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Politique

SANDAGA LE LENDEMAIN DE LA DEFAITE DE LA COALITION SOPI: « C’est bien fait pour eux ! »

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SANDAGA LE LENDEMAIN DE LA DEFAITE DE LA COALITION SOPI: « C’est bien fait pour eux ! »
Qui gagne Dakar, gagne le Sénégal ! Au marché Sandaga, on n’a pas besoin des résultats définitifs des élections locales du 22 mars, qui donneront sans surprise une écrasante majorité à Benno Siggil Senegal sur la coalition Sopi, pour jubiler. Les motifs de ce cinglant désaveu du régime de Wade ne sont pas à chercher sur la planète mars : hausses tout azimut des denrées, de l’électricité, pénurie de gaz, train de vie dispendieux de l’Etat, violation flagrante des institutions…ont lourdement pesé sur la balance pour basculer vers la dégringolade de Wade et ses adeptes.

Le cœur gros, extirpant de sa poche sa carte d’identité pour prouver qu’il ne se fait pas passer pour quelqu’un d’autre, Malick Diouf, qui a voté pour la première fois contre le Pds, explique les raisons de sa rédhibition d’amour. « Doudou Wade, Babacar Gaye, Farba Senghor sont les trois principaux individus qui mèneront le parti à sa perte. Si Wade ne prend pas garde, ils vont le faire couler. Pour l’instant, je suis content d’avoir participé à déstabiliser la coalition Sopi, il fallait cela, pour qu’ils sachent qu’ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent sans que le peuple ne bronche. C’est bien fait pour eux, que cela leur serve de leçon ». Son camarade marchand, debout à ses côtés, approuve son discours mais éprouve un grand regret. « Je ne suis pas sorti de chez moi de la journée, j’ai pris ma douche et je suis resté dans ma chambre à prendre du thé en me disant que ce n’est pas la peine que je sorte voter, parce que les politiciens sont tous pareils, chacun ne s’occupe que de prendre sa part du gâteau une fois qu’il est élu. Je me disais aussi que la coalition Sopi allait frauder pour passer comme lettre à la poste. Je n’ai même pas écouté les radios, ni regardé la télévision chez les voisins. C’est quand je suis arrivé ce matin à Sandaga que mes copains m’ont dit que Sopi a été laminée dans presque tout le Sénégal. Je n’y croyais pas, tellement cela semblait impossible. La première pensée que j’ai eue, c’est de me dire que si c’était à refaire, je serais parmi les premiers à sortir voter ». Pathé Wade, technicien supérieur en Btp, n’a pas voté pour deux raisons. « Je travaille à Dakar et je devais voter à Saint-Louis. Le second motif, c’est que j’en ai par-dessus la tête de ces politiciens. Ils ne sont même pas capables de nous permettre de manger convenablement avec toutes ces hausses, alors qu’ils nous laissent nous débrouiller pour vivre. Ils sont laxistes, prompts à verser dans l’abus de pouvoir. Il n’y a plus d’autorité. Résultat des courses, personne ne respecte l’Etat parce qu’ils l’ont banalisé. Pour un oui ou un non, Wade sort, fait des déclarations impopulaires, se mêle de tout. Toutes ces raisons font que le peuple leur a tourné le dos, lui et ses affidés. On ne s’est pas soucié de savoir si l’on portait son choix sur mieux que les représentants de la coalition Sopi, ce qu’on voulait, c’est voter contre, c’est tout. C’est comme pour le départ de Abdou Diouf ». Croquant ses cacahouètes à l’heure de la pause, Tamsir Ndiaye, chauffeur, déverse sa bile : « les gens en ont marre ! Nous sommes fatigués, la vie est chère, il y a des hausses tout azimut, surtout sur les denrées de première nécessité, l’électricité. Wade manipule les institutions comme il veut. J’espère qu’après ces élections, il y aura des changements, autant du côté des nouveaux venus issus de l’opposition que de la part de Wade et de ses alliés ». Dane Sougou pour sa part estime que l’entraîneur est bon, ce sont les joueurs qui ne le sont pas. « Wade a de bonnes idées, il va forcément tirer les leçons de cette défaite et rectifier le tir. Il doit changer son entourage, dissoudre le Sénat et ventiler ses dépenses dans le panier de la ménagère pour que les prix baissent ». Debout à l’arrêt d’un bus, X interprète les premières tendances des locales comme une colère populaire. « Tout est cher ». Pendant que le Sénégalais moyen se tort le ventre à force de sauter des repas, qu’il est confronté à la pénurie de gaz, de certaines denrées, les gouvernants se signalent dans de « folles dépenses comme pour les narguer ».



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