Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Prestation de serment : la justice fait acte d'allégeance à WADE

Single Post
Prestation de serment : la justice fait acte d'allégeance à WADE
La justice sénégélaise dont l'indépendance à l'égard de l'Exécutif est de plus en plus remise en question vient de voir son blason une nouvelle fois maculé. Le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction du Sénégal, sortant, pour la première fois de son histoire, de son obligation de réserve, n'a pas tari d'éloges à l'endroit du président Abdoulaye Wade, en magnifiant le bilan de son septennat à l'occasion d'une cérémonie aussi solennelle que la prestation de serment du chef de l'Etat.

Ceux qui doutent, à l'instar de l'opposition sénégalaise, de l'indépendance de la justice à l'égard de l'Exécutif ont un élément de plus à verser dans leur argumentaire. En effet, mardi dernier, lors de la prestation de serment du président de la République, la plus haute juridiction du Sénégal est sortie de son obligation de réserve pour tresser des lauriers à ce dernier et magnifier le bilan de son septennat. Un fait sans précédent ! ‘La cérémonie d'aujourd'hui, du fait de son caractère exceptionnel, donne l'occasion au Conseil constitutionnel de sortir de son obligation de réserve et de s'adresser à vous’ (le président Wade : Ndlr), prévient, la présidente du Conseil constitutionnelle, Mireille Ndiaye, comme pour préparer l'auditoire au choc qu'il allait subir. Le ton solennel, elle poursuit : ‘Vous me permettrez d'observer et de faire observer qu'il est indéniable que durant votre septennat, des efforts remarquables ont été déployés, que de multiples infractructures sont en chantier qui changent la physionomie de nombre de nos villes et bénéficie aussi à nos campagnes, dont les potentialités économiques s'accroissent, que l'éducation de tous nos enfants, filles et garçons, de la Case des tout-petits jusqu'à l'univrsité, a été érigée en objectif prioritaire et que la Santé pour tous est traitée en besoin vital à satisfaire et mobilise toutes les énergies’.

Ces propos déclencheront l'hystérie dans les gradins du stade Léopold Sédar Senghor, aux couleurs du Pds, donnant ainsi à la cérémonie des relents d'un meeting, mais ils laisseront pantois plus d'un. ‘Ce n'est pas le rôle du Conseil constitutionnel de faire les éloges du chef de l'Etat’, se désole un confrère d'une grande chaîne de télévision africaine. Son étonnement sera à son comble lorsque la présidente du Conseil constitutionnel adresse les félicitations de la plus haute juridiction du pays à la famille de Me Wade. ‘Notre institution associe votre épouse, Mme Viviane Wade, à ses congratulations, elle que les enfants, les femmes,... connaissent bien et elle confond toute votre famille dans les mêmes félicitations’, se réjouit Mireille Ndiaye.

La justice vient encore de subir un sacré coup après l'affaire dite des ‘négociations de Rebeuss’, à l'issue desquelles Idrissa Seck est sorti de prison sans jugement, et sans que la commission d'instruction près la Haute cour de justice ne boucle son enquête. On n'oublie pas le scandale de la ‘corruption dans la magistrature’ dans lequel certains magistrats étaient accusés d'avoir reçu des pots-de-vin. Alors que l'on n'avait pas fini de gloser autour de ces affaires qui ont marqué le septennat de Me Wade, voilà que le pouvoir judiciaire, dont l'indépendance est plus en plus remise en question, voit, une nouvelle fois, son blason maculé avec la preuve éloquente que vient de servir le Conseil constitutionnel sur les accointances douteuses dont la justice et l'Exécutif sont accusées d'entretenir. De l'eau au moulin de l'opposition sénégalaise qui a toujours douté de la neutralité du Conseil constitutionnel. La plus haute juridiction vient, en effet, de reconnaître publiquement qu'elle n'avait pas tout faux dans sa requête pour l'annulation du scrutin présidentiel du 25 février. Mireille Ndiaye a affirmé qu'il y a des ‘dysfonctionnements dans les opérations électorales’. Même si elle s'est empressée de préciser qu'elles n'ont pas eu une importance de nature à influencer le résultat du scrutin.

Par ailleurs cette rupture de l'obligation de réserve du Conseil constitutionnel en rappelle une autre, celle de Me Nafissatou Diop. Sauf que la notaire d'Idrissa Seck n'avait pas tenu des propos flagorneurs à l'endroit du chef de l'Etat. Accusée d'avoir manqué de délicatesse à l'égard du président Wade, Me Nafissatou Diop devait être fixée hier, jeudi, sur son sort. Mais, du fait que la journée d'hier était déclarée fériée, le verdict de la Commission de discipline est attendu ce vendredi



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email