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Théodore Chérif Monteil : «Le duo Diomaye moy Sonko-Sonko moy Diomaye doit trouver la force de surmonter ses différences »

Auteur: Bernadette Seynabou Faye

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Dans une tribune parvenue à Seneweb, ce jeudi 17 juillet, l’ancien député Théodore Chérif Monteil à l’Assemblée nationale affirme qu’après plus d’un an les citoyens sont confrontés à une gouvernance sans boussole. Aucune stratégique ne se dessine et l’attente s’est transformée en inquiétude  
 
L’ancien député dénonce un abandon dans les campagnes, il fait savoir que la saison agricole s’annonce désastreuse.
 
« Les prix des intrants ont explosé, la distribution des semences a accusé de lourds retards, et les mécanismes de soutien sont quasi absents », déclare-t-il.
 
Abordant le secteur du BTP, moteur traditionnel de l’emploi urbain, l'ancien député fait part d’une crise en gestation. Il estime que les entreprises étranglées suspendent leurs chantiers, licencient à tour de bras et voient leurs carnets de commande se vider. Il a ajouté que les arriérés de paiement dus par l'État dépassent les 300 milliards. 
 
Théodore Chérif Monteil s’est également penché sur la paralysie judiciaire aux conséquences sous-estimées.
 
« Depuis plusieurs semaines, la grève des travailleurs de la justice paralyse les greffes, les tribunaux, l’état civil et les services d’authentification. Ce blocage engendre une congestion des procès civils, retarde les jugements commerciaux, et empêche l’obtention d’actes de naissance, de mariage ou de décès. Quand le service public de la justice s’arrête, c’est toute une économie qui se grippe », a-t-il déploré.
 
« Gouverner ne consiste pas à commenter la crise ni à empiler les effets d’annonce »
 
 
Dans un autre registre, il a indiqué que malgré les annonces de développement endogène de notre économie, des marchés publics et des projets stratégiques continuent d’être attribués à des entreprises étrangères, souvent sans appel d’offres. Ce choix, poursuit-il, met à mal la promesse de souveraineté économique brandie par le gouvernement. Il affaiblit notre tissu productif, freine la création d’emplois locaux, et renforce une dépendance extérieure, jusque dans les secteurs critiques comme l’énergie, les infrastructures, le logement ou le numérique.
 
« Gouverner ne consiste pas à commenter la crise ni à empiler les effets d’annonce. C’est agir avec méthode, investir pour l’avenir et protéger ceux qui subissent le présent. Il devient impératif de réduire le train de vie de l’État, de réorienter les dépenses vers les urgences sociales et productives, et de restaurer la confiance avec nos partenaires techniques et financiers », a-t-il affirmé.
 
Il a souligné qu’au-delà des tensions internes et des rivalités perceptibles, « le duo Diomaye Moy Sonko-Sonko Moy Diomaye doit trouver la force de surmonter ses différences ». Car, argue-t-il, le Sénégal ne peut pas s’offrir le luxe d’une crise institutionnelle dans un moment aussi décisif.
 
« Les responsabilités historiques qui pèsent sur leurs épaules imposent lucidité, dépassement et unité d’action. Il est encore temps d’éviter l’effondrement de la confiance, de retrouver une vision, et de remettre la parole publique au diapason des actes. L’histoire ne retiendra pas les intentions, mais les résultats. Et elle jugera sans indulgence ceux qui auront confondu gouvernance avec improvisation», a laissé entendre l’ancien parlementaire.  
Auteur: Bernadette Seynabou Faye

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