SERIGNE MODOU BARA DOLLY MBACKÉ - «Abdoulaye Wade gagnera Touba en 2007»

Comment voyez-vous la situation politique nationale dans votre parti, le Pds en particulier ? Ces temps-ci, il y a beaucoup de remous et d’accusations réciproques ?

Ce que nous connaissions hier dans le parti est très différend de ce qui se fait et se dit actuellement au sein du Parti démocratique sénégalais. En effet, quand on parle de pilier du Parti, on ne doit penser qu’à Maître Abdoulaye Wade. Quiconque, aujourd’hui, a un nom dans le parti, c’est grâce à lui. Nous remarquons qu’actuellement, il y a des gens qui veulent chevaucher deux montures à la fois, du «ngaraalé» pour employer le terme approprié. Sur le plan de la pratique, j’avais une fois dit au frère Secrétaire général national qu’il était confronté à un complot et que s’il s’en est tiré, c’est grâce à Dieu. Ce fardeau mortel, c’était Idrissa Seck. Mais il reste encore certaines séquelles. Ces séquelles c’est qu’il y a des proches de Wade qui, dans leurs faits de tous les jours, ne font que lui nuire en participant au sabordage du Pds. Ils ne sont dans le Parti que pour leurs intérêts personnels et ceux de Idrissa Seck. Ils font tout pour décourager tous ceux qui se lèvent pour soutenir ou défendre Maître Abdoulaye Wade. Ce sont ces mêmes procédés et méthodes qui ont fait la faillite du Parti socialiste. Ces gens passent tout leur temps à donner de fausses informations à Gorgui. A l’époque, j’avais tout dit de Idrissa Seck parce qu’il y avait des règlements de compte entre lui et mes parents. S’il ne restait aujourd’hui que Idrissa Seck pour diriger le Sénégal, je préférerais l’exil. J’ai vu que la plupart d’entre ceux qui sont là disent qu’ils sont fidèles à Wade, alors que tous les complots de Idy contre le Président étaient ourdis à partir de leur domicile. Comment peut-on avoir confiance en ces gens-là ? Quand, aujourd’hui, nous avons mis à nu toutes les manigances, que Idy n’est plus là et que certains sont arrivés à certaines stations grâce aux micmacs de Idrissa Seck, nous autres, nous devons rester vigilants.

 Qui sont-ils au juste ? Parce que le Président ne semble pas être au courant apparemment.

Je ne peux pas citer des noms, mais je dirai que quelqu’un comme le Président de l’Assemblée nationale, M. Pape Diop, est arrivé à ce poste parce qu’il était un pion important dans le dispositif de Idrissa Seck. Son prédécesseur Youssou Diagne a tout fait pour Idy. C’était sur la base de calculs que ce dernier avait placé ces gens-là. Quand tous les calculs ont échoué, nous devons prendre conscience maintenant que les réunions se tenaient dans le domicile de certains qui sont actuellement proches de Wade. Ils étaient associés aux complots de Idrissa Seck. Nous devons analyser la situation par rapport à tous ceux qui étaient preneurs dans ces complots. Actuellement, tous ceux qui veulent servir d’intermédiaire pour le rapprochement entre Idy et Wade ne veulent pas du bien à ce dernier. L’objectif premier de Idrissa Seck, c’était la récupération pour son compte de tout le travail effectué jusqu’ici par le Président Wade, tant au niveau du gouvernement que du parti. «Garab rey donë», c’est son principe. Si, toutefois, leurs souhaits étaient exaucés que Idy revienne auprès de Wade, les vrais hommes de Gorgui, qui croient en lui et avec dévouement, seront découragés parce qu’eux ne concevront jamais le retour de Idy au Pds après tous les préjudices qu’il a causés au Président Wade. Il y a des hommes d’honneur qui sont autour de Wade qui n’accepteront jamais ce retour.

 Visiblement, le Président Wade a tenu ses promesses avec plusieurs  de ses chantiers déjà réalisés.

Pour le Gouvernement nommé par le Président Abdoulaye Wade, dirigé par M. Macky Sall, nous réitérons ce que nous avions dit dès le début, au départ de Idrissa Seck. C’est-à-dire que nous avons en Macky Sall un homme poli, c’est aussi un homme pondéré, il n’est surtout pas pressé. Ce qui reste à faire, c’est de laisser Macky Sall travailler, si toutefois nous voulons soutenir les actions du Président de la République, Maître Abdoulaye Wade dont les populations sont satisfaites des réalisations concrètes depuis 2 ans seulement. Nous ne sommes pas dans un temps où il faut changer de gouvernement ou créer des divisions en notre sein. Nous devons rester unis et solidaires et avoir un œil et une oreille pour ceux qui sont parmi nous uniquement pour créer des divisions. Tout le monde peut constater que le Gouvernement de Macky Sall est en train de travailler pour l’émergence du Sénégal en application des directives du Président Wade. Il faut se départir des sentiments d’intérêt personnel et bannir les règlements de compte. La manière dont certains responsables du Pds l’attaquent est honteuse et indigne. En s’attaquant au Premier Ministre, c’est, en fait, Wade qu’on cherche à faire échouer. Je n’ai rien à craindre et je redis que ce n’est que Maître Abdoulaye Wade qui m’intéresse et c’est lui la constante et nous devons nous aligner en rangs serrés derrière lui. Travailler et respecter ses directives.

 M. Mbacké, l’actualité aujourd’hui c’est la décision du Khalife général des mourides d’interdire toute manifestation politique sur toute l’étendue du territoire de Touba. Quelle lecture en faites-vous ?

Ce n’est pas quelque chose de nouveau. Serigne Saliou a toujours interdit les activités politiques à Touba. Il a tout simplement renouvelé l’interdiction. Il l’avait déjà fait lors des élections de 2000, ce qui n’a pas empêché Abdoulaye Wade de gagner les élections dans la ville sainte. L’interdiction ne nous avait pas empêché de travailler. Serigne Saliou nous a toujours fait savoir qu’il ne s’intéressait qu’à ce qui touche l’Islam. Il a ses désirs et ses désirs seront exhaussés par le Tout Puissant. Nous devons assainir nos mœurs politiques pour mieux aider le Président de la République à développer le Sénégal. Tous les leaders politiques de Touba doivent changer de langage, bannir tous les écarts. C’est un appel solennel que je lance à mes frères habitant Touba en ce sens. Nous devons être confiants que Abdoulaye Wade gagnera Touba en 2007, comme il l’avait fait en 2000.

C’est un petit groupe d’agitateurs qui sèment la confusion à Touba. Je ne les citerai pas, mais ils se reconnaissent. Personne n’entendra mon père, le député Serigne Bara Doly Mbacké, lever la voix pour dire du mal de quelqu’un. Il soutient le Président Wade et appelle tout le monde à en faire autant. La politique, ce n’est pas les paroles, c’est la pratique, surtout dans une ville comme Touba. Le silence n’a jamais tué quelqu’un. Touba étant une ville spéciale, il y a un langage qu’on ne doit pas y tenir, surtout en politique. D’ailleurs, Wade n’a jamais accepté l’érection d’une permanence à Touba, et n’y a jamais tenu meeting. C’est son principe. Il ne va à Touba que comme talibé, c’est tout.