Quand on nous a servi hier la convocation, ces messieurs (les éléments de la Dic) sont arrivés dans la pénombre. Et de lancer sur un ton ironique : "Ah bon, vous n’avez pas d’électricité ? ». J’ai répondu : non. On n’a pas d’électricité. Mais, on fait avec, puisqu’on nous a dit que maintenant on pouvait s’habituer à vivre avec la bougie » a-t-elle martelé.
Il est presque 10 h lorsque Mme Dias était sortie voir un médecin. A son retour et après quelques minutes de repos, elle déclare, à propos du médecin qu’elle était partie voir , que :« dans des situations pareilles les médecins ne s’engagent pas. Et puis moi, de toutes les façons, je ne fais pas de la complaisance. Je suis allée voir un médecin normal que je ne connais pas. On m’a fait un certificat en bonne et du forme ». Elle a affirme, par ailleurs, qu’elle se préoccupe d’abord de sa famille avant toute chose. « Pour le moment, je vais me concerter avec ma famille et après, je prendrai une décision. C’est le sort de mon mari qui est prioritaire, le sort de mon fils ». Mais « nous attendons de voir. Je pense que nous avons droit de savoir la raison pour laquelle mon mari a été encore interpellé. Parce que là, je pense qu’il s’agit forcément d’un acharnement », qu’elle met sous compte d’ « une haine viscérale à l’encontre de (ma) famille, parce que je ne me l’explique pas » a-t-elle soutenu.
Le fils, Barthélémy Dias, par ailleurs, coordonnateur national de Convergence socialiste, a déclaré que : « Quant au procureur, Lamine Coulibaly, qu’il sache que ce qu’il a fait chez moi, en envoyant des gens qui ont frapper ma mère, ne l’emportera pas au paradis. »
S’agissant des déboires qui ont conduit de force son père à la Dic, Dias fils, s’en est expliqué en ces termes : « je confirme encore une fois de plus que la convocation m’était destinée pour faire chanter Jean Paul Dias. Pour que Jean Paul Dias ne supporte plus Idrissa Seck. Voici la réalité. ». C’est une transposition, à son avis, du même scénario que le régime libéral a fait subir à Serigne Manoune Niasse, et par la suite, il précise que son père « n’a rien dit de choquant » dans l’interview qu’il a accordée au confrère du journal L’Observateur. Quant à lui, dit-il, « tout ce qu’on me reproche, à moi Barthélémy Dias, c’est d’avoir dit que le Sénégal ne marche pas. Et je l’ai dit. Ni au plan économique, ni au plan politique et social ».
Pour l’épouse de Jean Paul Dias, la matière est peut-être ailleurs plutôt qu’autour de sa famille. « Je pense que le régime devrait peut-être se retourner vers les autres qui parlent ou bien de s’occuper de ce qui est le plus important ». Selon elle, « le régime devrait régler le problème de ces jeunes émigrés clandestins qui partent. Parce qu’ils sont perturbés, régler le problème des Ics, une société à terre; régler le problème de la Sar qui est en train de rendre l’âme . Ne parlons pas de la Sénélec qui n’est même pas capable de nous fournir l’électricité ».
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