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Politique

PRESIDENCE - Le chef de l’Etat adresse une lettre au président du Craes : Wade somme Me Mbaye- Jacques de démissionner

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PRESIDENCE - Le chef de l’Etat adresse une lettre au président du Craes : Wade somme Me Mbaye- Jacques de démissionner

On va vers une semaine particulièrement agitée au Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes), quelques jours seulement après l’installation du Sénat et la composition du Bureau de cette Haute Chambre que préside, désormais, le maire de Dakar, Pape Diop. Cette agitation naîtra de la décision du Président Wade, consignée dans une lettre, et sommant Me Mbaye-Jacques Diop de rendre son tablier de président du Craes.

Le spectre d’une éviction de Me Mbaye-Jacques Diop de son douillet fauteuil de président du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) et qui faisait de lui, après l’installation du Sénat, la quatrième personnalité du pouvoir, avait été brandi, pour ensuite être angé dans les tiroirs du Palais Léopold Sédar Senghor. Cependant, ce spectre n’a pas eu le temps d’y moisir. En effet, selon des antennes bien branchées au Palais de l’ex-avenue Roume, le président de la République, Abdoulaye Wade, a remis le fer au feu, à travers une lettre qu’il a adressée à Me Mbaye-Jacques Diop pour le sommer de démissionner de son poste de président du Craes. «Une décision non négociable», rapportent nos sources au Palais et à la direction du Parti démocratique sénégalais (Pds). La sommation de Me Wade intervient dans un contexte où une Commission qui avait été désignée a mis la dernière main sur un Rapport destiné au président de la République, un rapport qui est le fruit d’une réflexion sur l’opportunité ou non de revenir sur l’ancienne formule du Conseil économique et social (Ces). Pour rappel, lors de la remise de l’avis du Craes au Président Wade, ce dernier avait suggéré, compte tenu de la mise en place du Sénat, de réfléchir sur l’éventualité d’un retour au Conseil économique et social. Les membres du Craes, dont son président Me Mbaye-Jacques Diop, avaient promis de mener la réflexion et, après, de soumettre leurs conclusions au président de la République. Si nos interlocuteurs ne peuvent pas être formels pour dire que Me Wade a reçu le rapport en question, toujours est-il que, selon certaines indiscrétions, l’une des conclusions de la commission mise en place est que «le Sénat ne gêne en rien l’existence du Craes». L’argument est que cette dernière institution «ne légifère pas, contrairement au Sénat qui en a la prérogative». Plaidant pour le maintien du Craes, le rapport de la commission, confie-t-on, a fait prévaloir aussi l’argument selon lequel cette institution joue un «important rôle de médiation ; ce qui n’était pas le cas du temps de l’ancien Conseil économique et social».

D’autres arguments, plus politiques ceux-là, tentent de justifier la décision de Me Wade d’éjecter Me Mbaye-Jacques Diop de son fauteuil de président du Craes. Un haut responsable du Pds, membre du Comité directeur, trouve «anormal qu’un responsable de la 25e heure soit la quatrième personnalité de la République, au moment où on parle de retrouvailles de la famille libérale et de la mise sur pied d’un grand parti présidentiel». Plusieurs de nos interlocuteurs croient savoir que Me Wade est décidé de tenir sa promesse faite à Aminata Tall, après sa mise à l’écart pour le poste de présidente du Sénat.

Toutefois, la défenestration de Me Mbaye-Jacques Diop du poste de président du Craes ne sera pas sans aspérités juridiques. Elle risque de se heurter, comme le relevait Le Quotidien du 12 septembre 2007, à «un verrouillage juridique». En effet, la loi organique 2003-34 du 3 septembre 2003, instituant le Conseil de la République, stipule en son article 5, chapitre 2, que les conseillers de la République sont nommés pour un mandat de cinq ans. Ce même article est complété par la loi organique n°2004-01 qui dit que «la durée du mandat d’un conseiller de la République est de cinq ans. Ce mandat est renouvelable une seule fois». Mieux, précisé le texte de loi : «Il ne peut être mis fin au mandat d’un conseiller de la République avant l’expiration de son terme normal», sauf en cas de démission volontaire, de décès ou d’empêchement. En plus de cela, le verrouillage juridique se situe dans les termes de l’article 7 du chapitre 3 de la loi organique qui stipule que : «Le Conseil de la République est dirigé par un président nommé parmi ses membres, par décret du président de la République. Le président est nommé pour la durée de son mandat de membre du Conseil de la République.» C’est dire donc que, sauf démission volontaire ou constat d’un empêchement, il sera difficile, juridiquement, de délester Me Mbaye-Jacques Diop de son fauteuil de président du Craes. Nous avons vainement tenté de joindre Me Mbaye-Jacques Diop pour avoir sa réaction.

 



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