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Politique

SEYDOU MADANI SY, INVITE DE L’EMISSION GRAND JURY DE LA RFM" Avec Wade, on est inquiet pour l’Etat "

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SEYDOU MADANI SY, INVITE DE L’EMISSION GRAND JURY DE LA RFM" Avec Wade, on est inquiet pour l’Etat "
 
NETTALI.NET- Seydou Madani Sy, ancien ministre de la Justice sous Abdou Diouf, était l’invité de l’émission Grand Jury de la Rfm de ce dimanche 17 mai. En sa qualité de constitutionaliste, il a abordé des questions liées à l’instauration d’une vice-présidence, au parlement et au régime politique en vigueur au Sénégal.

« Il y a une évolution telle qu’on peut se poser des questions sur l’avenir du Sénégal. On était parti d’un système parlementaire. On a connu l’alternance. En 2000, il y a eu une espèce de coup de tonnerre. On se pose parfois des questions. Si on réfléchit bien, on est inquiet. Le fait qu’il ait une espèce de cafouillage inquiète. En tant que Sénégalais, je suis inquiet. Je me pose des questions. J’ai été moi-même ministre. La clé de voute d’un système, c’est le président qui pense son gouvernement », a souligné Seydou Madani Sy.

M. Sy juge que Me Wade n’est pas le premier président à nommer un membre de sa famille ministre. Selon lui, ce qui gêne c’est que son fils a eu à susciter le débat. « On choisit un ministre en pensant qu’il est compétent », laisse-t-il entendre.

« Je crois qu’on a tendance à oublier très vite. Ce projet ne date pas d’aujourd’hui. Dans notre système à nous, où il y a un Premier ministre quelle sera la place du vice-président ? Une fois que le texte sera voté on verra. L’homme clé du système sénégalais, c’est le président de la République. Quand le mandat du président aura expiré, le vice-président ne sera plus là. Le contexte est tout à fait différent. Un vice-président change complètement le système », indique-t-il quant au projet de vice-présidence.

Et d’ajouter : « je suis très prudent quand on utilise certains termes comme « monstre ». Quand on parle de monstre, on fait référence à une chose anormale. Parler de monstre, c’est glisser sur un autre terrain. Quand on a voté, il y a même eu un référendum, nous sommes dans un régime assez particulier qui est beaucoup plus parlementaire que présidentiel ».

Seydou Madani Sy considère que le Sénat ne doit pas être supprimé. «  Le Sénat a été créé en 1998 par Abdou Diouf. Ce qui est important, c’est que le Sénat est nommé à 65% par le président. On peut très bien rester au Sénégal dans un régime présidentiel, mais en donnant plus de pouvoir au Premier ministre et au gouvernement. On doit garder le Sénat. Quand on a un président et un Premier ministre, il est bon d’avoir un parlement. On ne peut pas mettre toute la classe politique à l’Assemblée nationale », affirme-t-il.

« Je crois que l’Assemblée nationale étant élue, je ne vois pas pourquoi elle serait contestée. Il faut remettre les choses à l’endroit, car le Sénat ne peut pas avoir de préséance sur l’Assemblée nationale », note-t-il.

« Ce qu’on peut dire, c’est qu’au moment de l’indépendance nous avions deux responsables importants. Ils estimaient qu’il fallait créer un Etat. Senghor a créé l’Etat sénégalais, Senghor savait ce qu’était l’Etat. Abdou Diouf aussi connaissait l’Etat. Il a consolidé l’Etat. Avec la période que nous vivons, on sent qu’on n’a pas l’impression qu’il existe un Etat. Il y a un risque de dérive, car certains ne se rendent pas compte que l’Etat est important. Avec Wade, on s’inquiète pour l’Etat », juge-t-il

Sur l’indépendance de la justice sénégalaise, Seydou Madani Sy estime que le problème de l’indépendance de la justice se pose depuis l’indépendance du Sénégal. « L’indépendance de la justice, c’est d’abord l’indépendance des magistrats. Certains magistrats ont été soupçonnés de corruption, cela n’est pas propre au Sénégal. En 1992, quand on éclaté la Cour suprême, c’était pour un souci d’efficacité. Ceux qui nous gouvernent ont peut être senti que cette efficacité n’était pas de mise. Il faut avoir plus de moyens, des magistrats compétents », concède-t-il.

En tant que président de la commission d’enquête sur le Joola, M. Sy a été interrogé sur les mandats d’arrêt délivrés contre neuf personnalités sénégalaises. « Il faut partir de notre commission qui devait faire une étude sur les responsabilités proches et lointaines du Joola. Nous avions des experts et certains ministères étaient représentés. Nous avions fait un bon travail et le rapport a été transmis à la justice. Les victimes françaises ont entamé des poursuites. Nous avions dit que nous étions à la disposition de la justice. Le juge français ne nous a pas rencontrés », relève-t-il.



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