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Politique

Révélation de Moustapha FALL CHE : 'Des leaders de la Cpa se préparent à rejoindre WADE'

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Révélation de Moustapha FALL CHE : 'Des leaders de la Cpa se préparent à rejoindre WADE'
Certains leaders de l'opposition, selon Moustapha Fall Che, vont entrer dans le gouvernement d'union nationale en gestation du président Wade. Selon le secrétaire général d'Action patriotique de libération (Apl), le principe de leur départ est acquis, ils négocient tout juste des postes.

Wal Fadjri : Des leaders de l'opposition ont décidé d'aller répondre à l'appel du chef de l'Etat. Certains d'entre eux, dit-on, seraient même favorables à une entrée dans un gouvernement d'union nationale.

Moustapha Fall Che : Dans le principe, certains leaders de l'opposition ont déjà rejoint le président Abdoulaye Wade. Ils ont accepté sa proposition de les intégrer dans un gouvernement d'union nationale, il ne reste plus, pour eux, que des questions de formalités liées à des strapontins. Cela dit, il y en a qui vont aller rencontrer le président Wade, mais qui, pour autant, n'envisagent pas d'entrer dans son gouvernement. Nous les connaissons. Seuls ceux qui travaillent pour leur propre promotion au détriment de celle du peuple sénégalais vont entrer dans ce gouvernement à quatre mois des élections.

Wal Fadjri : Quelle lecture faites-vous de cet appel du chef de l'Etat à quatre mois des élections ?

Moustapha Fall Che : Tout indique que le pouvoir libéral ne veut pas des ces élections, parce que conscient de son incapacité de les gagner de manière démocratique, transparente. Le président Wade mise sur deux scénarios : Provoquer l’opposition et les patriotes de ce pays par des dérapages anticonstitutionnels et des abus de pouvoir insupportables, et face à leur réaction légitime et républicaine, créer une situation de troubles, d’Etat d’urgence incompatibles avec l’organisation d’élections et, de ce fait, se maintenir au pouvoir pour deux ans au moins par le biais d’un gouvernement d’union nationale avec la complicité de certains opposants - c'est le cas Gbagbo en Côte d’Ivoire - ; Opérer un putsch électoral en usurpant une pseudo victoire et s’accrocher au pouvoir par la force des baïllonnettes - c'est le cas Faure au Togo. Pour l’un comme pour l’autre de ces deux scénarios, la parade est déjà mise en place par la Cpa.

Wal Fadjri : Pensez-vous toujours qu'une candidature triangulaire est la meilleure option pour augmenter les chances de la Cpa à la prochaine élection présidentielle ?

Moustapha Fall Che : Je persiste dans ma certitude que la victoire de la Coalition populaire pour l’alternative aux élections du 25 février 2007 passe obligatoirement par une présidentielle triangulaire avec le tiercé gagnant que constituent l’Afp, le Ps et la Ld/Mpt. La présidentielle est un scrutin uninominal qui porte sur un seul nom. Voilà pourquoi il est illusoire et dangereux de préconiser, dès le premier tour, une candidature unique qui compromettrait les chances de capter la totalité des voix des sensibilités de la coalition. De même qu'une multiplicité démesurée des candidatures créerait l’émiettement des voix de la coalition. L’une comme l’autre serait en faveur du candidat Wade, donc à éviter. Il faut trouver le juste milieu, c'est-à-dire le tiercé, pas trop pas peu.

Wal Fadjri : Qu'est-ce qui vous permet d'être aussi affirmatif ?

Moustapha Fall Che : La Cpa est une coalition assez spéciale, c’est une unité de contraires, très différente des coalitions de 2000, Code 2000, Ca 2000 et Fal qui avaient chacune un leader et travaillaient pour l’élection de ce dernier dès le premier tour, et le 2nd tour, en ce qui concerne le Fal. La Cpa, par contre, n’a pas de leader qui est d’office son candidat unique, mais des leaders. Elle ne travaille pas pour une seule personne, mais pour tous. Ne pas tenir compte de cette spécificité c’est faire preuve de cécité politique. L’objectif de la Triangulaire est d’engranger le maximum de voix. Pour ce faire, il faudra que toutes les sensibilités de la coalition et leurs tentacules dans le pays, notamment dans la société civile, les mouvements de masses et les organisations des Droits de l’homme s’expriment dès le 1er tour à travers les trois candidats de l’alternative qui portent leur espoir, leur conviction et leur projet de société. C’est une grande question d’idéal politique. Ce tiercé présidentiel est la formule avec laquelle la Cpa fera sortir de la course le président sortant dès le premier tour. Ce sera un exemple inédit, une première dans l’histoire politique de notre pays. Le second tour se jouera au niveau de la Cpa qui aura en son sein les deux candidats les mieux placés issus du premier tour. Ce sera une simple formalité dont, quel que soit le vainqueur, la victoire sera belle pour la Cpa.

Wal Fadjri : Mais, avec la candidature multiple, certains craignent un affrontement entre les candidats de la Cpa.

Moustapha Fall Che : Les appréhensions de certains du genre affrontement des candidats de la Cpa au premier tour, et discrédit au second tour qui fondent leur option pour une candidature unique de la Cpa au premier tour de la présidentielle de 2007 ne se produiront pas. De mémoire de Sénégalais et dans toute l’histoire des élections de notre pays, on n’a jamais vu de bagarres entre les candidats de l’opposition et/ou entre les militants de l’opposition. En matière d’élections aussi bien la présidentielle, les législatives que les locales, c’est toujours la contradiction principale, celle qui oppose le détenteur du pouvoir d’Etat à celui ou ceux qui se sont lancés à la conquête de ce pouvoir, qui est mise en avant. La conquête et la conservation du pouvoir sont toujours une lutte de camps : entre ceux qui sont au pouvoir et ceux qui veulent les renverser. Le dernier exemple en date est l'élection de 2000. Lors de ce scrutin, au 1er tour, la Code 2000 ne s’est pas affrontée à la Ca 2000. La Cdp qui était soutenue par Jamra, ne s’est pas affrontée à la Ca 2000 ou à la Code 2000, etc. Tous ces partis et coalitions de partis de l’opposition d’alors avaient orienté leurs tirs, leurs attaques sur leur seul adversaire, le seul détenteur du pouvoir de l’époque Abdou Diouf. Quand des éléments de l’opposition qui ne sont même pas de la même coalition refusent par pragmatisme de se bagarrer entre eux lors des campagnes électorales, comment il pourrait en être autrement avec des opposants d’une même coalition.



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