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Politique

[A la loupe] Réélection de Macky Sall : Une année de galère

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[A la loupe] Réélection de Macky Sall : Une année de galère
Un an jour pour jour que le président Macky Sall a été réélu pour un second et dernier mandat. Mais à l’heure du bilan, difficile de trouver un secteur qui marche. Seneweb revisite une année de galère pour la population et de promesses jamais tenues. 

 

Dimanche 24 février 2019-lundi 24 février 2020. Voilà un an jour pour jour que le président Macky Sall a rempilé à la tête de la magistrature suprême pour un quinquennat. Le candidat de la coalition Benno bokk yaakar (Bby) a remporté les élections avec 58,26% des suffrages, malgré les contestations de ses challengeurs Idrissa Seck (20,51%), Ousmane Sonko (15,67%), Issa Sall (4,07%) et Madické Niang (1,48%). 

Placé sous le sceau du « Fast-track », le président réélu a articulé son quinquennat autour de 5 grands axes prioritaires dévoilés lors de la cérémonie de prestation de serment le 2 avril 2019. Il s’agit des jeunes, des femmes, du cadre de vie, de la sauvegarde de l’environnement et de la modernisation de l’administration. Pour les jeunes, il a annoncé la poursuite de la réforme du système éducatif à travers l’ouverture accrue de la formation professionnelle afin d’assurer aux jeunes une employabilité.

Pour les femmes, le président avait prévu un renforcement des initiatives et programmes dédiés à l’apprentissage aux métiers et à l’esprit d’entreprise, comme la formation école-entreprise en collaboration avec le secteur privé. S’agissant de la protection du cadre de vie et de la sauvegarde de l’environnement, le président avait annoncé des mesures ferme.

Suppression poste Pm

Pour atteindre son objectif à la fin de son quinquennat, le président réélu a procédé à une réforme majeure prenant les acteurs politiques et le peuple au dépourvu. La décision a été prise dans les coulisses du casting de la nouvelle équipe gouvernementale. Il s’agit de la suppression du poste de Premier ministre qui a porté sur au moins 22 articles de la constitution, sans parler du chamboulement des services administratifs rattachés à la primature. 

Un an après, cette mesure sous-tendue par un souci d’efficacité, tarde à produire les effets escomptés. La diligence dans les actions de l’Etat est toujours attendue. Des mesures concrètes tardent à voir le jour pour la formation et l’employabilité des jeunes de plus en plus tentés par l'émigration clandestine. Les femmes aussi restent sur leur faim. Aucun acte concret n’est-pour le moment- posé dans le sens d’honorer ces engagements vis-à-vis de ces couches de la population.

‘’Cleaning day’’, ‘’programme zéro déchet’’

S’agissant de la sauvegarde de l’environnement et la protection du cadre de vie, on note quelques avancées timides. Les journées nationales de nettoiement (le premier samedi du mois) ont démarré depuis deux à trois mois, même si beaucoup parlent de politique et de folklore. 

S’agissant des opérations de désencombrement, le bilan reste mitigé. A Mermoz ou au stade Léopold Sédar Senghor, le coup de balai est salué par les populations riveraines. Par contre, le rythme des déguerpissements est très loin de ce qui a été annoncé. Le marché sauvage au Rond-point Liberté 6 en est une parfaite illustration. Ce n’est que hier nuit que les pelles mécaniques ont fait le ménage.

Grands projets au ralenti

S’agissant des grands projets, ils sont souvent lancés en grande pompe mais au finish, les dead-line de livraison ne sont jamais respectés. Ces chantiers semblent être hors champ du fast track. C’est le cas du Train express régional (Ter). Inauguré en janvier 2019 sur fond de campagne électorale, le Ter qui devait être exploité en juin 2019, n’est toujours pas livré. Après un report à novembre 2019, l’Etat avait promis une mise en marche en avril 2020. Mais, l’ambassadeur de la France au Sénégal a douché les espoirs des autorités sénégalaises au détour de son passage à l’émission Grand Jury de la Rfm.

D’aucuns craignent que le Brt (bus rapide transit), dont les travaux ont été lancés en octobre dernier et doivent durer 30 mois, ainsi que le stade olympique (18 mois de travaux), ne subissent le même sort que le Ter et la Vdn 2 (Cambérène) toujours pas livrés.

En économie, on a assisté à un rétrécissement de la croissance et une augmentation substantielle de la dette du pays. Au même moment, le démarrage de l’exploitation du gaz a été reporté en 2023. De même, le budget-programme annoncé à grand renfort médiatique doit être décalé de quelques mois. Jusqu’ici, les responsables de programmes n’ont pas été nommés.

Macky-Wade, retrouvailles de courte durée

Sur le plan politique, le président Macky Sall était à deux doigts de réussir un grand coup : recoller avec l’opposition, et la plus farouche. Ceci à travers le dialogue politique, les retrouvailles avec son ancien mentor Abdoulaye Wade lors de l’inauguration de la grande mosquée Massalikoul Djinane et la libération, dans la foulée, de Khalifa Sall.

Mais le ciel politique qui commençait à se dégager, est devenu chargé de nuages.

D’abord avec un virement à 360° sur le respect de la Constitution quant à la limitation des mandats. D’une position tranchée en faveur d’un départ après 2024, Macky Sall a dilué son discours pour maintenir le flou, sous prétexte que s’il donne sa position, son parti va exploser. Depuis lors, il est soupçonné de vouloir faire du Condé et Ouattara, pour ne pas dire du Wade, son maître.

Il y a ensuite l’éloignement du Pape du Sopi qui a repris ses distances en ‘’parrainant’’ officiellement le collectif Nio Lank contre la hausse sur le prix de l’électricité.

Quant au dialogue national, il semble se réduire à un dialogue politique. Encore que, entre les politiques, c’est un dialogue de sourds. On est au bord de l’échec. Ce qui donnerait raison à Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo et autres leaders qui avaient refusé de participer à ce qu’ils considèrent comme une mascarade.

Climat social en ébullition

Et au moment où les politiques peinent à s’entendre, le peuple, lui, souffre. Une hausse inattendue sur le prix de l’électricité a suscité l’ire des populations à qui on avait promis une grande baisse à l’orée de 2020. En plus du courant, le carburant, l’eau et d’autres denrées de première nécessité (riz, huile, lait) ont pris la courbe ascendante. Et les boulangers tapent à la porte depuis plus d’un an pour augmenter le prix du pain. Diourbel a déjà indiqué la voix en portant la baguette de 150 à 200 F Cfa. A cela s’ajoute un classement dégradant dans l’indice de perception de la corruption.

C’est donc dire que le début de ce quinquennat n’augure – pour le moment – rien de bon.


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