François Hollande, président déchu ? Une ambiance crépusculaire flotte au sommet du pouvoir où le chef de l'Etat, seul contre contre tous, persiste à croire en sa bonne étoile. François Hollande finit la semaine en lambeaux. Après sa capitulation sur la déchéance de nationalité, le président est parti jeudi pour Washington assister à un sommet sur la sécurité nucléaire, tandis que dans l'Hexagoneplusieurs centaines de milliers de personnes manifestaient contre la loi Travail.
Le tout sur fond de sondages calamiteux. Comme si Hollande était en route pour un nouveau « 21 avril » laissant, tel Lionel Jospin en 2002, la droite et l'extrême droite s'affronter au deuxième tour de la prochaine présidentielle.
En découvrant la Une d'un journal du soir daté de jeudi, « A gauche, le rejet massif de François Hollande », le principal intéressé n'a pas caché sa colère. Inquiétude, interrogations, voire nervosité : l'ambiance à l'Elysée est devenue crépusculaire... « Tout le monde se dit : mais comment va-t-il pouvoir remonter la pente ? », confie un de ses plus proches conseillers. L'image du président quittant, tête basse, le salon Napoléon III après avoir jeté l'éponge sur la révision constitutionnelle a ébranlé leur confiance dans le chef. Certains ont même cru revoir le Valéry Giscard d'Estaing battu de 1981 disant « Au revoir... » aux Français.
«Un trou de fourmi»
Conséquence directe de ce flottement, l'heure est aux règlements de compte. Au Palais, le clan des « politiques » reproche au communicant Gaspard Gantzer et à l'ex-présentatrice de Canal + Nathalie Iannetta d'être des « cire-pompes ». Quant aux « technos » qui tiennent les rênes du cabinet élyséen, ils ont appris la participation de leur patron à une grande émission le 14 avril sur France 2 par une dépêche d'agence... «Y'en a marre, ça ne peut plus durer comme ca !», grogne un membre du cabinet qui, sous couvert d'anonymat, réclame un « remaniement interne ». Plus grave, c'est toute la majorité qui est rongée par le doute. « La bête est blessée, elle saigne », reconnaît le député PS Christophe Caresche. Même le coeur de la « Hollandie » est touché par l'accumulation des erreurs lors « d'un premier trimestre catastrophique », avoue ce fidèle. Et pourtant, Hollande garde le cap. D'abord parce que le « Monsieur 3% » de 2010 a déjà connu la profondeur des sondages avant de rebondir et continue de croire contre vents et marée à son étoile.
Ensuite parce que, même timide, la reprise se dessine si l'on en croit l'Insee (Institut national de la statistique). Et la baisse du chômage, même légère, n'est plus une utopie. Du coup, quels que soient les aléas, « le président creuse son sillon et avance », martèle son entourage en balayant la question de sa candidature, qui « viendra plus tard ». Vraisemblablement en fin d'année.
En espérant que, d'ici-là, la droite se déchire lors de ses primaires en novembre. « Il suffit de regarder le programme de la droite pour s'apercevoir qu'il y a une gauche en France », ricane Hollande en « off ». Soignant son CV de président socialiste, il ira visiter le 29 avril à Jouy-en-Josas (Yvelines) le musée Léon Blum, à l'occasion des 80 ans du Front populaire. Comme un clin d'œil à sa gauche où, quoi qu'en disent les « frondeurs », il n'a guère de remplaçant s'il n'y allait pas. Manuel Valls et Emmanuel Macron n'ont-ils pas fait publiquement allégeance ?
« Seul François Hollande peut éviter la catastrophe », estime le ministre des Finances Michel Sapin. Les carottes ne seraient donc pas encore tout à fait cuites. Mais, confie un des visiteurs réguliers du président, pour 2017, « le trou de souris devient... un trou de fourmi ».
3 Commentaires
Mustapha Hihihi
En Avril, 2016 (08:47 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (09:57 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (13:22 PM)Participer à la Discussion