S’il est entériné, le projet de réforme constitutionnelle souhaité par Macky Sall va entraîner la suppression du poste de Premier ministre. L’opposition dénonce un passage en force du chef de l’État, l’absence de concertation. Pour la majorité, cette réforme est purement technique et permettra d’accélérer le processus de décision. Macky Sall dispose en tout cas d’une large majorité et ce vote ne devrait être au final qu’une formalité. Les députés sont convoqués à 10H ce samedi pour le vote.
Même s’il doit obtenir les 3/5 des suffrages pour faire adopter son projet de loi, Macky Sall peut compter sur les 125 députés de sa coalition. 165 élus siègent à l’Assemblée, le quorum est fixé à 88 voix.
L’opposition n’a donc quasiment aucune marge de manœuvre. Les députés pourraient déposer des recours, des motions préjudicielles, pour demander par exemple un report du vote faute de concertations préalables.
Mais ces requêtes sont ensuite soumises au vote et la majorité les bloquera. Faute de marge de manoeuvre politique, l’opposition pourrait aussi boycotter cette séance plénière et rejoindre dans les rues de la capitale les membres de la société civile qui ont appelé à manifester devant l’Assemblée.
Pour contrer toute tentative de débordement, les rues qui mènent au Parlement ont été sécurisées dès vendredi par les forces de l’ordre.
L’opposition semble donc impuissante face à la volonté de Macky Sall d’aller vite, de faire passer cette réforme qui va entraîner la suppression du poste de Premier ministre alors que le dialogue politique est au point mort. Si les députés entérinent son projet de loi, Macky Sall n’aura alors plus qu’à signer le décret d’application.
J’aurais aimé qu’on associe l’opposition, le peuple, tout le monde. Pour qu’on puisse comprendre les enjeux. Mais là, tout de suite, dire on supprime le poste de Premier ministre, je ne comprends pas.
Le changement de cap institutionnel divise les citoyens sénégalais
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