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REMANIEMENT - Augmentation de ministres d’Etat après la réduction drastique du budget de la Primature : Wade dépouille encore Hadjibou Soumaré

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REMANIEMENT - Augmentation de ministres d’Etat après la réduction drastique du budget de la Primature : Wade dépouille encore Hadjibou Soumaré

Le mini-séisme ministériel dans le verre d’eau du train de vie dispendieux de l’Etat, intervenu le mardi soir, est bouffi de manœuvres politiques dont l’actuel locataire de la station primatorale, Hadjibou Soumaré, semble faire les frais, sous l’angle de la réduction progressive de son espace d’autorité sur l’équipe gouvernementale.

Le dernier jeu de chaises musicales, intervenu mardi soir, dans la longue série que le régime de l’alternance a servie jusqu’à l’overdose, n’a pas été vraiment un séisme ministériel à la mesure des attentes nourries pour une réduction conséquente du train de vie dispendieux de l’Etat. Cela n’a été, en vérité, qu’un séisme ministériel dans le verre libéral. Certes, dix ministres, avec une légion de huit femmes –oh divine surprise pour une parité changée sous les toits électoraux ! ont été débarqués du navire conduit par le Premier ministre, mais c’est pour ensuite, amputer ce dernier de trois ministres qui vont, eux, grossir l’armée de ministres d’Etat ayant «plus de latitude et d’initiatives» puisque pouvant «passer par-dessus la tête» de Hadjibou Soumaré «pour rendre compte directement au président de la République». Même si les bénéficiaires de ce privilège honorifique demeurent sous l’autorité du Premier ministre dans sa fonction statutaire (Lire ailleurs : Ndlr). La remarque est d’un conseiller en management, ex-Dg de la Lonase, Abdou Aziz Tall, qui a une longue expérience de l’administration sénégalaise, lui qui a été au Bureau Organisation et méthode (Bom).

Dotés de prérogatives supplémentaires, désormais ils sont dix ministres d’Etat sur 28 ministres «simples», qui ont la latitude de se soustraire parfois à l’autorité du Premier ministre Hadjibou Soumaré pour communiquer directement avec le Président Wade. Si on dévalisait le jargon militaire, on aurait pu parler, concernant ce nouveau gouvernement, d’une armée mexicaine. Autant de ministres d’Etat dans un gouvernement, alors qu’en France, on n’en compte qu’un seul sur une trentaine de ministres, c’est de nature, non seulement à diluer leurs charges honorifiques et techniques, mais aussi à mettre l’autorité primatorale dans une posture d’affaiblissement, pour ne pas dire de fragilisation. Surtout sous le rapport de la propension légendaire du Président Wade lui-même à s’arroger des actes purement administratifs, en passant outre le Premier ministre et les ministres.

Au-delà de la banalisation de la fonction de ministre d’Etat, dont l’impact et la charge ont été amenuisés, ramollis, c’est encore une autre cure d’amaigrissement pour Hadjibou Soumaré qui vient s’ajouter à celle, déjà, mise en relief par Le Quotidien du mercredi 24 octobre 2007. En effet, dans le budget 2008, Cheikh Hadjibou Soumaré, avait déjà été «privé de ses projets les plus juteux», soit «d’une année à l’autre (…) plus de 15 milliards de francs Cfa». En l’espace d’une année, ajoutait-on, la primature a perdu 40% de son budget.

Mais, ce ne serait pas une simple vue de l’esprit de corréler ces actes de fragilisation du Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré avec la perspective de la création d’un poste de vice-président, révélée par notre confrère Abdou Latif Coulibaly. En effet, non seulement le Président Wade a illustré en huit ans de présidence son allergie de cohabiter avec un Premier ministre doté de pouvoirs forts, mais on verrait difficilement un Idrissa Seck revêtu des habits d’un vice-président, inaugurant les chrysanthèmes auprès d’un chef de gouvernement surfant sur lui en termes d’espaces de pouvoir plus conséquents. On peut alors légitimement soupçonner là des manœuvres encore souterraines d’aménagement d’espaces pour Idrissa Seck, qui passeraient par une forte cure d’amaigrissement pour l’actuel Pm, mais aussi par la mise sous le parapluie présidentiel de gens honorés du titre de ministre d’Etat, et qui n’ont pas été souvent en odeur de sainteté ou en compatibilité d’humeur avec l’(ex) «fils d’emprunt» du locataire du palais Léopold Sédar Senghor. Pour cela, bien sûr, il faudra que le Président Wade remue Montesquieu dans sa tombe, en touchant la loi, d’une main rigide et non tremblante. Comme toujours !

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