Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Pourquoi Macky ne supprimera pas le Sénat

Single Post
Pourquoi Macky ne supprimera pas le Sénat

L’option du président Macky Sall appuyé par certains alliés de BBY de maintenir le Sénat, quoique absurde aux yeux de bon nombre de nos compatriotes, relève à la fois d’une logique mais plus de calculs politiciens qui portent les empreintes du Maître. Abdoulaye Wade, dans son mimétisme atlantiste, a laissé en héritage à notre pays une monstruosité institutionnelle : le Sénat, dont le maintien ou la suppression, fait l’objet de tous les débats.

En voilà une « chambre haute » qui caracole à la deuxième place dans l’ordre protocolaire des institutions de la République alors qu’elle s’avère moins légitime que la « chambre basse », l’Assemblée nationale dont les représentants tirent leur mandat du peuple de manière directe. Le Sénat, osons le dire, relève d’une incohérence institutionnelle, d’un paradoxe protocolaire et d’une absurdité historique: il souffre d’un manque de légitimité et Macky Sall qui en a hérité ne sait quoi en faire, si ce n’est, comme sous Wade, d’y caser « les souteneurs, les fidèles de dignités religieuses de tous bords, les transhumants attardés, les queues de listes pas encore récompensées du dividendisme militant, et aussi la kyrielle de rabatteurs de voix souvent analphabètes qu’il fallait remercier pour leur ardent et intéressé militantisme », comme le détaille avec précision un chroniqueur très avisé de la presse en ligne.

En optant pour la suppression du Sénat, Macky Sall ferait du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, la deuxième personnalité de l’Etat, qui remplace le président de la République en cas de vacance du pouvoir. Une hypothèse que n’envisagent ni Macky Sall ni certains alliés de BBY, l’APR en tête. D’où les sorties médiatiques des membres du parti présidentiel réclamant à la fois le maintien du Sénat et l’attribution de sa direction à un des leurs. Mbaye Ndiaye, ministre de l’Intérieur et apériste de la première heure, estime être taillé pour la fonction ; des ambitions qui rappellent les agitations médiatiques de Cissé-Lo, candidat au perchoir de l’Assemblée. Ce n’est donc pas pour demain la suppression du Sénat, au regard des tergiversations sur le mandat du président de l’Assemblée nationale, qui n’excédera pas un an au lieu des cinq ans initialement prévus par l’ancien texte de loi modifié.

En revanche, si Macky faisait preuve de rupture et de sincérité dans son engagement à restaurer à la république ses valeurs perdues, en conformité avec la Charte des Assises, il devrait, dans les meilleurs délais, envisager d’abord la suppression du Sénat, afin de mettre un terme à cette monstruosité institutionnelle qui fait du président du Sénat (nommé par le Président de la République) la deuxième personnalité de l’Etat, en lieu et place du président de l’Assemblée nationale (élu), par conséquent beaucoup plus légitime que le premier cité. Redonner à l’Assemblée nationale toute sa légitimité, son rayonnement d’antan, cela passe nécessairement par un alignement du mandat de son président sur celui des députés.

D’autre part envisager la suppression du Sénat pour Macky Sall reviendrait à prendre le risque d’une cohabitation éventuelle avec l’AFP de Moustapha Niasse. Maintenir le mandat de ce dernier à 1 an (au lieu de 5) permet au camp présidentiel de tenir Niasse « en laisse » et de faire de lui un président de l’Assemblée nationale plus ou moins corvéable, en définitive, un collaborateur que l’on pourra congédier tout bonnement au terme de son mandat (de 1 an), en cas de crise majeure avec l’Exécutif, comme en 2009 lors des manœuvres politiciennes qui ont évincé Macky Sall du perchoir de l’Assemblée.

S’il est avéré selon une discipline bien connue que les enfants battus, devenus pères, battent à leur tour leurs enfants, la logique voudrait que Macky Sall,- lui-même victime d’une injustice qui a fait du président du Sénat la deuxième personnalité de l’Etat, - ne soit pas près et/ou ne corrigera cette incongruité protocolaire qui consiste à accorder plus de légitimité à une personne nommée qu’à un élu. Abdoulaye Wade est réputé pour sa capacité à faire d’une futilité et d’un faux-débat, une priorité nationale : c’est aujourd’hui plus que jamais que son legs se consolide et ses idées renforcées. Et n’est pas sur ses « enfants » qu’il faut compter pour débarrasser notre pays de cette monstruosité budgétivore et illégitime que représente le Sénat, aujourd’hui objet de toutes les polémiques.

A l’endroit de ceux qui ont voté pour le changement le 25 mars 2012: il faut dénoncer vigoureusement cet acte de traitrise du nouveau régime, et refuser à ce que 30 milliards du contribuable servent à entretenir financièrement des frelons, ces alliés politiques inutiles à l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes et qu’on cherche à caser au Sénat, au grand mépris des préoccupations réelles et immédiates du peuple auxquelles Macky Sall et son régime tardent à répondre de manière concrète. Du maintien ou non du Sénat devrait dépendre le prochain mandat du président de la République. 



11 Commentaires

  1. Auteur

    Modou Modou

    En Août, 2012 (22:21 PM)
    Je voudrais seulement attirer l attention des tenants du pouvoir actuel.,est ce que le peuple va attendre 5 ou 7 ans s il est decu.
  2. Auteur

    Wahon Naako

    En Août, 2012 (23:23 PM)
    ABLAYE WADE MACKY SALL BLANC BONNET BONNET BLANC

     :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">  
    {comment_ads}
    Auteur

    Asilver

    En Août, 2012 (02:03 AM)
    Pour une fois une bonne analyse de Leral.net.

    Le peuple Senegalais ne veut pas d un Senat!!!
    {comment_ads} {comment_ads}
    Auteur

    Indigné

    En Août, 2012 (03:56 AM)
    Aujourd'hui, plus que jamais, la déception est à la hauteur de l'espoir que le peuple sénégalais placé en Macky Sall. Le Président n'a jusqu'à présent rien réalisé de concret. Juste des déclarations et de bonnes intentions. Même les audits qu'on a annoncés à grands renforts de bruits et de tintamarre tardent à se mettre en place. Ne parlons même pas de ceux qui ont été épinglés pour leur gestion calamiteuse des deniers publics. Ils commencent à sortir de prison sous le prétexte fallaceux de liberté provisioire. Tu voles des milliards de l'argent d'un pays pauvre très endetté comme le Sénégal ou tout est prioritaire et on te remet en liberté après que tu aies donnée comme caution, tenez vous bien: l'argent volé!!! Scandaleux!!! Je ne comprendrais jamais ce pays. Bon sang, arrêtons de nous appeler démocratie, République ou je ne sais quoi! On est du n'importe quoi. Même les pires républiques bananières font mieux que nous. Quand quelqu'un est élu, c'est pour se remplir les poches, construire des maisons, épouser des femmes et narguer le peuple misérable. De qui se moque t-on?
    {comment_ads}
    Auteur

    Peuls,

    En Août, 2012 (08:22 AM)
    Les Conclusions des Assises nationales, ne sont pas des ordres-programmes de gouvernement. Mais des propostions-recommandations pour un gouvernement qui oeuvre pour l'intérêt exclusif du Sénégal en entier, des Sénégalais de toutes les régions-ethnies-langues-cultures-confessions. La suppression du Sénat a été proposée-recommandée. Cette suppression est une des recommandations fondamentales pour un pays qui aspire fort justement d'intégrer le groupe des pays civilisés. Illustratif, que parmi toutes les recommandations issues des Assises nationales (indignement-lâchement contestées alors par les ethnicistes-clanistes-confréristes-régionalistes-menteurs-falsificateurs-corrompus-voleurs-violeurs-violents-méchants wade & bandes & certains-es!), certains-es ne braquent leurs yeux rougis de haines que sur le Sénat! Les Conditions-circonstances-les démons, à la base de la mise sur pied des Assises nationales, ne sont plus là. Alors.... Certains-es.... PEULS.
    Auteur

    M23

    En Août, 2012 (08:29 AM)
    tout à fait d'accord avec l'auteur. S'il maintient le sénat, il n'aura pas de second mandat, inchallah, et quelles que soient ses réalisations.
    {comment_ads}
    Auteur

    Xarebi

    En Août, 2012 (10:04 AM)
    l'amour et le developpement de ce pays doivent leur servir de tribune pour qu'ils (les politiciens) sachent que nous regardons et veillons a tout ce qu'ils font depuis leur avenement a la tete de notre pays. si cette analyse politiicienne s'avere la pomme de discorde entre eux au detriment du peuple senegalais, ils en paieront les consequences. nous voulons entendre des programmes de developpement en lieu et place des guerres de positionnement a tel ou tel poste. Prenez ce qui est utile pour ce pays et ses institutions.

    louye diarigne rek laniou sokhla. wa salam
    {comment_ads}
    Auteur

    Matt

    En Août, 2012 (10:17 AM)
    Il appartyient au corps électoral sénégalais de se mobiliser pour qu'au moment de se prononcer sur la nouvelle constitution que le Président Macki Sall a promis de soumettre au référendum, notre Texte Fondamental ne comporte plus cette imonstruoristé institutionnelle.



    MATT
    {comment_ads}
    Auteur

    Jo

    En Août, 2012 (15:04 PM)
    IL n'y aucun risque à supprimer le Sénat. Les sénégalais sont devenus matures. S'ils voient que Macky opère des ruptures, il aura un deuxième mandat. Ce ne sont pas les politiciens qui élisent mais les populations qui ne sont dans aucun parti.



    PENSEZ-Y



    LE SENAT EST UN GACHIS
    Auteur

    Reonse à People

    En Août, 2012 (16:00 PM)
    Vous avez soulevez une question pertinente. En effet, la senat est consacrée par la constitution en viigueur, et si le président le supprime sans réformer la constitution, naturellement il violera incontestablement la constitution. Juridiquement il ne peut que se conformer à la constition. Toutefois, au moment des reformes qu'il compte apportées à la constition, il pourra prévoir la suppression de cette institution et donc le dissoudre par la suite

    en coclusion retenez que juridiquement il ne peut pas supprimer pour l'instant la sénat il ne pourra le faire qu'aprés l'avoir prévu sur la constitution.

    {comment_ads}
    Auteur

    Oeil

    En Août, 2012 (16:02 PM)
    pour une fois j'ai la chance de lire un vrai commentaire à propos de la suppression du senat. je suis d'accord que Makhy est Wade bis car bien abreuvé par ce dernier des années durant, il na peut et ne pourra faire mieux dans le bon sens que son père

    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email