Les nombreux reports de la tenue du Sommet de l’Oci à Dakar sont étonnants. Du moins pour le journaliste-écrivain Abdou Latif Coulibaly. Il l’a fait savoir, hier, lors de la conférence sur l’avenir du Sénégal organisé par l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems), à l’Université de Dakar.
Finalement, le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) est retenu pour le mois de mars 2008. De report en report. Ce sont ces décalages qui gênent le directeur de l’Issic, Abdou Latif Coulibaly. Le journaliste-écrivain, qui animait, hier, une conférence à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), s’interroge sur la conduite des travaux des infrastructures devant abriter ledit sommet. D’autant qu’en 1992, alors que le Sénégal était choisi pour abriter la rencontre de la Oummah islamique, le délai a été respecté. «Pourquoi, aujourd’hui, la tenue de ce rendez-vous a été reportée par deux fois ?», s’étonne M. Coulibaly. C’est que, estime-t-il, la vision politique a été réduite à des calculs d’intérêts. Pire, conclut un intervenant, l’Oci est devenu un «islamo-business» car, «on ne peut pas comprendre la construction d’hôtels où un Sénégalais doit payer 400 000 francs Cfa la nuitée». «Mais, qu’est-ce que cela peut faire, d’ailleurs, qu’un fils du président de la République dirige les travaux de l’Oci», poursuit-il. En tout cas, considère l’auteur de Lonase : chronique d’un pillage organisé, «ce n’est pas pour faire espérer un avenir radieux».
Cette conférence, organisée par l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (Aeems), a, par ailleurs, été une occasion pour les animateurs et les intervenants de diagnostiquer les maux dont souffrent les Sénégalais, de manière générale.
La transhumance aura été un thème développé, par ricochet, quant il s’est agi de parler de la perte des valeurs sociales. C’est parce que, selon M. Coulibaly, «certains ont renoncé à toute forme de dignité». L’autre conférencier, Mohamad Barro, quant à lui, est catégorique : «Elle (la transhumance) est à l’origine de la généralisation et de l’accentuation de la déviance. Nous assistons à une crise morale.»
La solution, propose Tamsir Jupiter Ndiaye, journaliste à l’hebdomadaire Nouvel horizon, c’est «d’engager une œuvre de salubrité publique». De quoi faire susciter des «Allah !» d’approbation.
Et, le sociologue Djibril Diakhaté de marteler : «Nous sommes dans une société de type matérialiste où la pratique de la religion est mise de côté. C’est comme s’il se développe un esprit de croyance athée.» L’intermédiaire serait la société civile qui, (malheureusement), est victime de «l’arrogance du pouvoir actuel».
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