Aujourd'hui, plus qu'hier, Macky Sall affirme péremptoirement que son histoire d'avec le Parti démocratique sénégalais est désormais rangée aux oubliettes. Récemment, des Etats-unis où il se trouvait, le maire de Fatick a encore dit qu'il ne soutiendra jamais Me Wade à la prochaine présidentielle.
Suivant une ligne de conduite qu'il s'était tracé depuis sa démission du Pds. Malgré les appels du pied incessants, l'ancien président de l'Assemblée nationale, a toujours refusé et a mis une croix définitive sur ses anciens « frères ».
Une radicalisation aux antipodes du style de Idrissa Seck, un autre Premier ministre en disgrâce et qui a maintes fois tenté des réconciliations souvent de façade. Il y a de cela quelques jours seulement, l'ex-président de Rewmi a été longuement reçu en audience à la Présidence.
Une entrevue avec le chef de l'Etat qui entre dans le processus déjà long pour recoller des morceaux éparpillés en perspective de 2012. Des allers-retours au Palais qui ont impacté négativement sur la côte de popularité de l'ex-sherpa de Wade. Car nombreux sont les militants et sympathisants de Seck qui qualifient sa démarche d'unilatérale et son discours de lugubre.
Dans ses relations actuelles Wade/Idy, le Secrétaire général du Pds est sans nul doute le maître du jeu. Et avec la nomination de Awa Gueye Kébé comme ministre d'Etat à la présidence, le champ de l'ex-Pm se rétrécit.
Est-ce réellement la personne indiquée pour sauver la barque libérale qui prend eau de toutes parts ? Les démarches en vue de retrouvailles définitives et sincères ne sont-elles pas synonymes d'abandon de la piste Macky ? Celui-ci ne représente-t-il pas aujourd'hui plus de danger pour les tenants du pouvoir qu'Idrissa Seck.
La grande popularité de ce dernier s'est amenuisé au fil des jours. Et même si le concerné dit préparer une soupe, on est bien loin du temps où les sorties médiatiques dont il avait le secret faisaient courir tous les Sénégalais. Peut-être dans les prochains jours, il va être aux devants de la scène. Mais que vaudrait-il par rapport à Macky Sall ?
Le leader de l'Apr a été dopé par ses résultats satisfaisants aux élections locales du 22 mars 2009 et le large mouvement de sympathie qui se déploie derrière lui ici et ailleurs.
Constance
Débarqué de la Primature, renvoyé du perchoir de l'Assemblée nationale, après près d'un an de guerre froide, M. Sall a démissionné du Pds le 9 novembre 2009, pour créer un directoire qui a mené à l'Alliance pour la République, sa formation politique.
Il s'était aussi débarrassé de tous les mandats électifs obtenus au nom de cette formation politique, arguant qu'il n'a plus sa place là où il « dérange ». « Depuis plus d'un an, une frange du Parti démocratique sénégalais a emprunté le jeu de sa majorité et de ses structures pour assouvir un dessein qui ne trompe plus personne », avait constaté l'ancien Pm.
En guise d'exemple, il avait insisté lors de cette conférence de presse sur les différents griefs soulevés à son encontre comme sa visite au Sénat français et sa présence à l'investiture du candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, Barack Obama.
Il a invité ses partisans « autour de nouvelles convergences qui (les) porteront vers un retour à (leurs) espérances », avant d'ajouter : « il s'agit de faire prendre au Sénégal un nouvel élan puisé dans son génie ».
« D'ici là, sans repos, ni relâche, mais également sans précipitation ni zèle, dans la discipline et la paix, sans crainte des manœuvres de persécution, d'intimidation et de déstabilisation qui ne manqueront pas, nous marcherons vers cette nouvelle ambition.
En rendant une démission sous la pression, j'aurais fait pire que ceux qui ont posé, avec insouciance, des actes de nature à ternir l'image de notre pays, et la bonne réputation de sa nature démocratique », avait encore laissé entendre l'ancien Premier ministre.
Depuis ce « discours fondateur », Macky Sall continue d'observer la même ligne de conduite. Il a même su faire face à de graves accusations de blanchiment d'argent. Avec le recul, ces accusations se sont révélées sans fondements sérieux.
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