L’option du président Macky Sall appuyé par certains alliés de BBY de maintenir le Sénat, quoique absurde aux yeux de bon nombre de nos compatriotes, relève à la fois d’une logique mais plus de calculs politiciens qui portent les empreintes du Maître. Abdoulaye Wade, dans son mimétisme atlantiste, a laissé en héritage à notre pays une monstruosité institutionnelle : le Sénat, dont le maintien ou la suppression, fait l’objet de tous les débats.
En voilà une « chambre haute » qui caracole à la deuxième place dans l’ordre protocolaire des institutions de la République alors qu’elle s’avère moins légitime que la « chambre basse », l’Assemblée nationale dont les représentants tirent leur mandat du peuple de manière directe. Le Sénat, osons le dire, relève d’une incohérence institutionnelle, d’un paradoxe protocolaire et d’une absurdité historique: il souffre d’un manque de légitimité et Macky Sall qui en a hérité ne sait quoi en faire, si ce n’est, comme sous Wade, d’y caser « les souteneurs, les fidèles de dignités religieuses de tous bords, les transhumants attardés, les queues de listes pas encore récompensées du dividendisme militant, et aussi la kyrielle de rabatteurs de voix souvent analphabètes qu’il fallait remercier pour leur ardent et intéressé militantisme », comme le détaille avec précision un chroniqueur très avisé de la presse en ligne.
En optant pour la suppression du Sénat, Macky Sall ferait du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, la deuxième personnalité de l’Etat, qui remplace le président de la République en cas de vacance du pouvoir. Une hypothèse que n’envisagent ni Macky Sall ni certains alliés de BBY, l’APR en tête. D’où les sorties médiatiques des membres du parti présidentiel réclamant à la fois le maintien du Sénat et l’attribution de sa direction à un des leurs. Mbaye Ndiaye, ministre de l’Intérieur et apériste de la première heure, estime être taillé pour la fonction ; des ambitions qui rappellent les agitations médiatiques de Cissé-Lo, candidat au perchoir de l’Assemblée. Ce n’est donc pas pour demain la suppression du Sénat, au regard des tergiversations sur le mandat du président de l’Assemblée nationale, qui n’excédera pas un an au lieu des cinq ans initialement prévus par l’ancien texte de loi modifié.
En revanche, si Macky faisait preuve de rupture et de sincérité dans son engagement à restaurer à la république ses valeurs perdues, en conformité avec la Charte des Assises, il devrait, dans les meilleurs délais, envisager d’abord la suppression du Sénat, afin de mettre un terme à cette monstruosité institutionnelle qui fait du président du Sénat (nommé par le Président de la République) la deuxième personnalité de l’Etat, en lieu et place du président de l’Assemblée nationale (élu), par conséquent beaucoup plus légitime que le premier cité. Redonner à l’Assemblée nationale toute sa légitimité, son rayonnement d’antan, cela passe nécessairement par un alignement du mandat de son président sur celui des députés.
D’autre part envisager la suppression du Sénat pour Macky Sall reviendrait à prendre le risque d’une cohabitation éventuelle avec l’AFP de Moustapha Niasse. Maintenir le mandat de ce dernier à 1 an (au lieu de 5) permet au camp présidentiel de tenir Niasse « en laisse » et de faire de lui un président de l’Assemblée nationale plus ou moins corvéable, en définitive, un collaborateur que l’on pourra congédier tout bonnement au terme de son mandat (de 1 an), en cas de crise majeure avec l’Exécutif, comme en 2009 lors des manœuvres politiciennes qui ont évincé Macky Sall du perchoir de l’Assemblée.
S’il est avéré selon une discipline bien connue que les enfants battus, devenus pères, battent à leur tour leurs enfants, la logique voudrait que Macky Sall,- lui-même victime d’une injustice qui a fait du président du Sénat la deuxième personnalité de l’Etat, - ne soit pas près et/ou ne corrigera cette incongruité protocolaire qui consiste à accorder plus de légitimité à une personne nommée qu’à un élu. Abdoulaye Wade est réputé pour sa capacité à faire d’une futilité et d’un faux-débat, une priorité nationale : c’est aujourd’hui plus que jamais que son legs se consolide et ses idées renforcées. Et n’est pas sur ses « enfants » qu’il faut compter pour débarrasser notre pays de cette monstruosité budgétivore et illégitime que représente le Sénat, aujourd’hui objet de toutes les polémiques.
A l’endroit de ceux qui ont voté pour le changement le 25 mars 2012: il faut dénoncer vigoureusement cet acte de traitrise du nouveau régime, et refuser à ce que 30 milliards du contribuable servent à entretenir financièrement des frelons, ces alliés politiques inutiles à l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes et qu’on cherche à caser au Sénat, au grand mépris des préoccupations réelles et immédiates du peuple auxquelles Macky Sall et son régime tardent à répondre de manière concrète. Du maintien ou non du Sénat devrait dépendre le prochain mandat du président de la République.
11 Commentaires
Modou Modou
En Août, 2012 (22:21 PM)Wahon Naako
En Août, 2012 (23:23 PM)Asilver
En Août, 2012 (02:03 AM)Le peuple Senegalais ne veut pas d un Senat!!!
Reply_author
En Juillet, 2023 (15:57 PM)Indigné
En Août, 2012 (03:56 AM)Peuls,
En Août, 2012 (08:22 AM)M23
En Août, 2012 (08:29 AM)Xarebi
En Août, 2012 (10:04 AM)louye diarigne rek laniou sokhla. wa salam
Matt
En Août, 2012 (10:17 AM)MATT
Jo
En Août, 2012 (15:04 PM)PENSEZ-Y
LE SENAT EST UN GACHIS
Reonse à People
En Août, 2012 (16:00 PM)en coclusion retenez que juridiquement il ne peut pas supprimer pour l'instant la sénat il ne pourra le faire qu'aprés l'avoir prévu sur la constitution.
Oeil
En Août, 2012 (16:02 PM)Participer à la Discussion