À l’approche de la Tabaski, prévue ce 7 juin 2025, les chefs de famille sénégalais font face à une pression financière croissante. La flambée des prix du mouton, les dépenses vestimentaires, les besoins alimentaires et les charges familiales alourdissent le budget, alors que les revenus, souvent incertains, peinent à suivre. Certains ménages estiment leurs dépenses à plus de 500 000 FCFA, un défi dans un contexte d’inflation touchant les produits de première nécessité. Voici comment les témoignages de familles tentent conciliant de concilier la tradition et les réalités économiques.
L’Aïd el-Kébir, ou Tabaski, symbole est une fête d’unité familiale, de foi et de partage dans la religion musulmane, cache une réalité économique rude pour beaucoup. Diallo Ba, père de quatre enfants, entrepreneur et bailleur, voit ses obligations financières se compliquer : « Habituellement, j’achète quatre moutons, grâce à mes revenus locatifs et quelques affaires. Cette année, je ne peux compter que sur le revenu locatif. J’ai acheté deux moutons pour environ 2 millions de FCFA », confie-t-il, tête baissée. Avec une dizaine de personnes à charge pour la fête, il espère s’en sortir malgré les imprévus. Il ajoute : « Dans mon budget, je dois inclure pour mes dépenses ma belle-famille, mes frères et mes sœurs, et mes parents. Ce n’est pas un problème quand les affaires marchent, mais tout est cher au Sénégal. »
Pour d’autres, la Tabaski est synonyme de stress. Une mère de famille, sous couvert d’anonymat, partage : « Chaque année, c’est un vrai casse-tête. Les dépenses varient entre 400 000 et 500 000 FCFA, car j’ai à charge mes enfants et certains membres de la famille. J’arrive à satisfaire tout le monde. » Dans un contexte économique tendu, où l’inflation frappe les produits essentiels, le coût de l’Aïd suscite des débats. Les associations de consommateurs appellent à recentrer la fête sur son sens spirituel, mais pour de nombreux chefs de famille, la Tabaski reste une période de grand stress financier.
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