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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

PRESIDENTIELLE, des inquiétudes légitimes

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PRESIDENTIELLE, des inquiétudes légitimes

A pareille époque, par rapport aux élections présidentielles de l’an 2 000, les commerçants du centre-ville de Dakar avaient, par précaution, remplacé les battants en bois des portes de leurs magasins, par des battants en fer. Tout le monde avait retenu son souffle, en perspective des troubles et saccages qui pourraient se produire à l’annonce des résultats des élections présidentielles, si celles-ci devaient se résumer en une confiscation pure et simple du pouvoir par ceux qui « auraient de l’argent et qui disposerai de l’armée ».

Au finish, au grand bonheur des sénégalais et de ses hôtes étrangers, il y avait plus de peur que de mal. Le processus électoral, qui avait été surveillé comme du lait au feu par un ONEL conscient de ses responsabilités vis-à-vis de la Nation avait abouti à des résultats fiables, avec zéro contestation. C’est cela qu’avait exigé une certaine opposition teigneuse, qui n’entendait plus se laisser faire. C’est à cela aussi qu’avait veillé le Président Abdou Diouf, qui avait fait cette fois-ci son affaire personnelle, l’obligation de faire respecter par tous, la liberté et la volonté populaires, de choisir entre les différents candidats, certes pour une éventuelle sortie honorable.

Voilà ce qui avait permis, comme on s’y attendait, l’alternance tant attendue qui survint le 19 mars 2000, confiant à Maître Wade les destinées de notre cher Sénégal, pour une période de set ans.

Et notre pays devint le phare de l’Afrique en matière de démocratie et de savoir faire organisationnel en matière d’élections. Mais pour combien de temps ?

Tout le monde avait souhaité pour toujours. Mais l’espoir n’a-t-il pas été vite remplacé par la déception ? A chacun de juger, en âme et conscience. En tout état de cause, principalement, le mérite était revenu au Président Abdou DIOUF, qui s’était abstenu de mettre en mouvement les moyens dont usent illégalement les roitelets africains, afin que quelle que soit la volonté des électeurs, ne soient publiés par le Ministère de l’intérieur et homologués par des juridictions aux ordres, que les résultats qui perpétuent leur régime.

Les élections présidentielles de l’an 2000 ont certainement appris aux uns et aux autres, que disposer de l’argent et pouvoir mettre à sa dévotion une administration publique, qui ne regorge pas que de hauts fonctionnaires républicains, n’est pas toujours gage de victoire électorale. Elles ont aussi appris aux citoyens, que la meilleure arme, pour changer de régime, dans la paix et la concorde, est la carte électorale. Pas la lutte à mort, comme dans une jungle, où les protagonistes ne répugnent aucun moyen, aucune arme, pour arriver à leur fin égoïste.

Malheureusement déjà trop d’indices motivent des inquiétudes chez ceux, de plus en plus nombreux, qui se demandent si le bel exemple du 19 mars 2000 sera réédité en 2007. Rien n’est moins sûr.

En effet, pour que le calme règne dans le pays en cette veille d’élections, il faut d’abord et avant tout que le premier magistrat du pays, le Président de la République joue une indispensable partition apaisante. Or, contrairement à l’attente des sages, c’est indéniable que c’est lui même qui pose chaque jour les actes qui risquent de précipiter l’incendie, non content de laisser les braises ardentes couver sous la cendre. Trouverait-il par hasard du plaisir à se délecter d’un embrassement généralisé ? Autrement comment comprendre qu’il ait pu déclarer par voix de presse que l’opposition est poltronne, qu’elle a peur de manifester, sous entendu comme il le faisait ? Comment avait-il pu par son décret 2006/1350 du 8 Décembre 2007, fixant de façon crillardement discriminatoire, le nombre de sièges par département, sur la liste majoritaire ? Et pourtant, par rapport à l’origine lointaine des troubles dans la Région Sud de notre pays, tout dirigeant politique devrait rester vigilent et garder en mémoire ce dicton « ku ndobine rey sa maam boo guissé lou gnoul war nga daw ». Cela renvoie à l’indispensable traitement égalitaire de tous les segments de la société, sur chaque mètre carré du territoire nationale. Comment le gardien de la constitution a-t-il pu tant de fois, opérer certaines réformes aussi importantes de la constitution, sans la moindre concertation avec l’opposition, comme pour lui signifier implicitement qu’il fait ce qu’il veut, et tant pis si elle ne réagit pas. A quelle fin cherche t-il ainsi à pousser la pauvre opposition, qui se veut républicaine, à s’essayer à la casse, à la dégradation des édifices publics ? D’autres exemples d’actes manifestement provocateurs que pose Monsieur le Président, pourraient être cités.

Dans une telle ambiance qui fait qu’on peut se demander si notre pays n’est pas entrain de prendre le risque de se zaîriser ou de s’ivoiriser, la France, n’a peut-être pas tort d’inviter ses ressortissants résidant au Sénégal, selon RFI, à commencer à s’entourer de précautions sécuritaires, quitte à « aller en vacances à durée indéterminée ».

N’y a-t-il pas lieu de s’étonner que certains aient pu estimer que le PS et la LD/MPT se sont laissés piéger en faisant annuler le fameux décret du 8 Décembre 2007 ? Implicitement ceux-là trouvent normal que la classe politique se livre à une sorte de jeux de dames ou de poker, en laissant produire leurs effets nocifs, des pions malicieusement poussés, à des fins de politique politicienne par le pouvoir. Ces deux partis ne sont tombés sur aucun piège. C’est plutôt l’intérêt supérieur de la Nation qu’ils placent au dessus de toutes autres considérations qui déterminent leurs actes quotidiens.

A chacun, je pense surtout aux leaders politiques, aux authentiques chefs religieux, au chef de l’Etat, gardien de la constitution, chef suprême des Armées, Président de Conseil Supérieur de la Magistrature, garant suprême de la sécurité publique, de jouer sa partition pour qu’encore une fois il y ait plus de peur que de mal à l’occasion des prochaines joutes électorales imminentes.

Tous ceux qui auront contribué à ce qu’il y ait effectivement plus de peur que de mal dans notre pays mériteront de la Nation, comme le Président Abdou DIOUF, précisément pour n’avoir ménagé aucun effort afin d’ assurer à notre pays en 2000, des élections apaisées, qui ont abouti à une dévolution du pouvoir d’Etat dans la paix et la concorde nationale, sous l’admiration de l’Afrique, mais aussi de l’Europe, médusée qu’une telle scène ait pu avoir lieu dans le continent africain réputé pour ses coups d’Etat et les tripatouillages de constitutions.

 



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