Pour la première fois depuis sa sortie de la célèbre citadelle du silence, le 6 février dernier, Idrissa Seck s’est adressé aux Sénégalais hier, 4 avril. Cette sortie qui coïncide avec le 46e anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale « lève un coin du voile », de l’avis de Moussa Tine, « rompt le cordon ombilical avec Wade » selon Jean Paul Dias, et signifie « bon vent », à en croire Pape Samba Mboup.
« Ouf, bon vent ! » : ce sont là les mots qui viennent à l’esprit de Pape Samba Mboup, ministre, chef de cabinet du Président Wade, « faucon parmi les faucons », lorsqu’on l’interroge sur le discours d’Idrissa Seck. Cette sortie, ajoute-t-il, leur donne raison, eux qui ont toujours dit au Président Abdoulaye Wade, que « Idrissa Seck voulait son fauteuil ». Et d’ajouter au sujet de l’ancien Premier ministre : « il est obnubilé par cette fonction. Il pense qu’en se présentant la Présidentielle, il va réaliser son rêve, mais ce n’est qu’un rêve. Tant que Wade voudra rester chef de l’Etat, il le sera. Les Sénégalais ne sont pas fous, le peuple n’est pas dupe ». Le lieu pour Pape Samba Mboup, d’évoquer un proverbe : « qui vole un œuf, volera un bœuf ». Pour terminer, le fidèle parmi les fidèles du Pape du Sopi, soutient que le fait qu’Idrissa Seck choisisse un jour comme le 4 avril pour s’adresser à la nation, ne signifie rien à ses yeux. « C’est le cadet de mes soucis », termine-t-il.
Dans le contexte politique actuel, la déclaration de candidature d’Idrissa Seck ne peut que renforcer le camp de l’opposition, estime Moussa Tine, Président du Jëf-jël. L’allocution, explique-t-il, pour étayer son interprétation, « propose une alternative à la politique libérale actuelle marquée par la disette dans le monde rural, la crise dans le monde universitaire, la crise énergétique, la tension dans la gestion de la chose étatique, etc ». Au regard de tous ces aspects, Moussa Tine pense qu’on ne peut donc que se féliciter de la décision d’Idrissa Seck de venir participer à l’élaboration de cette alternative.
Par ailleurs, toujours selon Moussa Tine, la prise de position de l’ex-pensionnaire de Rebeuss, permet aussi de lever un coin du voile et par conséquent, jette la balle dans le camp du Président. « Nous avions toujours pensé qu’ils avaient la responsabilité d’éclairer les citoyens sénégalais sur ce qui s’est réellement passé dans ce qu’on a appelé les chantiers de Thiès ». Dans son invite, poursuit le député, Idrissa Seck a fait comprendre qu’au fond, le chef de l’Etat a utilisé les institutions pour combattre un adversaire. Ce qui le met en devoir de s’expliquer devant les citoyens ».
« En ce jour d’indépendance, Idy a pris son indépendance en coupant le cordon ombilical avec Wade », commente le leader du Bloc des Centristes Gaïndé, Jean Paul Dias. Comme tous les hommes politiques peuvent le faire, ajoute-t-il, Idrissa Seck s’est proposé au pays. L’ancien Pm a aussi eu le mérite, selon lui, de « clarifier une situation qui était dans la brume ». Sur un autre registre, étant donné que le Sénégal « est dans les profondeurs de la mer », le projet de redressement d’Idrissa Seck ne peut être que le bienvenu. D’autant que l’homme en question, de l’avis de Jean Paul Dias, pèse au moins 70 % du Parti démocratique Sénégalais (Pds), sans compter les voix de certains partis politiques à qui il a tendu la main. « Nous avons eu l’alternance, mais pas le changement ». Jean Paul Dias soutiendrait-il Idrissa Seck ? « Nous n’excluons rien et sommes disposés à l’accompagner dans cette mission de redressement du pays ». Les alliances sont vraiment dans l’air du temps !
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