Le gouvernement a adopté jeudi 12 octobre plusieurs projets de loi, parmi lesquels, l’un portant sur la suppression du quart bloquant pour l’élection présidentielle, l’autre augmentant le nombre de représentants à l’Assemblée nationale à 150 élus pour la prochaine législature. En attendant que les députés « prorogés » de cette 10ème législature les examinent, les amendent ou les votent conformément au vœu de l’Exécutif, on prête à la majorité parlementaire, le désir d’introduire un amendement le jour du vote tendant à supprimer simplement le deuxième tour de la présidentielle du 25 février prochain.
Le Conseil des ministres du jeudi dernier a examiné et adopté un projet de loi modifiant l'article 33 de la Constitution, notamment en ce qui concerne le fameux quart bloquant, que l’Exécutif entend faire « sauter » par l’Assemblée nationale. Il a aussi examiné et adopté parmi d’autres, un projet de loi augmentant le nombre de députés à élire à l'Assemblée nationale lors de la prochaine législature en le portant à 150 personnes. Les stratèges libéraux et certains de leurs alliés au sein du gouvernement semblent avoir jeté leur dévolu sur la suppression purement et simplement du deuxième tour de la présidentielle de février prochain. Plusieurs sources proches de l’opposition comme de milieux parlementaires du Parti démocratique sénégalais (Pds), avancent sous le sceau de l’anonymat qu’au moins un député libéral proposera un amendement le jour du vote sur le projet gouvernemental de supprimer le quart bloquant en modifiant l’article 33 de la Constitution, tendant à faire sauter le verrou du deuxième tour. Argument : « il n’est pas logique que le président de la République, clef de voûte des institutions, soit obligé de passer par force par un deuxième tour s’il n’a pas la majorité absolue, tandis que les députés sur la liste majoritaire soient élus à un seul tour », avancent certains d’entre eux. Mieux, poursuivent-ils, « nous pouvons nous retrouver devant une situation politiquement inextricable avec une Assemblée « bleue » et un président orange, jaune ou noir… avec ce deuxième tour ». Ils ajoutent, « nous avons couplé les élections pour, entre autres arguments, réduire les coûts des élections. En organisant un deuxième tour, tous les gains obtenus dans ce cadre vont s’envoler. A cela s’ajoute également le fait qu’à l’exception du cas français, dans toutes les autres démocraties du monde, on sait dès le jour du scrutin, la majorité qui va gouverner le pays ». Ces députés libéraux qui ont requis l’anonymat se disent même prêts à porter un tel amendement, tout en signifiant cependant, « qu’aucune décision du parti n’a été encore portée à leur connaissance ». Ils sont cependant de fervents adeptes de la suppression du deuxième tour de la présidentielle. Ne leur parlez surtout pas « d’inverser » leur logique en faisant passer les députés au scrutin majoritaire à un tour par le tamis des deux tours. Ils vous rient au nez. Une majorité servant à quelque chose, ils veulent supprimer le deuxième tour et « minimiser » ainsi les risques de voir leur candidat mis en ballottage le 25 février prochain, ce qui serait un crime de lèse candidat sans challenger « connu ». Alors après le verrou du quart-bloquant, est-ce le tour du deuxième tour de sauter ?
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