Le découplage des élections a permis au Parti démocratique sénégalais d’ouvrir les yeux sur les dangers de ses listes initiales aux législatives. Un réajustement qui profite aux «enfants» de Me Mbaye-Jacques Diop.
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) semble avoir tiré des leçons de l’élection présidentielle du 25 février dernier en organisant les investitures aux législatives dans le département de Rufisque. La liste alors établie avant la présidentielle a subi des retouches. En effet, Saliou Ndione, responsable libéral dans la communauté rurale de Yène, est gommé au profit de Seydou Diouf, un très proche de Me Mbaye-Jacques Diop. Ainsi, M. Ndione paie pour le faible score réalisé par la Coalition Sopi dans son fief de Yène. Car, bien que Me Wade ait gagné dans cette localité avec 40% des voix, le cumul des scores de l’opposition dépasse de loin celui du président de la République.
L’investiture de Seydou Diouf apparaît, en effet, comme la réparation d’une «erreur» alors commise par la direction du parti en écartant les anciens militants et responsables de l’ex-Ppc, parti fondu dans le Pds. D’autant que, souligne-t-on, ceux-ci apparaissent comme les principaux animateurs du Parti démocratique sénégalais dans la ville. «Les investitures de Seydou Diouf sur la liste départementale et de Ngoné Ndoye sur la liste nationale sonnent comme la réparation d’une injustice faite à la famille de Mbaye-Jacques Diop», analyse Omar Faye, responsable des jeunesses libérales et président du mouvement Leeral Askanwi.
De même, elles permettent de récompenser les efforts consentis par les ex-ppcistes dans la réélection de Me Wade. Car, ces derniers se sont illustrés durant toute la campagne électorale par l’occupation du terrain et des actions concrètes dans le sens de la réélection du candidat de la Coalition Sopi 2007. Ilest difficile alors de ne pas déceler dans ce changement de cap de a direction du Pds, l’influence souterraine de l’ancien maire tout-puissant de la vielle cité.
Par ailleurs, si la direction du Pds s’est rendue compte de l’apport électoral des amis du président du Conseil de la République, il reste tout autant vrai que ce choix procède de la volonté de prévenir toutes surprises. Malgré le boycott de l’opposition qui compte mener une campagne active au niveau local, la première liste déposée par le Pds pouvait rendre le travail de l’opposition facile. En effet, le vote des députés étant d’ordre affectif, Saliou Ndione et Khalifa Khouma de Sangalcam sont presque de grands inconnus et le maire, Ndiawar Touré, a des efforts à faire pour se faire accepter par les populations. D’où la recherche d’un juste milieu pour sauver les meubles, concrétisé par le choix de Seydou Diouf ; lequel peut sans doute compter sur le charisme de son père spirituel pour inverser la tendance.
Cette liste départementale, qui reste tout de même dirigée par Ndiawar Touré et qui comprend aussi Khalifa Khouma, devrait permettre au Pds de désamorcer la bombe de la division, car toutes les sensibilités libérales y sont désormais représentées. Le département de Rufisque est bien parti pour avoir le plus grand nombre de députés au Sénégal. Sept personnes sont investies sur les différentes listes. En sus du trio de la liste départementale, la liste nationale comprend également Awa Diop, Ngoné Ndoye, Alioune Souaré et Samir Abourizk, tous placés à des positions fortement éligibles au vu du boycott d’une bonne partie de l’opposition.
0 Commentaires
Participer à la Discussion