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Politique

[ Opinion ] SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE : Incohérences ou complicité politique du FMI et de la Banque mondiale avec les tenants du pouvoir ?

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[ Opinion ] SITUATION ECONOMIQUE ET SOCIALE : Incohérences ou complicité politique du FMI et de la Banque mondiale avec les tenants du pouvoir ?
L’homme politique Ibrahima Sène s’inscrit dans cette analyse en faut contre les déclarations du pouvoir libéral sur la situation économique et sociale, cautionnées par le Fmi et la Banque mondiale. Nettali.com publie son texte in extenso pour les lecteurs.

Par Ibrahima Sène - PIT/Sénégal

La Direction du Fonds Monétaire International ( FMI ), a tenu à Washington DC, le 18 Juin 2008, une réunion sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du « Cadre de politique économique et financière 2007-2010 » que le gouvernement du Sénégal avait signé à l’issue de sa mission à Dakar du 12 au 26 Juillet 2007. A cette réunion, le Sénégal a reçu de chaleureuses félicitations pour ses performances et ses belles perspectives d’une plus grande amélioration de celles ci !

Mais tous ceux qui sont au fait des rapports et autres études sur la situation économique et sociale du Sénégal, produits récemment par ces Institutions et par les Services du Ministère de l’Economie et des Finances chargés des Statistiques, n’en reviennent pas encore d’entendre un tel déluge d’éloge de leur part à l’endroit du pouvoir, et des proclamations du genre, « les fondamentaux au Sénégal sont bons ». Il est donc important de relever les résultats de la gestion de l’Economie nationale par le pouvoir, tels qu’ils ressortent des Statistiques officiellement publiées par l’Etat et ces mêmes Institutions.

1 ) Quels sont ces résultats ?

a ) Chute libre du Taux de croissance réel du PIB par habitant :

réalisation objectif

2003 2004 2005 2006 2007 2006 2007 2010 à 2015

4,1 % 3,6 % 2,3 % -0,2 % 2,3 % 4,1 % 4,1 % 5,6 %

b ) Dérapage du Solde budgétaire de base ( base ordonnancement) sur PIB ( courant)

réalisation objectif

2003 2004 2005 2006 2007 2006 à 2015

- 3,5 % - 4,8 % - 4,6 % - 5,8 % - 6,3% + 3 %

c ) Solde extérieur courant inquiétant ( hors transferts officiels)

réalisation objectif

2003 2004 2005 2006 2007 2006 2007

- 8,6 % -8,5 % -8,4 % - 10,8 % - 11,8 % - 6,4 % - 6,0 %

d) Taux d’inflation galopant

réalisation objectif

2006 2007 2008 ( 5 mois) UEMOA

2,1 % 5,9 % 6 % moins de 3 %

e ) Baisse inquiétante de la Couverture des importations par les exportations

réalisation

2006 2007 2008 ( 5 mois )

49,9 % 43,3 % 41,8 %

f ) Dégradation rapide de la Balance des payements

réalisation ( en milliards )

2006 2007 2008 ( 5 mois)

99,0 69,6 30

g) Accentuation de la perte de compétitivité de l’Economie

2007 2008 ( 5 mois)

4 3 % 4,6 %

Le solde des transferts courants hors dons, quant à lui est passé de 10 % en 2006 à 12 % en 2007, contre un objectif de 6 % pour ces deux années.

Enfin, le taux d’inflation est passé de 3,9 % en 2006 pour atteindre 5,6 % en 2007 et est déjà à 6 % au premier semestre de 2008 ! Malgré toutes ces déconvenues qui résultent de la manière dont notre Economie est gérée, et les tendances des six premiers mois de 2008, ces deux Institutions n’arrêtent pas de clamer « qu’ au Sénégal, les fondamentaux sont solides !! »

Pourquoi les Institutions de Bretton Woods font elles semblant d’ ignorer cette descente de notre Economie aux enfers, pour se permettre de faire autant de désinvoltures dans l’appréciation des performances du pouvoir dans la gestion de notre Economie ? Comment peuvent elles continuer à cautionner les affirmations du pouvoir que le taux de pauvreté a diminué au Sénégal, puis qu‘il aurait est passé de 55, 8 % en 2003, à 54 % en 2004, 52, 5 % en 2005 et à 47, 3 % en 2007 !

Ne savent elles pas que le PIB réel par habitant s’est régulièrement dégradé durant la même période, en passant de 4,1 % en 2003 à 3,6 % en 2004, puis à 2,3 % en 2005, ensuite à -0, 2 % en 2006 , pour se retrouver à 2,3 % en 2007, contre des objectifs de 4,1 % qu’elles jugent nécessaires pour réduire la pauvreté ? Pourquoi, dans leur évaluation des performances de la gestion du pouvoir, elles n’ont pas pris en compte l’opinion des Sénégalais, qui ont estimé, à 51,0% des ménages enquêtés à Dakar, que la pauvreté s’est un peu ou beaucoup aggravée, contre 32% qui ont pensé qu’elle a un peu ou beaucoup diminuée ?

Dans les autres villes, ce sont, respectivement 47,8%, contre 33,3 %, tandis que dans le monde rural, les réponses sont de 49,5 %, contre 30,0% !

Ce qui est certain, aucune Institution de Bretton Woods ne peut prétendre ignorer ces données qui résultent de l’enquête, publiée par l’Agence Nationale des Statistique et de la Démographie en Août 2007, sur « la Perception de la Pauvreté en 2005- 2006 » au Sénégal.

Personne ne sait mieux qu’ elles, que, depuis 2006, l’inégale répartition des revenus entre les Sénégalais s’est accentuée gravement par les effets conjugués de l’inflation galopante, de l’effondrement de la production d’arachnides, du dérèglement du système d’indemnisation des Agents de l’Etat pour octroyer de fortes rémunérations à une certaine catégorie de l‘Administration, de l’augmentation du nombre de députés, de la création de postes de cent Sénateurs, de Gouvernements pléthoriques fortement rémunérés, et de la plorifération d’Agences et de représentations diplomatique, dont leur nombre est passé de 30 en 2000 à plus de 60 en 2007, avec un budget de 19 milliards en 2000 contre 45 milliards en 2007 ! .

En tenant compte de la tendance à la baisse du revenu par tète et de l’accroissement des inégalités de revenus entre les Sénégalais, n’est – ce pas absurde de soutenir, une seule seconde, comme le laissent entendre leurs propos sur les performances du Sénégal, que la pauvreté diminue en fonction de la baisse du revenu par tête d’habitant, et qu’augmentent les inégalités dans la répartition du revenu national ?

De même, après avoir tiré sur la sonnette d’alarme sur l’accumulation des arriérés de payement intérieur de l’Etat en 2007, qui est une méthode proscrite de présentation d’ un bilan comptable , sur quoi s’est fondé le FMI pour cautionner un faux en écriture comptable du gouvernement du Sénégal, qui lui a permis de ne retenir que 3,5 % de déficit pour 2007 pour reporter pour 2008 les 2,8% qui restent, à la place de reconnaître que le déficit réel est de 6,2 en 2007 ?

N’est il est donc pas pris en flagrant délit de complicité de « maquillage » des comptes publics, qui enlève tout crédit à ses jugements sur les performances de la gestion du pouvoir ? Devant toutes ces incohérences, l’on est en droit de se demander qu’est ce qui a donc pu amener les Représentants résidents de ces Institutions à jouer ce rôle peu honorable envers et contre toute étique ? Quels sont donc les arguments qui leur ont servi de prétexte pour procéder à de telles déformations des faits ? Dans quels buts ?

2 ) les arguments favoris des Institutions de Bretton Woods

Ce sont « le bon comportement des recettes fiscales », l’option de « réduction des subventions », le « faible niveau d’endettement extérieur » du Sénégal, les « derniers actes du pouvoir pour une plus grande transparence » dans la gestion des finances publiques et des marchés publics. a ) la bonne tenue des recettes fiscales.

Les Institutions de Bretton Woods mettent volontiers l’accent sur « les performances grandioses » du pouvoir dans le recouvrement des recettes fiscales, qui ne sont pourtant que le résultat d’un prélèvement accentué sur les facteurs techniques de production et sur la consommation des ménages, des Services et des Entreprises. Le taux de pression fiscale, qui a été plafonné à 17 % au sein de l’UEMOA, a évolué au Sénégal, depuis 2004 comme suit : 18, 3 % en 2004 ; 19,2 % en 2005 ; 19,9 % en 2006 ; 20,9 % en 2007 ; 21,4 % prévu pour 2008.

Il est donc manifeste qu’il y a , au Sénégal , de graves problèmes de surcoûts fiscaux, qui ne sont pas étrangers au coût de la vie, qui y est de 24 % plus élevé que la moyenne des pays de l’Afrique Sub Sahélienne, pourtant publiquement dénoncée par la Banque mondiale ! Ces prélèvements contribuent donc à l’aggravation de la pauvreté et à la perte de compétitivité de notre Economie !. Ce qui est un handicap manifeste pour l’Economie nationale, est curieusement présenté par les Institutions de Bretton Woods comme une belle performance !

Les surcoûts fiscaux sur la production, la consommation des ménages, des Entreprises et des Services, selon leur entendement, ne jouent, curieusement, aucun rôle sur l’inflation galopante qui sévit au pays, même si le FMI et la Banque Mondiale savent, qu’ en 2007, avec un taux d’inflation de 5,9 % , les produits locaux y sont responsables pour 74 %, contre 26 % pour les produits importés, et qu’en 2008, après cinq mois, la même tendance est observée.

Ils continuent de refuser de tirer les conséquences de cette « sur fiscalité » sur le niveau de l’inflation au Sénégal. Pourtant, ils ne peuvent pas ignorer la réalité d’une telle liaison, en comparant les données de l’ « Indice Harmonisé des Prix à la Consommation » ( IHPC ) au sein de l’UEMOA, publiées par l’Agence Nationale des Statistiques et de la Démographie du Sénégal ( ANSD) en Mars 2008. C’est ainsi que l’on peut découvrir que , dans le cadre de l’UEMOA en 2007,
  les céréales au Sénégal ont augmenté de 7,7 % au moment où elles n’ont augmenté que de 0,04 % en Côte d’Ivoire, ou baissé partout dans tous les autres pays entre – 3,3 % en Guinée Bissau et – 14,7 % au Togo ;
  les produits laitiers ont augmenté de 26,2 % au Sénégal , contre une augmentation de 6,4 % au Mali, de 3,6 % au Burkina Fasso, de 1,8 % en Côte d’Ivoire ;
  les huiles alimentaires ont augmenté de 17,3% au Sénégal , contre une moyenne de 4,9 % dans les autres pays ;
  le gaz a augmenté de 35,1 % , contre 9, 3 % en Côte d’Ivoire et une stabilité ou une baisse dans les autres pays. Mais, malgré ces données, qui montrent bien que le Sénégal connaît des hausses de prix à des niveaux incomparables avec ceux des autres pays de l’UEMOA, même s’il est moins exposé aux envolées des prix du baril de pétrole et des produits alimentaires que des pays comme le Mali ou le Burkina Fasso, à cause de leur enclavement.

L’envolée des prélèvements sur les produits pétroliers, à mesure que le prix du baril augmente et qui contribue à doper les recettes fiscales, n’est pas, dans leur logique, à incriminer dans le renchérissement des coûts des produits locaux !

En effet, ils applaudissaient des deux mains quand, en 2004, les prélèvements sur les produits pétroliers étaient de 116,6 milliards, mais s’offusquaient déjà pour les 9 milliards de subvention à la SAR pour le gaz butane. Malgré les 139,7 milliards de prélèvements en 2005, elles ont été carrément dans tous leurs états , lorsque la subvention pour la SAR atteignait 14 milliards, et celle à la Sénélec, 22 milliards cette même année. Mais, c’est surtout à partir de 2006, quelles ne pouvaient plus tolérer ces subventions pour des « soucis de viabilité budgétaire », sans aucun égard du niveau exorbitant des prix.

C’est ainsi qu’en 2007, les prélèvements atteignaient 359,2 milliards et les subventions 77 milliards, et en 2008, ils sont prévus à 427,6 milliards et les subventions pour 95 milliards pour l’énergie, et 56 milliards pour les produits alimentaires, soit un total de 151 milliards ! Ils oublient ainsi que, ce ne sont pas seulement les besoins de subventions qui augmentent au fur et à mesure que les prix du baril et de l’alimentation augmentent au niveau international, mais aussi, augmentent les prélèvements sur les produits pétroliers ! Ils ne peuvent pas non plus ignorer que, dans un pareil contexte, une politique appropriée de gestion de l’inflation, aurait pu opter pour la neutralisation de la hausse du baril par une politique de réduction de ces prélèvements.

Mais, ils ferment délibérément les yeux sur cette alternative, et ne cessent de crier au « risque de dérapage budgétaire », dés que le pouvoir, sous pression populaire, consent à subventionner certains produits de large consommation, comme le pain, le riz , le lait et le gaz butane !

Pour ces Institutions, ce sont les subventions, quelles considèrent comme des dérapages dans les dépenses publiques, qui seraient la cause des « arriérés de payement de la dette intérieure et de l’aggravation du déficit budgétaire » , tandis que la survivance de certaines situations de rente ou de monopôle, comme la Compagnie Sucrière ( CSS) et la SUNEOR, seraient les causes de la cherté de la vie . Donc, il suffit de supprimer les subventions, de faire des économies symboliques dans les dépenses de fonctionnement et d’investissement pour faire passer la pilule, et de libéraliser le commerce du sucre et des huiles alimentaires, pour atteindre les objectifs de 4% de déficit budgétaire, et de 2 % de taux d’inflation !

b ) l’option de réduction des subventions

Le FMI estime que la subvention du gaz butane, du lait et du pain ne bénéficie pas aux couches pauvres, et qu’il préfère la subvention du pétrole lampant, du transport, et la subvention des cantines scolaires dans les zones pauvres.

Ainsi, le FMI semble ne pas connaître que le pétrole lampant ne sert pas, au Sénégal, à cuisiner, et le gaz butane, à éclairer les domiciles ! C’est donc un non sens que d’opposer leur subvention ! De même, comment peut on, raisonnablement, refuser la subvention pour le riz, le lait et le pain, sous prétexte qu’elle bénéficie plus aux riches qu’aux pauvres, et en même temps, proposer une subvention pour le transport !

Pourtant tout le monde sait, que la subvention pour le transport, pour être effective, devrait se traduire par la subvention du gasoil, qui est utilisé, non pas seulement par les transports en commun de voyageurs et de marchandises, mais aussi, par les couches les plus nanties de ce pays qui roulent en grosses cylindrées, qui sont particulièrement gourmandes en consommation de ce produit.

Donc, les mêmes raisons évoquées par le Représentant résident du FMI pour réfuter le bien fondé de la subvention du riz, du lait et du pain, devraient aussi être valables pour la subvention du transport, puisque les riches en bénéficieraient plus que les pauvres. Mais cette aberration ne devrait pas occulter la discrimination entre Dakar et l’intérieur du pays qui prévaut dans la pratique de subvention mise en œuvre par le pouvoir.

En effet, il ne fait aucun doute, qu’en refusant d’accompagner la subvention des denrées de consommation courante par une subvention du coût du transport entre Dakar et les autres régions, le pouvoir discrimine les couches pauvres, moyennes et riches des régions de l’Intérieur par rapport à celles qui vivent à Dakar. Cette discrimination doit être levée pour permettre aux Sénégalais de bénéficier équitablement des subventions.

C’est de la même manière qu’il faut récuser la subvention du riz à deux vitesses , avec un riz parfumé ordinaire subventionné à 35000 Frs la tonne, et un autre, parfumé de luxe, subventionné à 48000Frs la tonne ! La subvention du riz parfumé de luxe est non seulement une aberration économique, mais aussi, à 48000frs contre 35000 frs pour l’ordinaire, constitue une insulte aux couches pauvres et moyennes qui auraient pu avoir, avec cette manne, le riz ordinaire encore moins cher.

Le FMI, qui a préféré fermer les yeux sur ces distorsions criardes dans la subvention du riz, a enfourché son cheval de bataille favori contre les subventions, qui seraient insoutenables par le budgétaire, en lieu et place, d’exiger la correction de ces distorsions pour plus de justice sociale !

Ainsi, arrêter la subvention de ces produits comme le recommande le FMI, revient, non seulement à les placer hors de portée des couches pauvres, mais aussi, à élargir la pauvreté au sein des couches moyennes.

Donc, malgré ses proclamations de foi sur la pauvreté, le FMI opte véritablement pour son élargissement et son approfondissement, et transforme la politique de réduction de la pauvreté des ménages, en une politique de « minimum alimentaire vital » pour les enfants des pauvres à l’école.

C’est donc en cela que consiste sa politique d’Ajustement budgétaire, pour mettre fin au dérapage budgétaire, qu’il tente de masquer derrière la réduction du budget de fonctionnement de l’Etat pour 15 milliards sur les 244 milliards qui restent d’ici Décembre 2008, soit 6, 15 %, et du budget d’investissement pour 73 milliards sur les 515 milliards restant, soit 14,2 % .

Cette réduction, par rapport aux prélèvements sur les produits pétroliers, n’est qu’une goutte d’eau dans la mer , que le FMI salue pourtant à haute voix ! Donc, le FMI évite soigneusement l’exigence d’une véritable réduction du « train de vie de l’Etat », de la corruption , et la cessation de la patrimonialisation de la chose publique , qui devaient servir de véritables « variables d’Ajustement budgétaire » , et opte de faire supporter cet ajustement aux ménages pauvres et moyens, aux entreprises et aux Services.

C’est ainsi que les Institutions de Bretton Woods ont exigé et obtenu l’engagement du pouvoir de limiter la subvention du gaz butane à 32 milliards pour 2008, donc de hausser son prix de vente ,avant de la supprimer dés 2009, et d’augmenter, en moyenne, les tarifs de l’électricité de 20 %à partir de juillet 2008, et de 10 % à partir de Juillet 2009, avec une nouvelle tarification qui épargnerait les petits consommateurs de la hausse ! Les couches moyennes devraient donc se passer de gaz butane et devenir de petits consommateurs d’électricité, ou retourner au charbon de bois et à la bougie !

Ainsi, avec la réduction , ou la suppression de la subvention sur le riz, le lait, le pain, et le gaz, l’option du FMI de l’élargissement du cercle de pauvreté à ces couches , et de l’accentuation de la sévérité de la pauvreté chez les couches déjà pauvres , ne devrait donc plus faire l’ombre d’un doute quelconque, malgré ses dénégations. C’est le prix à payer pour maintenir le « train de vie » exorbitant , ostentatoire et dispendieux du pouvoir, afin de conjurer les dérapages budgétaires qu’il engendre inexorablement ! Le maintien de « ce train de vie » ne met donc pas le pays à l’abri des dérapages budgétaires ultérieurs. C’est pour cela, que le FMI encourage l’Etat à s’endetter sur le marché monétaire pour y faire face, tout en conservant la totalité des surcoûts fiscaux qu’il extorque des ménages des Entreprises et des Services.

c ) le « bon niveau d’endettement du Sénégal »

Pour mieux se prémunir des dérapages budgétaires ultérieurs sans toucher au « train de vie » de nos Gouvernants, le FMI encourage le pouvoir à recourir aux bons de Trésor et à l’emprunt obligataire pour financer son déficit public, et même pour payer ses arriérés de remboursement de sa dette.

Là où le recours à ces instruments de financement est destiné à compléter le budget d’investissement, le FMI encourage le pouvoir à y recourir pour payer ses dettes !

L’on se souvient, que le Sénégal avait une dette publique en 2000 qui représentait 71,9 % de son PIB, qui lui a valu d’être classé parmi les Pays Pauvres Très Endettés qui devaient bénéficier de l’annulation de celle ci dans le cadre de Programmes de Réduction de la Pauvreté. Ainsi, à partir de l’éligibilité du Sénégal à ce programme, son endettement public était tombé à 16 %.

Le Sénégal venait d’avoir une nouvelle opportunité pour consacrer l’essentiel de ses ressources publiques à son développement, et non plus à payer sa dette extérieure. Mais , il ne faut jamais oublier que le Sénégal ne s’était pas réveillé du jour au lendemain avec une dette publique de 71,9 %. Cela était le résultat de l’incapacité du pouvoir d’alors à honorer le service échu de sa dette. C’est ce qui l’a entraîné dans un cycle de ré échellonement sans cesse de celle ci, et d’emprunt pour payer les échéances échues.

Donc « emprunter pour payer sa dette échue » a été la voie royale qui a amené le Sénégal au sur endettement. C’est dans cette voie que les Institutions de Bretton Woods encourage le pouvoir, et lui conseille de mieux planifier son recours à l’emprunt obligataire, pour éviter la déconvenue qu’il a subie, avec son emprunt obligataire récent de 100 milliards.

Ainsi, le Sénégal renoue officiellement, sous les applaudissements des Institutions de Bretton Woods, avec le syndrome de la dette des années 90, qui à la longue, l’avait placé dans le Club peu envieux de « Pays Pauvres Très Endettés !

Avec son recours à l’emprunt obligataire pour payer ses dettes, le Sénégal est entrain d’aller tout droit vers ce Club. En effet, en 2006, la dette publique était déjà à 22,1 % du PIB ; en 2007, il a atteint 23,5 % du PIB ; et en 2008, il est prévu à 25, % du PIB ! A ce rythme, c’est bientôt les 70 % !!

Et ce rythme va même s’accélérer, grâce à l’appui public de la Banque Mondiale, qui demande pour le Sénégal , l’autorisation du FMI pour qu’il puisse emprunter 80 milliards de Frs CFA à des taux non concessionnels, donc plus élevés que ceux qui lui ont été autorisé de contracter depuis les débuts de la gestion de sa crise d’endettement.

La Banque Mondiale fonde cette requête sur le fait, que le projet « Autoroute à péage », auquel cet emprunt est destiné, aurait un taux de rentabilité économique de 21 %, qui justifierait que le Sénégal puisse se payer le luxe d’un emprunt à taux d’intérêt élevé.

Mais, si le projet est si rentable, pourquoi le Sénégal ne laisserait il pas au privé le soin de compléter ce financement à travers un appel public à la concurrence, plutôt de recourir à des emprunts à taux d’intérêt élevé ? A quoi lui servent donc sa Loi sur les BOT, qui lui avait valu les félicitations des Institutions de Bretton Woods et son nouveau Code des Marchés qui est devenu leur « chouchou » ?

Dans ces circonstances, il se rappeler, que ce sont ces mêmes conseils de la Banque Mondiale, dans la deuxième moitié des années 70, dans un contexte de pléthore de pétrodollars et de bas niveau de taux de change du dollar, comme le monde le vit aujourd’hui, que des pays comme le Sénégal se sont endettés, avant d’être pris au piège du sur endettement par la hausse spectaculaire des taux d’intérêt dans les années 80.

Est-ce pour faire rentrer le Sénégal dans ce piège que les Institutions de Bretton Woods vantent tant les « fondamentaux » du Sénégal qui seraient bons ?

Pour qui roulent en définitive ces Institutions ? Pour nos pays, ou pour ceux qui veulent fourguer à nos pays les pétrodollars pour soumettre, par la suite, nos Etats à leur volonté de domination du monde ? Avec ces interrogations, que l’on se posait sans réponse satisfaisante dans les années 90, et qui ont été le moteur du mouvement mondial pour l’annulation de la dette, l’on a de nouveau le sentiment, que le développement économique et social de nos pays est le cadet des soucis de ces Institutions.

Mais ce qui est remarquable, dans les attitudes récentes au Sénégal du FMI et de la Banque mondiale, c’est qu’ils semblent avoir renoncé aux privatisations, si l’on prend en compte leur combat pour amener l’Etat à reprendre les 55 % du capital de le société de gestion de l’Aéroport Blaise Diagne, à exclure toute participation privée dans le capital de l’APIX.SA, leur opposition publique à la vente des actions de l’Etat dans le capital de la Sonatel, et leur renonciation à leur exigence légendaire de privatisation de la Sénélec, malgré la mauvaise gestion manifeste dont elle est l’objet par l’Etat, et le gouffre à milliards qu’elle constitue pour les finances publiques.

Ce gouffre à milliards est estimé à 235 milliards entre 2000 et 2007, dont 125 milliards de recapitalisation et 110 milliards de compensations de revenus ! Le slogan « moins d’Etat, mieux d’ Etat » semble être remplacé par « plus d’Etat, plus de gabégie » !!

Ce changement d’attitude coïncide, curieusement, avec la relance de l’Aide budgétaire des Bailleurs de fonds, au détriment de l’Aide projet, dont une partie était canalisée par le privé dans le cadre des organisations de la Société civile. L’Etat semble carrément revenir au centre de la gestion de l’Economie, en redevenant « Etat – Entrepreneur », en plus de ses fonctions régaliennes. !

Ce tournant, dans le contexte de la crise économique et financière internationale actuelle, semble vouloir redonner à l’Etat des pays en développement, sa fonction de réceptacle de l’excédent de crédit , pour trouver un débouché à la pléthore de pétrodollars à recycler. Aucune Entreprise privée dans les pays pauvres ne peut jouer ce rôle. L’Etat devrait donc, pour cela, avoir un déficit budgétaire convenable pour dégager une capacité d’endettement appropriée pour pouvoir attirer ces pétrodollars.

Cette capacité est retrouvée après l’annulation de la dette extérieure du Sénégal, et il faudrait donc que tout, sauf « le train de vie de nos Gouvernants », soit sacrifié à l’autel de l’équilibre budgétaire, pour ne pas compromettre cette opportunité de participation à la résolution de la crise financière mondiale.

Cependant, pour les Institutions de Bretton Woods, l’endettement croissant de nos Etats que ce tournant implique, et qui nous rappelle la deuxième moitié des années 70, devrait être accompagné de réformes du marché du travail et de la libéralisation d’un marché intérieur, pour vaincre les monopôles et les situations de rentre , dans le secteur marchand, qui ont survécu aux Programmes d’Ajustement Structurel des années 80 et 90.

La libéralisation du marché du travail et de l’Economie nationale reste donc leur crédo intangible, et le surendettement de nos Etats, un moyen pour les soumettre à cette exigence de la mondialisation. Il est donc de nouveau nécessaire, pour ceux qui tiennent à cœur la sortie des pays pauvres de ce cercle infernal de dépendance et de pauvreté, de mettre à nu leurs discours sur la « transparence » , leur lutte contre la corruption , et leur option pour un « développement pro pauvre » , qu’elles présentent comme les axes fondamentaux de leur nouvelle politique de coopération avec nos Etats.

d) la place et le sort de la transparence dans la gestion de notre Economie : la problématique des « belles perspectives de croissance » du Sénégal.

Il est de notoriété publique, que la transparence dans la gestion de notre Economie est liée au fonctionnement de l’Administration, à la gestion des « marchés publics « et à « l’indépendance du Pouvoir Judiciaire ».

Dans les douze mesures que le FMI a brandies pour fonder sa satisfaction envers le pouvoir, les actes pris pour « l’amélioration de l’efficacité de l’Administration » y occupent une place centrale. Mais le FMI, qui pense que cette efficacité repose seulement sur les mesures réglementaires prises par le pouvoir, occulte en fait les véritables causes de cette situation.

En effet, ces mesures doivent être mises en œuvre par des femmes et des hommes, de compétence et de probité morale avérées. Il est donc important, pour améliorer l’efficacité de l’Administration, de prendre en considération tout ce qui peut entraver l’utilisation optimale de leur compétence et la valorisation de leur probité morale.

Mais au Sénégal, la Concentration excessive de tous les pouvoirs entre les mains du Chef de l’Etat, la gestion nèpotiste et clientéliste dans le recrutement et la promotion des ressources humaines, le dérèglement du système d’indemnisation des Agents de l’Etat pour fabriquer une « nouvelle classe de bureaucrates » grassement rémunérée pour exécuter la volonté du Chef de l’Etat, et l’ inégalité criarde entre Agents devant les sanctions et les récompenses, sont les causes profondes du manque de motivation des Agents de l’Administration, qui explique son inefficacité croissante. Il est regrettable de constater, qu’aucune de ces douze mesures, que brandissent fièrement ces Institutions, ne prend en compte ces causes profondes.

Pis encore, à ces causes profondes de l’inefficacité de l’Administration, est venu s’ajouter son dédoublement, dans ses fonctions essentielles, par une pléthore d’Agences.

Les Ministères, au nombre pléthorique, et les Directions, sont devenus des coquilles vides, tandis que les dossiers essentiels sont gérés, en toute discrétion, au sein d’Agences, dont les coûts de fonctionnement et les budgets d’investissement sont sans commune mesure avec ceux de leurs doublons... Elles échappent à tout contrôle des Ministères techniques, et pour certaines, du Ministère de l’Economie et des Finances, et même du contrôle Parlementaire !

Les Institutions de Bretton Woods se contentent de demander et d’obtenir qu’une loi soit votée pour doter les Agences d’un Statut type qui organise leur création, leur fonctionnement et le mode de leur contrôle !

Pourtant, elles savent très bien, que les Agences jouent, dans les finances publiques, le même rôle que les Entreprises publiques, que les programmes d’Ajustement ont fait dissoudre ou privatiser pour alléger les charges de l’Etat.

En effet, là où les Entreprises publiques ponctionnaient le Trésor à travers un personnel pléthorique et des « subventions d’équilibre », les Agences le font à travers des dotations budgétaires faramineuses et un personnel plus pléthorique encore, avec , cerise sur le gâteau, l’absence de tout contrôle, pendant que les Entreprises publiques vivaient sous la hantise de l’Inspection Générale de l’Etat, ou du Contrôle financier. Dans le cadre des mesures d’ajustement budgétaire, il est donc étonnant que le FMI épargne ainsi les Agences, et se paye même le luxe de féliciter l’expertise de l’APIX .SA pour le « Projet d’Auto route à péage » !

Combien cette Etude , qui serait de haute facture, a coûté à l’Etat ? Mystère ! Y a t il eu un appel public à la concurrence ? Silence radio ? Il est donc aberrant, que les Institutions de Bretton Woods, connaissant tout cela, continuent malgré tout, à présenter les mesures réglementaires prises dans le cadre de leur douze exigences, comme le meilleur moyen d’accroître l’efficacité de l’Administration. Elles savent, mieux que quiconque, que le recours au « gré à gré » dans l’attribution des marchés publics est la pratique quotidienne des Agences.

Mais ces Institutions se contentent de la promulgation du Code des Marchés, qui limite la part du « gré à gré » à 20 % du montant de l’offre, et de la mise en place des organes de mise en œuvre et de contrôle.

Cependant, ces Institutions ne doivent pas ignorer que, c’est le manque de volonté politique du pouvoir, et non pas l’absence de textes pertinents, qui constitue l’entrave véritable à la mise en œuvre de ce Code et des mesures réglementaires qui l’accompagnent.

La preuve de ce manque de volonté politique est déjà illustrée, lors de la récente réalisation de l’emprunt obligataire pour 100 milliards, par le recours du Ministre de l’Economie et des Finances à une consultation au près des Banques, pourtant interdit par le Code des Marchés qui est déjà rentré en vigueur, et malgré la mise en place de ses organes de mise en œuvre et de contrôle !

La vive polémique que cela a suscité entre le Ministre de l’Economie et des Finances et les Autorités de Attijari Bank au Sénégal, sans provoquer l’annulation de cet emprunt pour procédures illégales, montre bien les limites politiques des mesures législatives et réglementaires sous le régime de Wade.

C’est là où gît la non transparence dans la gestion, non seulement des Marchés publics, mais aussi, de toute notre Economie nationale sous le règne de Wade. C’est cela qui génère le « gré à gré » qui est « la mère » de la corruption dans les marchés publics , qui financent principalement les détournements de deniers publics planqués dans les banques à l’étranger.

En témoignent le scandale dans les « Chantiers de Thiès », et la crise à l’Assemblée nationale pour délit d’ avoir souhaité auditionner le Président de l’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique ( ANOCI ), juste pour voir clair dans sa gestion émaillée de controverses dans l’octroi de ses marchés. Le Président de l’Assemblée Nationale a dû renoncer à ce contrôle parlementaire, pour pouvoir conserver son fauteuil !

Dans ce contexte, le Pouvoir Judiciaire au Sénégal s’est avéré incapable d’indépendance pour traquer les délinquants économiques en appliquant rien que les Lois et règlements en vigueur. Même la Cours des Comptes, qui tente de sortir du lot de la complaisance, est aujourd’hui menacée d’être mise sous la tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances, donc de l’Exécutif, en profitant de la réforme judiciaire qui institue de nouveau la Cours Suprême. Les Principaux Magistrats de la Cours des Comptes, qui sont à la tête de l’Union des Magistrats du Sénégal, sont, aujourd’hui pour leur velléité d’indépendance, dans le collimateur du pouvoir qui veut les mettre au pas.

Dans ces conditions, il est clair que la corruption et les détournements de deniers publics dans la gestion des marchés publics, ne peuvent pas être contrés efficacement dans le cadre des seules mesures légales et réglementaires dans les pays en développement, comme le Sénégal, où la gestion de l’Etat est le principal moyen d’accumulation de richesses indues et de capital, que l’on planque dans les Banques étrangères. La Banque mondiale en est si convaincue, qu’elle a initié, avec l’ONU, la mise en place d’un mécanisme à cet effet, intitulé « Stolen Assests Recovry », ( STAR) ou, Restitution des deniers détournés et planqués dans les Banques étrangères.

Il est donc étonnant, que dans leurs exigences de mesures pour la transparence, contre la corruption et les détournements, ni la Banque mondiale, encre moins le FMI, n’impose pas la mise en œuvre de ce mécanisme, qui seul peut dissuader efficacement tout manquement à la transparence dans la gestion des marchés publics.

En effet, faute d’avoir où planquer en toute sécurité ces deniers détournés, avec un risque évident de discrédit international et de poursuites judiciaires, la corruption dans les marchés publics, avec son corollaire, la non transparence dans l’attribution de ces marchés, deviennent financièrement sans objet et politiquement suicidaire. La complaisance de ces Institutions dans le pillage de nos ressources et de l’Aide Publique au Développement ne fait donc aucun doute. Mais, pour les Institutions de Bretton Woods, tant que leurs objectifs de libéralisation du marché du travail et de l’Economie ne sont pas compromis, elles font le mort, et étalent un déluge de louanges envers nos gouvernants.

Mais, dés que la pression populaire les remet en cause, comme avec les subventions, elles font preuve d’une audace qui épatent les observateurs les moins avertis dans nos pays, et qui leur vaut, aujourd’hui, leur sympathie

C’est dans ce même cadre qu’il faut ranger leurs discours, à la limite de l’allégeance, sur les « belles perspectives de développement du Sénégal sous le régime de Wade., grâce à la nouvelle attractivité de l’Investissement Direct Etranger ( IDE) qu’il aurait retrouvée !

Et pourtant, ces Institutions savent très bien que le Sénégal est classé dans « l’Indice mondial de la compétitivité 2007-2008 » au centième rang sur cent trente et un pays ( 100 / 131), dans « l’Indice pratique des Affaires 2007-2008 » au cent soixante deuxième rang sur cent soixante dix huit pays ( 162 / 178 ), et « l’Indice Bonne Gouvernance » 2007 de la Banque mondiale insiste sur la « persistance de la corruption » dans notre pays. A quoi donc servent ces Indices et tout le tintamarre sur la « transparence » et la « corruption », si l’on nous dit en même que le « Sénégal est devenu attractif à l’IDE » ?

Il faut noter, que les Représentants résidents de ces Institutions fondent cette conviction sur les « gros contrats » que le pouvoir a su réaliser ces deux dernières années.

Il s’agit de la « Zone économique » que Jafsa va mettre en oeuvre, du Terminal à container entre les mains de DP World, de l’exploitation du minerais de Fer du Sénégal oriental sous la coupe réglée de Mittal, de la troisième licence de téléphonie mobile cédée à SUDATEL, et de la construction de L’Aéroport de Blaise Diagne de NDIASSE qui est tombée dans les mains du Saoudien Bin Laden.

Cependant, il est curieux, que ces Représentants résidents présentent ces contrats comme une « indication de l’attractivité » du Sénégal à l’IDE, tout en sachant toute l’opacité qui a entouré leur négociation, et toutes les présomptions de « collision d’intérêts familiaux » entre le Chef de l’Etat et ces investisseurs qu’ ils ont suscitées !

Comment, en toute décence, peuvent ils se baser sur ces contrats pour affirmer que le Sénégal « a de bonnes perspectives de croissance et de réduction de la pauvreté » , quand ils savent, en âme et conscience, qu’un nouveau pouvoir plus soucieux de transparence ne manquera pas de les auditer pour les résilier en cas de « pratiques illégales avérées » ?

C’est à cela aussi que le mécanisme « STAR » devrait servir pour prémunir les pays en développement des risques de « blanchiment d’argent sale », sous couvert d’ IDE.

De même, si ,de leur point de vue, le Sénégal compte sur ces genres de contrats pour sa croissance, à quoi servirait donc leur « chouchou » de « de Stratégie de Croissance Accélérée » ( SCA) , avec ses cinq « grappes », intégrée au Document de Réduction de la Pauvreté ( DSRP) ? Pour amuser la galerie ?

3 ) Conclusion

Il ressort de ce qui suit, que les Représentants résidents des Institutions de Bretton Woods au Sénégal, n’ont pas toujours fait preuve de cohérence et de discernement dans l’appréciation publique qu’ils font des performances du régime de Wade. Dans un contexte où les Sénégalais, avertis de la situation économique et sociale du pays, ont conscience de la gravité du danger qui menace le pays, leurs appréciations des performances du pouvoir semblent soutenir le contraire.

De même, quand des appels fusent de partout pour la tenue de larges concertations nationales pour sortir le pays des difficultés qui risquent de compromettre pour longtemps sa stabilité et sa convivialité légendaires, leur attitude paraît comme « suspecte ».

C’est pour tout cela que des Sénégalais de plus en plus nombreux se posent la question de l’indépendance de ces Représentants résidents vis à vis du pouvoir. Opportunément, cette question lancinante vient de trouver une réponse sans équivoque de la bouche même du Représentant résident du FMI à Dakar, à l’occasion d’une émission dominicale de 11 h à 12h, très écoutée, d’une Radio F M de la place.

En effet, à la question « allez vous rester encore au Sénégal ? », il répondit sans hésiter que « cela dépendait du Ministre de l’Economie et des Finances du pays ». ! Dans ces conditions de dépendance, il est donc à craindre que le souci de préserver leur carrière ait prévalu dans leurs appréciations des performances du pouvoir.

Il est donc nécessaire que ces Institutions prennent des mesures qui puissent préserver la carrière des fonctionnaires internationaux envoyés en mission dans nos pays, pour les mettre à l’abri de représailles éventuelles, ou même de tentations de corruptions de la part de Chefs d’Etat qui érigent la mal gouvernance en mode de gestion de leur Economie nationale. C’est la moindre chose que les peuples peuvent attendre des organismes spécialisés des Nations Unies.



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