Le comité électoral de Bennoo siggil Senegaal (Bss) a rencontré, hier, la presse. Au menu, le processus électoral. Convaincu que le pouvoir prépare un hold-up électoral, cette coalition de l’opposition appelle à la mise en place d’un cadre de lutte pour la transparence et la régularité des élections de 2012.
La coalition Bennoo siggil Senegaal reste convaincue que le régime libéral est en train de préparer un « hold-up » électoral pour les présidentielles de 2012. Face à la presse, Ousmane Badiane, président du comité électoral de Bss, a détaillé les raisons qui justifient leur inquiétude. Selon M. Badiane, en perspective de l’élection présidentielle de 2012, les listes électorales ont fait l’objet d’une révision ordinaire dans la période du 1er février au 31 juillet. « Les dysfonctionnements, irrégularités et incongruités qui ont émaillé cette révision des listes électorales constituent, sans aucun doute, des indices éclairants de la volonté du régime libéral de perpétuer un hold-up électoral inédit en 2012 », a souligné M. Badiane.
Se fondant sur des statistiques de la Commission électorale autonome (Cena), Ousmane Badiane a dit que les inscriptions enregistrées sur toute l’étendue du territoire ont été les plus faibles de notre histoire politique.
Il a également dénoncé la clôture anticipée de la révision des listes électorales et le blocage dans la production des cartes nationales d’identité. Les audiences foraines organisées dans la banlieue dakaroise, le monde rural et les zones frontalières avant le démarrage de la révision des listes électorales ont été aussi dénoncées par le comité électoral de Bss.
Ousmane Badiane et Cie ont aussi évoqué l’absence d’évaluation de toutes les élections depuis 2007. « Cette tradition de concertation entre les acteurs politiques après chaque élection, qui est l’un des acquis les plus importants de notre système démocratique, est aujourd’hui mise à rude épreuve par le régime libéral et constitue un recul démocratique notoire », indique M. Badiane. Il n’a pas manqué de se demander ce qu’attend le chef de l’Etat pour nommer le modérateur chargé de piloter les concertations sur la revue du code électoral.
Commentant la nomination de Cheikh Tidiane Diakhaté au Conseil constitutionnel, M. Badiane, a dit que « le comportement peu glorieux » de ce magistrat lors du contentieux électoral de 2009 fait qu’il est disqualifié pour être à la tête d’une telle institution. Bss récuse aussi le retour d’Ousmane Ngom et exige la nomination d’une personnalité neutre et non partisane à la tête de ce ministère. Parlant de la candidature de Me Wade, le comité électoral la récuse parce qu’elle est « irrecevable et anticonstitutionnelle ». C’est pourquoi Bss lance un appel à toutes les forces politiques, démocratiques et patriotiques et à la société civile à se mobiliser dans un vaste et puissant cadre de lutte et de combat pour la régularité et la transparence des élections.
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