Le champ politique ressemble, à bien des égards, à un ring. Le boxeur prédestiné à un brillant parcours, est généralement celui qui sait qu'il faut savoir encaisser, et ne jamais rater le K.o, quand se présente l'occasion. Ancien soldat et non moins célèbre avocat, Me Abdoulaye Wade, secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), n'a pas certainement manqué de méditer sur ledit noble art. Et pour cause. N'a-t-il pas résisté « aux coups de boutoir » de l'ancien régime vingt-six ans durant, avant de faire dégringoler en l'an 2000 de son piédestal lecandidat Abdou Diouf ?
En tout cas, après avoir subi le bloc d'attaque de l'essentiel de l'opposition, depuis particulièrement l'époque où son ancien allié Abdoulaye Bathily a regagné celle-ci en 2005, il semble avoir placé, depuis au moins le mois de mai dernier, des coups redoutables ; dont les récents datent du week-end dernier et du début de cette semaine. Car, Abdourahim Agne, le leader du Parti de la réforme, est une perte de taille pour la Coalition populaire pour l'alternative (Cpa) : il a plus de trois cents conseillers dans les collectivités locales du pays. Il a une forte clientèle électorale dans sa région natale du nord et dans l'hexagone. Et, pour qui sait lire entre les lignes, il est sûr que s'il y aura un deuxième tour à la prochaine élection présidentielle, avec Wade dans le peloton de tête, Agne le soutiendra. Car, entre la Cpa et le chef de file des réformateurs, en liberté provisoire, la rupture est vraiment consommée. Me Wade a su également manœuvrer, en moins d'un an, au regard des récentes déclarations de l'autre opposant : Samir Abourisk. En bisbilles avec la Cpa , dans laquelle il est considéré par d'aucuns comme une « taupe » du chef de l'Etat et du Pds, il ne sera pas étonnant de le voir derrière celui-ci aux prochaines consultations électorales ; surtout que l'on dit de l'ancien camarade du Pr Iba Der Thiam, au tout début de la défunte Cdp/Garab-Gi, que ses militants ne dépasseraient pas les frontières de la région naturelle du Cap Vert. A ces deux potentiels alliés s'ajoutent d'autres, qui se sont rendus à Me Wade, il y a moins de quatre mois : le « tonitruant » Me Elhadj Diouf, patron du Parti des travailleurs du peuple ; Me Doudou Ndoye, le « fier » chef de l'Union pour la république ; le « teigneux » Mamour Cissé du Parti pour le socialisme et la démocratie (Psd/Jant-bi) et Abdoulaye Makhtar Diop, lébou bon teint et dirigeant des Surs. A ce tableau de chasse, il faudra ajouter la prétendue « rivalité » entre Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng. C'est dire, qu'à près de six mois des prochaines consultations, Me Wade a su placer des uppercuts de taille contre ses adversaires. L'opposition saura-t-elle s'en relever ; surtout que la bataille annoncée entre le « pape du Sopi » et son ancien numéro 2 dans l'Etat et le Pds, Idrissa Seck, pourrait ne pas avoir lieu ; tout comme Serigne Mamoune Niasse serait dans l'escarcelle de l'actuel locataire de l'avenue Léopold Sédar Senghor. Quoi qu'il advienne, la Cpa pourra toujours compter sur Jean-Paul Dias, qui aura fait Rebeuss en moins d'un an, et du fait de celui par qui il est entré en politique : Me Abdoulaye Wade.
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