Abdou Sène remplace provisoirement Aïda Mbodj. Jusqu’ici 1er vice-président du Conseil départemental, l’ex-président du Conseil rural de Ndondol va garder la maison en attendant l’élection d’un nouveau président. Le Code général des collectivités locales en ses articles 64 et 65 règle la question : «En cas de décès, de démission acceptée, de révocation, de suspension, d’absence ou de tout autre empêchement dûment constaté par le bureau et sous réserve des dispositions de l’article 65 alinéa 2 du présent code, le président est provisoirement remplacé par un membre du bureau dans l’ordre d’élection et, à défaut, par un conseiller départemental pris dans l’ordre du tableau.
A la session ordinaire suivante, il est procédé au remplacement du président définitivement empêché. Le bureau est complété en conséquence s’il y a lieu.» De même, dans un autre cas : «Lorsque le président décède, démissionne, est suspendu ou révoqué, son remplaçant exerce la plénitude de ses fonctions. En cas d’absence ou d’empêchement, le suppléant du président est uniquement chargé de l’expédition des affaires courantes. Il ne peut ni se substituer au président dans la direction générale des affaires du département ni modifier ses décisions.» Cependant, la succession de Aïda Mbodj dépend du verdict de la Chambre administrative de la Cour suprême qui doit se pencher sur le recours contre l’arrêté du ministre en charge des Collectivités locales. Joint par téléphone sur la question, le premier vice-président du Conseil départemental, Abdou Sène, déclare : «Ce qui est important, c’est qu’au-delà des personnes, il y a les institutions, et nous avons obligation de respecter les textes. Nous avons l’obligation de faire fonctionner l’institution. On a du mal à avaler cette forfaiture.» Sur sa candidature probable au poste de président du Conseil départemental, le second de Aïda Mbodj se veut prudent. «Ma candidature n’est pas à l’ordre du jour. Le moment venu, on avisera», a-t-il dit, soulignant que le travail «abattu» par Mme Mbodj à Bambey ne se fait «nulle part» dans les autres conseils départementaux. «Ils (les gens du pouvoir) ont voulu combattre une personne et ils l’ont fait», précise-t-il. A Bambey, les pronostics vont bon train sur la succession de Mme Mbodj.
Conséquences de la destitution de Aïda Mbodj
Cette éviction de Aïda Mbodj n’est pas sans conséquences. L’institution pourrait être dissoute. En effet, sur les 60 conseillers départementaux, les 40 ont été élus sur la liste de la coalition Sopi composée du Rewmi et du Pds. La coalition Benno bokk yaakaar (Bby) ne compte que 20 conseillers. Au cas où la majorité reste favorable à l’ancienne ministre sous le régime de Wade, les conseillers pourraient boycotter les séances, ce qui rendrait l’institution ingouvernable. Au cas contraire, le conseil pourrait être dirigé par un des lieutenants de Aïda Mbodj, à savoir Abdou Sène, 1er vice-président, ou Abdoulaye Diouf, le 1ersecrétaire élu, parce que le bureau n’est pas paritaire. S’ils veulent être candidats, ils devront au préalable démissionner des postes qu’ils occupent actuellement. La coalition au pouvoir pourrait jouer les trouble-fêtes et arracher le poste de président comme le Parti socialiste l’avait fait en 2001, à Tambacounda, alors que le Conseil régional était remporté par le Parti démocratique sénégalais et ses alliés.
2 Commentaires
Titen
En Mai, 2016 (20:46 PM)Abou
En Mai, 2016 (22:52 PM)Participer à la Discussion