"Alioune Tine a une certaine expérience dans la sous-région. Quand il parle de guerre civile, au-delà des mots, il exprime une crainte. Au-delà des qualificatifs, son discours exprime une peur. Il doit être écouté". L’avis est de Bacar Dia, ancien ministre de la Communication sous Me Wade, invité de l’émission "Opinion" sur Walf TV.
Selon M. Dia, la situation politique au Sénégal est tendue. "Nous avons deux camps qui s'opposent ; les discours, de part et d'autre, sont violents. La violence prend une dimension physique, mais le fond et les déterminants sont la violence institutionnelle", dit-il.
Il est d’ailleurs convaincu qu’on doit aller vers un apaisement. "Il faut poser la balle à terre et réfléchir. Le Sénégal est un pays de dialogue et de concertation, comme le disait Senghor. Il était autoritaire et autocratique avec la pensée unique, mais même lui, en son temps, discutait. Après lui, Diouf et Wade faisaient peur, mais ont toujours discuté et c'est ça la base de notre stabilité".
Aujourd'hui, poursuit l’ancien ministre, Macky Sall a cette responsabilité comme gage de paix sociale. "Le dialogue est rompu, les gens se parlent par presse interposée. Les populations se déchirent. Ça va mener vers où ? Tout le monde sait, tout le monde voit et l'histoire retiendra que c'est avec Macky Sall que ça s'est passé".
Dans la même dynamique, le président de Disso Jubanti pense que l’erreur est partie de la première déclaration du président Sall. "Je vais réduire l'opposition à sa plus simple expression, a créé un climat de méfiance entre lui et les opposants. Quand vous interrogez l'histoire, les candidats sont bloqués, parce que Macky choisit ses adversaires. Khalifa Sall et Karim Wade ont beaucoup subi, parce qu’ils étaient candidats. Ces raisons sont suffisantes pour que les autres se méfient", dit-il.
Troisième candidature
Le président Macky Sall doit pacifier. Il lui reste une année à la tête du pays. C’est pourquoi le chef de l’État doit engager la pacification et créer les conditions d'une élection présidentielle paisible. Certains discours font que les présidents africains ont du mal à quitter le pouvoir. Quand ils sont convaincus que la seule possibilité qui leur est offerte c'est soit la brimade soit la prison, la misère, ils ont du mal à quitter le pouvoir.
Selon Bacar Dia "si l’ancien président Abdou Diouf est parti, c'est qu'il a été rassuré. Il en est de même pour l’ancien président Me Abdoulaye Wade". Bacar Dia estime qu’il faut qu'"on discute et trouve une solution. Les discours guerriers sont inutiles. Le président a la responsabilité de la paix sociale et doit installer le climat".
Il précise qu’il ne parle pas de complot sur le dos des contribuables, mais que la paix sociale soit mise au-devant. "Avec Wade, il y a eu une réédition des comptes, son fils est allé en prison. La justice, les forces de l'ordre doivent être utilisées intelligemment. La question, ce sont ceux qui donnent les ordres", dit-il.
"Je ne cautionne pas ce qui est arrivé à Sonko. On pourrait éviter cette mauvaise image qu'on donne de notre pays. Ce sont des actes contre Macky. Ça ne travaille pas pour lui. Les images font le tour des réseaux sociaux et la scène n'est pas belle pour notre pays".
9 Commentaires
H B
En Février, 2023 (22:11 PM)