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Politique

SERIGNE MBACKE NDIAYE SUR LE DIALOGUE POLITIQUE : « La balle est dans le camp de l’opposition »

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SERIGNE MBACKE NDIAYE SUR LE DIALOGUE POLITIQUE : « La balle est dans le camp de l’opposition »

Son nom est plusieurs fois revenu dans la presse ces derniers jours. Serigne Mbacké Ndiaye, aujourd’hui ministre conseiller auprès du président de la République, chargé des Affaires politiques, a une mission délicate : rapprocher les points de vue du pouvoir et de l’opposition et faciliter un dialogue politique qui s’est rompu depuis.

Une lourde tache pour M. Ndiaye, chargé des relations avec les partis politiques du Parti de la réforme (formation politique de la mouvance présidentielle dirigée par Abdourahim Agne). L’homme est toutefois présenté comme ayant le profil idoine pour remplir cette mission. Il déclare n’avoir aucun sens interdit au niveau de la classe politique. Au cours d’une interview, hier, dans nos locaux, il a fait un round up de ses démarches. Pour lui, le président de la République, qui l’a mandaté, est resté constant dans sa volonté de dialogue politique avec l’opposition. Quelques jours après la lettre du président adressée aux partis politiques regroupés autour de « Bennoo Siggil Sénégal », Serigne Mbacké Ndiaye déclare : la balle est dans le cas de l’opposition.

Le président de la République vient d’adresser une correspondance à l’opposition pour la relance du dialogue politique. Comment se présentent les rapports entre le pouvoir et l’opposition ?

Je suis venu discuter du dialogue politique relancé par le chef de l’Etat. Ce n’est pas la première fois. Beaucoup d’appels ont déjà été lancés par le président. De son côté, l’opposition a eu à y répondre favorablement. Prenons juste deux dates. Le 31 décembre 2005, le président disait ceci : « j’engage l’opposition à dialoguer immédiatement avec moi sur toutes les questions d’intérêt national ». C’était dans son traditionnel message de fin d’année.

Dès le lendemain, via les médiats, certains leaders avaient tiré sur la même direction, en disant être d’accord pour le dialogue. Le 16 janvier 2006, le président écrivait une lettre pour confirmer sa volonté de dialoguer avec l’opposition. L’opposition, à l’époque regroupée au sein du Cpa (Coalition populaire pour l’alternative) a répondu favorablement à cet appel.

Des rencontres ont donc eu lieu. Il était prévu de mettre sur pied des commissions paritaires composées de représentants de l’opposition et du pouvoir pour discuter des termes de référence. Le président avait fixé la date du 15 mars 2006 à 17 heures pour démarrer les discussions. C’est en ce moment que l’opposition, au sein de laquelle nous nous trouvions d’ailleurs, avait adressé une lettre au président pour demander le report de la rencontre pour une meilleure préparation. Mieux, le président avait désigné les membres de la délégation gouvernementale qui devaient siéger dans la commission. Malheureusement, la réponse à cette lettre n’est jamais parvenue au chef de l’Etat pour des raisons pas méchantes d’ailleurs.

Quelles sont ces raisons ?

Les gens se sont dit ceci : nous sommes à huit mois de l’élection présidentielle, il ne sert à rien de dialoguer. Je leur disais à l’époque que c’est justement parce qu’on est à 8 mois des élections qu’il faut discuter. Si nous voulons des élections vraiment transparentes, il serait bon que tout le monde participe à l’encadrement du scrutin. Malheureusement, on n’avait plus engagé le dialogue. Les élections se sont déroulées en 2007. Les résultats, nous les connaissons tous. L’opposition, qui contestait ces résultats, avait boycotté les législatives qui ont suivi. Ce qu’il faut retenir en définitive, c’est la constance du président dans cette démarche. Bien avant même les élections locales, le président a déclaré : « je reprendrai le contact avec l’opposition après les élections locales et après avoir mis sur pied un certain nombre de réformes au plan constitutionnel ». Ce qui a été fait.

Les élections locales se sont déroulées et le président a lancé à nouveau un appel à l’opposition. C’est peut-être l’occasion pour moi de repréciser un certain nombre de choses suivies sur une télévision au cours d’un débat. Je remarque que les propos du président ont été totalement déformés. Un représentant de parti déclare que, pour le président, il n’est pas question de discuter du fichier électoral et des droits de l’Homme. Or c’est le contraire que le président a dit. Le président a dit ceci dans sa lettre adressée à l’opposition : « les récriminations de naguère contre le fichier électoral me paraissent dépassées depuis les élections du 22 mars 2009. Libres et transparentes, ces élections ont permis à l’opposition de gagner de nombreuses collectivités locales dont de grandes villes parmi lesquelles Dakar. D’autre part, la question des allégations récurrentes de violations des droits de l’Homme me paraît tranchée par le vote après un long débat contradictoire, de plusieurs mois, à l’unanimité, du rapport du gouvernement sur l’état des droits de l’Homme, par le Conseil des droits de l’Homme, assorti de félicitations unanimes de la communauté internationale. Et s’ils subsistaient des insuffisances, celles-ci pourraient être résolues dans un contact direct entre le gouvernement et l’opposition ».

Donc le président n’a jamais dit qu’on ne discutera pas de ces questions. Il estime qu’il y a eu des avancées. Pour lui, cette question est réglée. Mais si l’opposition estime qu’elle ne l’est pas, la discussion reste ouverte. De ce point de vue, il n’y a pas de confusion. Il dit dans cette même lettre qu’il est prêt à discuter de toutes les questions d’intérêt national. Je salue la réaction que j’ai notée jusqu’ à présent de la part de beaucoup de leaders politiques, d’acteurs de la Société civile et de chefs religieux. Dans notre démarche, nous avons essayé de prendre contact avec des hommes de la Société civile qui ne sont pas engagés politiquement. C’est vrai que le dialogue s’adresse dans un premier temps aux partis politiques, mais en réalité, ça intéresse toutes les couches sociales. Tout le monde y a sa place.

Il est inacceptable de se regarder en chien de faïence dans un pays où le président, Abdoulaye Wade, fait le tour du monde pour aider à la résolution de crises, Moustapha Niasse cherche des solutions pour le compte des Nations unies dans les Grands Lacs, Ousmane Tanor Dieng pour le compte de l’Internationale socialiste, Abdoulaye Bathily qui fait la même chose. C’est inacceptable. Il faut aller au dialogue. Ce qui est important c’est le pays.

Certains pensent qu’il existe toujours des faucons, véritables barrières au dialogue. Partagez-vous cet avis ?

Je ne le pense pas du tout. Je le dis très franchement par expérience. Vous me donnerez l’occasion de rendre hommage à deux hommes : l’actuel Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et le conseiller spécial du président, Hassan Ba. Nous avons eu à gérer ensemble, dans la plus grande discrétion, ce qui pouvait être des crises très graves dans ce pays.

On présente souvent Souleymane Ndéné comme étant un faucon alors que dans l’intimité de la présidence de la République, il passait tout son temps à résoudre des crises pour qu’il y ait la paix dans le pays. Maintenant, il peut y avoir de gens qui n’ont pas la même vision sur un point donné. Aussi bien du côté du pouvoir que de l’opposition, on peut trouver des gens qui disent : non ce n’est pas la bonne démarche, il ne sert à rien de discuter avec Abdoulaye Wade. D’autres peuvent dire qu’ils n’ont pas confiance. Le problème qui se pose, à mon humble avis, c’est : est-ce qu’il faut dialoguer ?

La réponse est oui pour moi. Ceux qui pensent qu’il n’est pas utile de dialoguer nous diront ce qu’il faut faire. Dès lors que nous sommes d’accord qu’il faut dialoguer, il faut déterminer sur quoi il faut dialoguer et comment le faire.

Dans sa lettre, le président précise : « j’ai mandaté Serigne Mbacké Ndiaye pour discuter avec vous et voir les modalités du dialogue ». Nous arriverons à des conclusions et verront comment ces conclusions vont être adoptées. Nous nous mettrons d’accord et le seul juge valable, c’est le peuple sénégalais qui saura qu’à un moment, le président a lancé un appel et telle personne y a répondu, telle autre pas. Encore une fois de part et d’autre on peut avoir des différences de points de vue, c’est normal, mais ça ne veut pas dire qu’il y a des faucons qui empêchent de tourner en rond.

Le Parti socialiste demande les termes de référence ...

Les termes de référence sont réglés par la lettre du président. Dans cette lettre, il est dit d’une manière très claire ceci : « l’heure me paraît donc venu d’engager le dialogue entre le pouvoir et l’opposition pour parfaire notre jeune démocratie qui, grâce au pouvoir de l’alternance, est déjà une référence en Afrique et bien au-delà et faire encore avancer notre pays plus loin sur le chemin du développement, puisque le progrès est sans limite. Je voudrais saisir l’occasion pour vous persuader de ma ferme volonté d’établir un climat de paix politique et social dans notre pays avec les partis politiques et les syndicats dans le respect des droits de chacun. Pour toutes ces raisons je vous convie à l’entame d’un dialogue républicain franc, loyal et patriotique dont le seul bénéfice serait notre pays. Si la proposition rencontre votre agrément, nous pourrions nous retrouver à une date arrêtée d’un commun accord. Serigne Mbacké Ndiaye, qui a accepté d’assurer volontairement la liaison connait mon calendrier et pourrait arrêter avec vous, toutes les questions qui pourraient être discutées ».

Mieux, il y a même un projet de plan de travail qu’on avait élaboré. Dans ce plan, il était prévu de mettre sur pied une commission paritaire. Le dialogue qu’on devait entamer en 2005 s’était arrêté au moment de la mise sur pied de la commission paritaire. Pour cette fois-ci, on peut mettre la commission avant ou après. Si elle vient avant, ça veut dire que le président peut recevoir l’opposition pour réaffirmer devant tout le monde sa volonté de dialogue. L’opposition réaffirme également sa volonté de dialogue. Nous mettons alors sur pied une commission paritaire. Le dialogue est engagé et au terme des échanges, nous allons arrêter des conclusions. L’autre possibilité, c’est de mettre d’abord la commission sur pied pour décliner les termes de référence. Si c’est le seul préalable posé par le Parti socialiste, il n’y a aucun problème. Nous sommes disposés à le faire.

L’appel du président intervient quelques semaines après les conclusions des Assises nationales. Quelle pourrait être la part de ces Assises dans ce dialogue ?

Je ne saurais le dire. Pour la simple raison que nous n’avons pas participé à ces Assises. Mais je pense que quelque part, les Assises peuvent aider à avancer très rapidement dans le dialogue. Si par exemple à l’occasion de ces Assises, il a été question de la crise scolaire avec des conclusions tirées, les partis qui ont déjà réfléchi sur la question peuvent la poser sur la table. Ça permet de raccourcir les délais.

Mais je ne peux pas dire quelle sera la place des Assises, parce nous n’y avons pas participé. Il est évident que si l’opposition a déjà discuté sur certaines questions, elle peut venir à la table avec ses propositions. De ce point de vue, je pense que les Assises pourraient participer à faire avancer le dialogue.

Est-ce que le président n’aurait pas dû gagner du temps en participant aux Assises ?

Vous m’entraînez sur un terrain glissant. Et comme je ne veux pas y tomber, je refuse d’entrer dans le jeu. Je ne suis pas là pour dire ce qu’il faut faire et ce qu’il ne fallait pas faire. Mon rôle est d’aider à la tenue de cette rencontre sur le dialogue politique, et de lever toute équivoque autour de ces questions. Maintenant, si l’opposition dit au président : vous avez perdu du temps, il fallait venir aux Assises, il leur dira pourquoi il n’est pas venu. Ma mission est de faire tout ce qui est possible pour permettre aux gens de se retrouver et de discuter.

Le président appelle au dialogue quelques mois après les élections locales. Les résultats de ce scrutin expliquent-ils sa démarche ?

Vous dites que l’appel intervient au lendemain du 22 mars. Mais il faut rappeler que le président avait dit avant le 22 mars qu’après les élections nous allions nous retrouver. Il n’a pas attendu l’après élection pour en parler. Donc l’argument qui consiste à dire que c’est à cause des élections du 22 mars ne tient pas la route.

Vous œuvrez pour la reprise du dialogue, au même moment Karim Wade prend contact avec des leaders de l’opposition ? Cela ne vous gêne pas ?

J’ai pris contact avec beaucoup de personnalités de la Société civile. J’ai demandé à toutes ces personnalités de s’impliquer, de discuter avec tout le monde pour qu’il y ait dialogue. Je ne sais pas ce que M. Karim Wade est en train de faire avec les autres. Mais admettons qu’il aille leur demander de venir à la table de discussion, j’applaudis. Parce que je demande aux autres de le faire. Je ne vois pas en quoi la démarche de Karim Wade pourrait gêner. C’est le contraire qui aurait étonné. Chaque fois que je vois une personnalité de l’opposition ou de la mouvance présidentielle appeler au dialogue, j’applaudis. Je ne suis pas un sectaire. Je ne suis pas de ceux-là qui pensent que quand on vous confie une mission c’est vous seuls qui devez l’accomplir.

Le dialogue implique tout le monde. Je touche du bois, mais si demain le pays explose, parce qu’on n’a pas dialogué, on va faire l’évaluation des positions défendues par chacun et on verra le responsable. C’est la raison pour laquelle je lance un appel à tous les Sénégalais et même les étrangers qui vivent parmi nous. Que tout le monde s’implique pour qu’on ait un bon dialogue. Que les conclusions puissent être portées à l’attention de tout le monde.

La participation de la Société civile ne pose-t-elle pas un obstacle parce que ce dialogue ne concerne que les hommes politiques ?

Cela ne pose aucun problème de mon point de vue. La lettre a été adressée aux partis politiques. L’implication de cette Société civile est indispensable parce que si nous sommes dans des partis politiques opposés, nous avons besoin de quelqu’un qui nous dise « cher ami, je pense que vous pouvez lâcher du lest » et à partir de ce moment il aidera à rapprocher les positions. Cela peut se faire de manière formelle comme de manière informelle. Après avoir discuté avec les membres de la Société civile, nous allons voir avec quel format la Société civile pourrait contribuer à la réussite de ce dialogue. Est-ce que ses membres vont participer aux rencontres ? Je ne sais pas trop. Tout ceci dépendra des partis politiques de l’opposition et du pouvoir. S’ils décident que les membres de la Société civile vont siéger, c’est tant mieux, s’ils trouvent un autre format, c’est tant mieux. L’essentiel pour nous, c’est que tout le monde sente que cette affaire est l’affaire de tout le monde. Il n’y a pas d’exclusion. Nous faisons appel à tout le monde parce que chacun a à apporter quelque chose dans ce dialogue

Si, aujourd’hui, l’opposition, à qui vous avez fait appel, vient avec des personnalités de la Société civile comme Amadou Makhtar Mbow, quelle sera la teneur de cette rencontre ?

On ne fait pas de la fiction. Nous sommes des hommes politiques. Nous sommes réalistes. Ce sont des partis politiques représentés par des secrétaires généraux qui ont reçu une lettre du président. S’ils ne viennent pas et disent qu’ils envoient quelqu’un d’autre, c’est qu’ils ne veulent pas dialoguer. Cela n’exclut pas qu’on aille voir Amadou Makhtar Mbow, Seydina Omar Sy ou n’importe quel autre Sénégalais pour lui dire je viens demander un conseil pour réussir.

Au niveau de l’opposition, il y a celle dite significative et celle parlementaire, il y a aussi d’autres partis politiques qui ne sont dans aucun cadre. L’appel du président concerne-t-il tous ces partis ?

La lettre du président s’adresse aux partis qui sont dans « Bennoo Siggil Sénégal ». C’est une trentaine de partis qui font partie des plus connus dans le pays. Parallèlement à cela, le président est disposé à discuter avec les autres partis qui ne sont pas dans « Bennoo ». Là aussi, on va se mettre d’accord sur un format. Le président ne serait pas gêné par cela.

Pour l’heure, la lettre du président est adressée aux secrétaires généraux des partis membres de « Bennoo Siggil Sénégal ». La discussion avec les autres, on ne sait pas dans quel format parce qu’ils ne sont pas dans un cadre organisé. Mais il est évident que le président rencontrera tout le monde.

L’actualité entre le pouvoir et l’opposition, c’est le débat sur les inondations avec des points de vue divergents. Est-ce que par exemple cette question pourrait être abordée lors de ce dialogue ?

Si l’opposition ou le pouvoir estime qu’il faut parler des inondations, ils n’ont qu’à l’inscrire à l’ordre du jour et en discuter. Je ne me situe dans aucun camp. Le président dit qu’il n’y aura pas de sujets tabous. Toutes les questions peuvent être soulevées et on en discutera.

L’appel survient après des modifications constitutionnelles comme le vote de la loi sur la vice-présidence. Cela ne constitue-t-il pas des blocages au niveau de l’opposition qui doute toujours de la sincérité de cet appel ?

Le plus important c’est de dire on va dialoguer et c’est nécessaire. Je n’ai pas encore vu un Sénégalais qui dit qu’il ne faut pas dialoguer. Je ne vois que deux issues. Le dialogue ou la violence. Si des gens optent pour la violence qu’ils le disent clairement. Nous allons dialoguer. D’aucuns disent sur les inondations, d’autres sur le fichier électoral, cela peut être important. Toutes les questions inscrites à l’ordre du jour seront discutées et les Sénégalais sauront les conclusions auxquelles nous avons abouti. Qui va les appliquer ? Cela dépendra de ce qui va être décidé.

Les Sénégalais verront celui qui va l’appliquer et de quelle manière. J’ai l’habitude de dire que tout ce qui intéresse l’homme, c’est le jugement du peuple. Le moment venu, les Sénégalais verront si cela a été fait ou non et ils en jugeront. Il faut qu’on évacue cette question de confiance ou de sincérité qui n’a pas sa place dans ce débat. Ce qui est important c’est cette volonté de dialoguer, les points qui seront inscrits à l’ordre du jour, les conclusions.

Pour ne pas aller trop vite en besogne, peut-on s’attendre, à la fin de ce dialogue, à un gouvernement d’union nationale ?

Personne ne peut le dire. On peut arriver à des conclusions et l’opposition peut dire qu’elle ne veut pas participer à l’application des conclusions. Comme le président peut aussi dire venez on va appliquer ensemble. Comme l’opposition peut dire et comme c’est toujours réaffirmé par Ousmane Tanor Dieng qui est constant dans ces positions, nous pouvons aboutir à des conclusions mais nous n’entrons pas dans un gouvernement, l’application vous revient. Tout ceci, c’est possible. L’essentiel ce n’est pas ceux qui seront dans un gouvernement mais qu’on ait de bonnes conclusions pour le pays et qu’elles soient appliquées.

Vous êtes membre de la mouvance présidentielle mais pas du Pds. Qu’est-ce qui explique cette confiance placée en vous par le président pour cette mission ?

Le président serait plus à l’aise pour répondre à cette question. Je pense qu’il y a peut-être deux raisons. D’abord cette volonté du président pour montrer qu’il est disposé à dialoguer. Dans son parti, il peut y avoir des gens plus compétents, plus outillés que moi pour mener ce travail. S’il choisit quelqu’un de la mouvance, c’est qu’il veut dialoguer. Je crois connaître l’homme. C’est une volonté de montrer qu’il n’est pas enfermé dans le Pds. C’est un signal fort qu’il a donné. L’autre raison, c’est peut-être la confiance. On ne peut pas confier des missions à quelqu’un sans avoir confiance en lui, à ses capacités managériales. Quand on met des opposants dans son gouvernement, on peut aussi faire confiance à d’autres qui sont dans la mouvance présidentielle pour mener des missions.

Quel est l’état d’esprit du président sur cette question du dialogue ?

Si vous voyez que je suis très enthousiaste, c’est parce que je le sens très engagé dans ce dialogue. Ce n’est pas la première fois. C’est pourquoi je disais que je salue sa constance dans la démarche. Il est prêt à aller le plus loin possible dans ce dialogue. Je comprends les gens quand ils parlent de sa sincérité. Je sais qu’il est disposé à aller le plus loin possible dans ce dialogue, ne serait-ce que pour son image. On ne peut pas comprendre que partout dans le monde, où il y a des problèmes, on dit appelez Abdoulaye Wade et que dans son propre pays on ne puisse pas dialoguer. Maintenant, il ne peut pas imposer le dialogue. Tout ce qu’il peut faire c’est afficher sa volonté. La lettre, qu’il a envoyée à l’opposition, est courtoise. Il n’a que sa volonté et cette volonté est sans limite.

Quelle serait la place d’Idrissa Seck dans ce dialogue ?

Idrissa Seck va être reçu par le président. Lui-même dit qu’il n’est pas de l’opposition mais du Pds.

On assiste aujourd’hui à des tiraillements entre numéro un et numéro deux d’un même parti politique. Avec votre nouvelle position, le Parti de la réforme est-il à l’abri de ce scénario ?

D’abord je ne suis pas le numéro deux du Pr. Le numéro deux s’appelle Kalidou Dieng. Je suis le chargé des relations avec les partis politiques dans le Pr. Ma position actuelle ne gène pas mon leader. J’ai été le voir à son bureau. Il m’a demandé l’état d’avancement de ma mission, m’a prodigué des conseils et m’a encouragé. Même si cela n’apparaît pas, nous avons un parti homogène. Permettez-moi de ne pas m’étendre sur cette question parce que je ne suis pas là en tant que militant du Pr.

Vous semblez mener une mission importante. Quel est le profil de Serigne Mbacké Ndiaye pour la mener à bien ?

Je pense avoir certains atouts qui me permettent de bien jouer ce rôle. D’abord je suis quelqu’un qui croit à la politique et au dialogue politique. Quelqu’un qui croit connaître le mouvement associatif, les partis politiques, qui a des relations très sincères avec tout le monde. Peut-être quelque part quelqu’un qui a eu à apprendre le management. Cela peut jouer en notre faveur. Mais ce qui est important, c’est la pratique sur le terrain. De ce point vue, sans être prétentieux, on a retenu quelques leçons que nous avons tiré de nos aînés et de l’expérience que nous avons amassé en côtoyant depuis les années 70, l’ensemble des hommes politiques, en travaillant de manière permanente sur ces sujets.

Dans ce dialogue, y a-t-il un chronogramme bien défini ou un deadline pour commencer le processus ?

Le président a adressé une lettre à l’opposition et attend la réponse. La balle est dans le camp de l’opposition. Si elle répond demain, les choses vont être engagées. Quand le président a dit qu’il veut dialoguer et qu’il est prêt à rencontrer l’opposition, la première réaction c’est de dire que nous attendons d’être saisis officiellement. Ils ont été saisis officiellement. Chaque parti politique a ses mécanismes de fonctionnement. Nous attendons.


Propos recueillis par Babacar DIONE et Oumar NDIAYE (avec la rédaction)



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