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Politique

Serigne Modou Mbacké Bara Doly, président des guides religieux du Sénégal : « Le retour de Idrissa Seck n’apportera rien de plus à Me Wade et au Pds»

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Serigne Modou Mbacké Bara Doly, président des guides religieux du Sénégal : « Le retour de Idrissa Seck n’apportera rien de plus à Me Wade et au Pds»
La première chose qui frappe le visiteur qui entre au domicile de Serigne Modou Mbacké Bara Doly, c’est le grand poster de Karim Wade. Cela veut peut-être tout dire : le président des guides religieux du Sénégal est un grand ami du patron de la ‘Génération du Concret’. Farouche défenseur de Me Wade et de son régime, Serigne Modou Bara Doly continue à s’opposer au retour de Idrissa Seck au Pds. Le marabout estime que l’ancien Premier ministre a des comptes à rendre d’abord aux Sénégalais. Et à l’endroit de l’opposition, qui brocarde le fils du chef de l’Etat, Serigne Modou Bara Doly dit qu’elle ne vaut pas autant que la chaussure de Karim Wade.

Wal Fadjri : Vous êtes le président du Mouvement des guides religieux du Sénégal, mais aussi membre du Pds. Quel regard jetez-vous sur l’état actuel de votre parti ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Avant tout je voudrais souligner que je suis un militant de la première heure de ce parti. Je peux même vous dire que j’ai grandi dans ce parti. Aux élections de 1988, après le Ndiguël de Serigne Abdou Lakhad en faveur de Abdou Diouf, je fus le seul Mbacké-Mbacké, en dehors du député Dame Mbacké, a avoir mobilisé des gens pour aller assister au meeting, organisé à l’époque par Me Wade à Mbacké. Par la suite, mon père Serigne Bara Doly est venu cheminer aux côtés de Me Abdoulaye Wade. Pour revenir à votre question, je vais dire que je suis un peu déçu par la marche des choses. Parce que je pensais que si le Pds accédait au pouvoir, beaucoup de choses seraient révolues. Mais c’est le contraire.

Wal Fadjri : Voulez-vous dire que vous ne reconnaissez plus votre parti ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Au fait, j’ai remarqué beaucoup de coups bas et de lobbyings qui sont en train d’entamer la crédibilité et la force de ce pays. Et ce sont des lobbyings qui sont l’œuvre de hauts responsables du parti. Je donne juste l’exemple de tous ceux-là qui s’agitent aujourd’hui et qui n’étaient pas hier dans le parti. Ce que je constate, c’est que nos adversaires d’hier, qui nous mettaient les bâtons dans les roues, sont devenus aujourd’hui nos compagnons. Et certains d’entre eux se sont si bien infiltrés dans le parti qu’ils osent maintenant donner des leçons ou indiquer la voie la suivre. Ce qui a désorienté beaucoup de militants.

A côté de ces militants de type nouveau, il y a les libéraux authentiques qui font la guerre à leurs propres frères au profit de ceux-là qu’on appelle les transhumants. Cette guerre fratricide ne fait qu’affaiblir le parti. Pour le plus grand bonheur de l’opposition. Et je ne peux pas m’empêcher de citer nommément le président du Sénat, Pape Diop, comme étant à la tête de ces lobbies. Les preuves sont là. Il était le plus proche collaborateur de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Tout le monde sait que c’est chez Pape Diop que Idrissa Seck tenait à l’époque ses réunions secrètes quand il se préparait à défier le président Wade. Pape Diop a été le dernier à se prononcer sur la crise entre Me Wade et Idrissa Seck. Il a toujours gardé le silence pendant que les fidèles militants croisaient le fer avec l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck pour manifester ainsi leur fidélité au secrétaire général national du Pds.

Pire, Pape Diop n’a jamais senti la nécessité de remettre Idrissa Seck à sa place ; même quand ce dernier a osé parler ‘d’ancien spermatozoïde et futur cadavre’. Donc de mon point de vue, Pape Diop a toujours ménagé Idrissa Seck, dans la ferme intention de le faire revenir dans les rangs du parti. Ce n’est pas tout, parce que je suis convaincu que Pape Diop fait partie de ceux qui ont poussé Macky Sall à quitter Me Wade et le Pds.

Il ne s’est pas arrêter-là. Quand les Sénégalais ont vu que Karim Wade faisait du bon travail et qu’il méritait d’occuper des fonctions étatiques pour mieux servir son pays, nous avons pensé que sa place était à la mairie de Dakar. Alors, tout le monde aura remarqué que lorsque cette idée a été répandue et acceptée par une bonne partie des militants libéraux, on a constaté que d’autres avaient croisé les bras et ils travaillaient pour l’échec de Karim Wade et sa défaite à Dakar aux élections locales ? Qui était derrière tout cela ? Personne d’autres que Pape Diop. Il est le principal responsable de la défaite du Pds à Dakar. Je fais remarquer d’ailleurs que les Sms, qui circulaient à Dakar le jour des élections locales, appelant à ne pas voter pour le Pds, pour ne pas donner la mairie à Karim Wade, étaient l’œuvre de libéraux proches de Pape Diop. Il a fait beaucoup de lobbying pour que Karim Wade ne soit pas maire de Dakar (…)

Ce sont ces genres de manœuvres qui se poursuivent jusqu’à présent dans le parti. Et certains sont allés faire croire à Me Wade la nécessité de réunifier la famille libérale s’il voulait gagner les prochaines élections. C’est du bluff. Où étaient tous ces membres de la famille libérale lorsqu’on gagnait haut la main, les dernières élections présidentielles, législatives et sénatoriales ? Qu’on me le dise. Ces gens étaient tous ailleurs et on a remporté les élections. Donc qu’on arrête de bluffer.

Wal Fadjri : A votre avis, quel conseil pourrait aujourd’hui être utile au Sg du Pds ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Je reste convaincu que le meilleur conseil qu’il faut donner aujourd’hui à Me Wade, ce n’est pas de lui faire croire que seuls ses anciens compagnons peuvent l’aider à gagner la prochaine élection présidentielle. C’est plutôt de lui conseiller d’aller vers les populations, de régler les problèmes auxquelles elles sont confrontées. C’est cela la clé du succès en 2012 et non des pseudo retrouvailles de la famille libérale. Les Sénégalais ont leur propre analyse de la situation. Ce n’est pas le retour d’un tel ou tel autre qui les fera changer de position. C’est pourquoi, il faut tout faire pour privilégier les problèmes des Sénégalais, aider ceux qui vivent dans les eaux des inondations, aider les paysans, bref tous ceux qui souffrent. Il n’y a pas une autre stratégie qui tienne.

‘Je ne vois rien d’extraordinaire que des chefs de partis aillent répondre à l’appel du chef de l’Etat. Il n’y a aucun mérite dans ce que ces chefs de partis ont fait. N’importe quel citoyen irait répondre si le chef de l’Etat l’appelle au Palais. La véritable question, c’est de savoir si ces chefs de partis croient réellement en Me Wade et à ses chances en 2012’.

Wal Fadjri : Voulez-vous dire que le retour de l’ancien Premier ministre au Pds n’apportera pas beaucoup au Pds et à Me Wade ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Je suis catégorique, son retour n’apportera rien de plus au Pds et à Me Wade. Au contraire, le retour de Idrissa Seck ne fera qu’affaiblir le parti. Tous ceux qui étaient fidèles à Me Wade, qui se sont toujours battus pour lui, sont encore là, prêts à le servir. J’ai entendu Cheikh Tidiane Al Makhtoume dire que ‘quand tu veux te réconcilier avec ton ennemi, il ne faut pas le faire dans une chambre. Il faut le faire sur la place publique devant tous les témoins de votre brouille’. C’est pour dire que beaucoup de militants, qui combattaient Idrissa Seck pour défendre Me Wade, ont été très surpris par cette réconciliation. Ils en sont restés bouche bée, parce que tout a été réglé à huis clos. Personne ne leur a fourni des explications sur ce qui s’est passé.

Mais je dois dire que Idrissa Seck va également beaucoup perdre dans son retour au Pds. Les gens n’ont plus confiance en lui. Son seul avantage, c’est qu’il va ramener dans ses rangs tous ces libéraux qui lui avaient tourné le dos. La preuve est que depuis un certain temps, on voit les opportunistes lui faire les yeux doux croyant que le bonhomme va bientôt revenir aux affaires. Et ces gens sont convaincus que Gorgui ne peut pas aller sans Idrissa Seck. Donc tous les libéraux opportunistes sont en train de se ruer vers Idrissa Seck. Lui aussi, il cherche à gagner la confiance de tout le monde. Il m’a appelé, comme il a appelé d’autres. Mais moi, j’ai mes principes que je ne marchande pour rien au monde. Je ne cesserai jamais de le dire ce retour n’apportera rien à Wade. Et on verra bien.

Wal Fadjri : Vous avez souvent réclamé la restitution de l’argent qui était à la base de la brouille entre Me Wade et Idrissa Seck. Maintenez-vous toujours cette position, maintenant que le chef de l’Etat a pris l’option de passer l’éponge ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Je reste plus que jamais sur ma position. L’argent dont il est question, ce n’est ni celui du président Abdoulaye Wade ni celui de Idrissa Seck. C’est l’argent de tous les Sénégalais. Et nous avons le droit, en tant que citoyens, de demander des comptes à Idrissa Seck. On nous avait dit qu’il y avait des malversations dans les chantiers de Thiès. Puis on revient blanchir Idrissa Seck pour nous faire croire qu’il n’y a jamais rien eu. Cela ressemble à quoi ? Il faut qu’on nous édifie sur cette affaire. Il ne faudrait pas que l’on donne raison à ceux qui disaient que Idrissa Seck n’avait rien fait et qu’il n’était victime que d’un règlement de compte politique.

Wal Fadjri : Après votre analyse, êtes-vous confiant quant à une éventuelle victoire du Pds aux prochaines échéances électorales ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Vous savez, on n’est pas encore en 2012. En tout cas je prie que Dieu fasse que Me Wade ouvre les yeux sur ces constats que je viens de faire. J’affirme ici que même à deux semaines des élections, Me Wade peut les remporter haut la main s’il arrive à prendre en compte les faits que je viens de porter à sa connaissance. Et que j’ose espérer qu’il le fera parce qu’il sait mieux que quiconque ce qui est bon pour lui. Me Wade a beaucoup d’avantages : il est aimé par les populations et il peut se targuer d’avoir fait ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a eu à réaliser au Sénégal. Ce n’est pas du bavardage. Ce sont des réalisations visibles.

C’est pour vous dire que le véritable problème de Me Wade, c’est son entourage composé en majorité d’opportunistes. Certains font semblant de ne travailler que pour lui alors qu’ils ne sauvegardent que leurs intérêts. Moi je n’écoute pas ceux qui disent que Me Wade ne doit pas se présenter en 2012 à cause de son âge avancé. C’est un faux débat. Le pouvoir vient de Dieu. Et c’est Dieu qui lui a donné ce pouvoir. Tant qu’il continuera à lui donner les capacités physiques et mentales nécessaires pour diriger ce pays, Me Wade restera à la tête du Sénégal. On peut avoir 90 ans et être plus apte à diriger un pays que quelqu’un qui a 40 ou 50 ans. Pour revenir à l’entourage de Me Wade, je redis que Gorgui est très seul. Il est entouré de calculateurs qui sont prêts à le lâcher dès que ça va sentir le roussi. Une seule personne lui restera à jamais fidèle : c’est son fils Karim Wade qui pourtant ne fait pas beaucoup de bruit. C’est donc malhonnête de dire que le Pds a perdu les élections locales à cause de l’implication de Karim Wade. Ce sont plutôt ceux-là que Me Wade a promu qui l’ont trahi. C’est tout. Moi je suis véridique et je défendrai toujours la vérité. Je ne suis pas là pour mes intérêts personnels.

‘Je dis et je le répète partout : beaucoup de leaders de l’opposition qui passent tout leur temps à le dénigrer ne valent pas plus que la seule chaussure de Karim Wade.’

Wal Fadjri : Pensez-vous que la nouvelle ‘alliance Sopi pour Demain’ pourra aider Me Wade à tirer son épingle du jeu à la présidentielle de 2012 face à Bennoo Siggil Senegaal ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Je me félicite de la mise sur pied de cette coalition, mais il ne faut pas penser qu’elle suffira à faire gagner les élections. Je ne vois rien d’extraordinaire que des chefs de partis aillent répondre à l’appel du chef de l’Etat. Il n’y a aucun mérite dans ce que ces chefs de partis ont fait. N’importe quel citoyen irait répondre si le chef de l’Etat l’appelle au Palais. La véritable question, c’est de savoir si ces chefs de partis croient réellement en Me Wade et à ses chances en 2012. Les gens ont tellement perdu certaines valeurs morales au point que si Wade appelle à le soutenir, il peut recevoir plus de deux cents chefs de partis. Mais est-ce que tous ces gens croient en ce qu’ils disent ? Pas du tout. Ils sont là pour autre chose. Je suis sûr que tous ceux qui étaient l’autre jour au Palais peuvent faire à Wade ce qu’on a fait à Diouf en 2000. Dès qu’ils sentiront le vent tourner dans une autre direction, ils prendront la tangente. C’est pourquoi, j’appelle le chef de l’Etat à faire preuve de beaucoup de vigilance avec ces soutiens tous azimuts. Il y a des gens qui, une fois devant Wade, lui tiennent un beau discours. Mais quand ils sont dehors, ils racontent autre chose. Je vous promets de dénoncer tous ces gens-là. Parce que nous avons tout fait pour défendre Me Wade. On a combattu des autorités, des guides religieux, des membres de l’opposition et tous ceux qui lui cherchaient du mal. Donc ce n’est pas aujourd’hui que nous allons laisser Me Wade tout seul.

Wal Fadjri : A vous entendre parler, on sent que vous êtes aussi un défenseur du fils du chef de l’Etat. Qu’est-ce qui lie Serigne Modou Mbacké Bara Doly à Karim Wade ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : J’entretiens des relations fraternelles avec Karim Wade. Quand on ne fréquente pas la personne, on ne peut pas la connaître. J’ai appris à mieux connaître Karim Wade pendant la campagne pour les élections locales et pendant le décès de son épouse Karine. J’ai découvert que cet homme était très solide mentalement et qu’il pouvait faire face à n’importe quelle situation. Tenez : qui aurait pu résister comme il l’a fait pendant toute la campagne électorale alors que son épouse était sur un lit d’hôpital en train de vivre ses derniers jours ? Pourtant, pas un seul instant, Karim Wade a laissé apparaître sa souffrance intérieure. C’est pour vous dire que cet homme a une grande capacité d’endurance. Et c’est ce qu’on recherche chez quelqu’un qui aspire à assumer de grandes responsabilités.

Ensuite pour revenir à ce qui me lie à lui, lors de la levée du corps de son épouse, j’ai été le seul chef religieux à qui il a fait appel pour prononcer l’oraison funèbre. Et pourtant je n’étais pas le seul chef religieux sur place. Voilà une marque de considération qui m’est allée tout droit au cœur. Par ailleurs, durant toute la campagne électorale, il m’a toujours sollicité pour formuler des prières partout où j’ai été avec lui.

J’ai constaté également que c’est quelqu’un qui aime son pays et qui est très proche des populations. C’est pourquoi, je dis que je ne suis pas avec lui parce qu’il est le fils du chef de l’Etat. Je suis avec Karim Wade parce qu’il aime son pays et il l’a prouvé à travers ses réalisations. Partout où je suis allé avec lui dans ce pays, il n’a cessé de réfléchir sur les voies et moyens pour faire décoller telle ou telle autre localité. Je dis et je le répète partout : beaucoup de leaders de l’opposition qui passent tout leur temps à le dénigrer ne valent pas plus que la seule chaussure de Karim Wade. C’est pourquoi, Me Wade dit souvent que ces opposants doivent tous aller à la retraite. Ils sont tous comme des produits périmés. Ils ne peuvent être d’aucune utilité pour la société. Je connais bien ces leaders de l’opposition. Donc je suis bien placé pour porter ce jugement de valeur sur eux. Ils n’arrivent pas Karim Wade à la cheville.

Regardez la nouvelle compagnie qu’il vient de créer ! Allez voir ce qu’il a fait cette année pour les pèlerins à la Mecque ! pour ne citer que ces cas les plus récents. Aujourd’hui, si Karim présentait sa candidature pour 2012, je le soutiendrais. Heureusement qu’il est derrière le président Wade et il a été le premier à soutenir sa candidature et à appeler les Sénégalais à le soutenir. J’ai eu à dire au président Wade qu’il devait être fier d’avoir un fils comme Karim qui accepte de travailler à ses côtés. Il aurait pu opter pour autre chose : Aller dans les casinos et les boîtes de nuit pour étaler sa richesse et faire la bamboula. Il ne l’a pas fait. Il préfère plutôt nouer des contacts pouvant aider à faire avancer le Sénégal. C’est pourquoi, je demande aux Sénégalais de ne pas consommer aveuglément ce que dit l’opposition, mais essayer de prêter un peu plus attention à ce que fait Karim Wade.

‘Je ne condamne pas la démarche des jeunes marabouts libéraux de Touba. S’ils organisent des marches contre le régime, c’est parce qu’ils sentent que leurs préoccupations ne sont pas assez prises en compte. Donc il faut discuter avec eux ’

Wal Fadjri : Comment analysez-vous alors le discours de certains responsables libéraux qui militent pour la dissolution de la Génération du Concret ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Ces responsables ne croient en rien du tout. Ce sont les opportunistes dont je parlais tout à l’heure. Comment quelqu’un de lucide peut-il suggérer à Me Wade de dissoudre la ‘Génération du Concret’ ? Alors que tout le monde sait que le premier objectif de ce mouvement, c’est de soutenir l’action du président Wade. Vous ne verrez jamais quelqu’un créer un mouvement pour destituer son père. Les libéraux qui ne veulent pas de la ‘Génération du Concret’ n’ont aucune base politique. Ils ont donc peur de la force de ce mouvement. Ces gens n’ont aucune conviction politique. Ils sont tous allés faire acte d’allégeance à Idrissa Seck. Vous n’entendez plus les libéraux critiquer ou s’opposer à Idy. Je reste le seul à le faire. Parce que mes convictions ne sont pas élastiques. Les libéraux qui veulent la mort de la ‘Génération du Concret’ cherchent à faire plaisir à Idrissa Seck. C’est tout. Ils sont tous manipulés par Pape Diop et Idrissa Seck. Les ennemis de Karim Wade au Pds sont manipulés par ces deux-là.

Wal Fadjri : Quel est votre point de vue sur le blocage du dialogue politique entre l’opposition et le pouvoir ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Moi je crois que le dialogue est nécessaire. Mais le dialogue que je souhaite, c’est celui qui milite pour le bien-être des populations. C’est vous dire qu’on ne peut pas appeler à un dialogue pour parler spécialement des relations entre le pouvoir et l’opposition. Que gagneraient les populations dans un tel dialogue ? Rien du tout. Les Sénégalais en ont marre de passer tout le temps à parler de politique. Ils réclament des solutions à leurs problèmes. En vérité, il ne peut pas y exister de dialogue politique sérieux entre le pouvoir et l’opposition. Pour la bonne et simple raison que l’un cherche à arracher ce que tient l’autre. On n’a pas besoin de démontrer que l’opposition ne prodiguera jamais de conseils sérieux au pouvoir. Tout ce que l’opposition peut faire dans le cadre d’un dialogue avec le pouvoir, c’est de présenter aux Sénégalais un mauvais visage de Me Wade. C’est de tout faire pour que les Sénégalais vomissent ce régime. Vous voyez bien qu’il ne peut pas y avoir de dialogue franc et sincère entre pouvoir et opposition.

Le souci du parti au pouvoir ne doit pas être de rencontrer ou de dialoguer avec l’opposition. Ça doit être la recherche de solutions aux problèmes des Sénégalais. Si Me Wade a la confiance des populations, il n’aura pas besoin de dialoguer avec cette opposition qui est sans leaders charismatiques. Certains d’entre eux ont déjà fait leurs preuves du temps du Parti socialiste. D’autres ont également été testés avec l’alternance, ils n’ont rien prouvé. C’est seulement parce qu’ils ont été défénestrés qu’ils se mettent aujourd’hui à dénigrer Me Wade et son régime.

Wal Fadjri : On a vu la semaine dernière de jeunes guides religieux élever la voix contre Me Wade et son régime. Ils ont même promis d’organiser une marche prochainement. Est-ce un bon signe pour votre parti ?

Serigne Modou Mbacké Bara Doly : Avant ce mouvement d’humeur, j’ai tout fait pour calmer ces jeunes marabouts. Ils ont été une fois reçus par le président Wade et maintenant ils exigent qu’il respecte ses promesses. C’est pourquoi, ils demandent une nouvelle audience pour faire face au président de la République. J’ai demandé au président de les recevoir parce qu’après tout, ce sont des militants du Pds. Ces jeunes marabouts libéraux de Touba ont longtemps œuvré pour la victoire de notre parti. Mon propre frère en fait partie. Je crois que pour les calmer, il faut que le président Wade leur accorde une audience. Ainsi, tous les malentendus seront dissipés. Moi, en tout cas, je ne condamne pas la démarche de ces jeunes marabouts. S’ils organisent des marches de protestation contre le régime, c’est parce qu’ils sentent que leurs préoccupations ne sont pas assez prises en compte. Donc il faut discuter avec eux.



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