Le Sénégal reste, en dépit des vociférations du ministre Farba Senghor, à l’Asecna. Les marchands ambulants seront encore maîtres des rues et avenues de la capitale. Tout comme les salariés ne verront pas leurs gains allégés pour supporter le surcoût de la facture pétrolière. Sur toutes ces mesures, le gouvernement a fait machine arrière. De là à dire que le cafouillage est la chose la mieux partagée au sommet de l’État, le pas est vite franchi.
L’État du Sénégal a décidé de surseoir à sa décision de se retirer de l’Agence de sécurité pour la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Cela fait suite à une audience accordée, hier, à l’Envoyé Spécial de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le Nigérien Cheiffou Amadou, par le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Mais, ce dernier n’a pas manqué, au sortir de son entrevue avec le président de la République, de faire part des exigences de notre pays, à savoir aller dans le sens d’une plus grande transparence dans la gestion de cet important outil d’intégration africaine portée sur les fonts baptismaux en 1959. En somme, le Sénégal souhaite plus d’efficacité dans la réalisation des objectifs assignés à l’Asecna. Une énième reculade, en un laps de temps, qui renseigne sur le cafouillage qui est en passe d’être érigé en méthode de gouvernement. En témoigne une autre mesure, prise également hier, et permettant aux marchands ambulants de vaquer à leurs occupations. Comme si de rien n’était. La décision, portée par Pape Diop, maire de Dakar, au-devant de la scène depuis que les tensions sont nées entre les commerçants et le pouvoir, autorise les manifestants de mercredi à exercer tranquillement dans les rues et avenues de Dakar qui leur étaient interdites. Même si la mesure est provisoire - elle devrait prendre fin après les fêtes de tabaski, le temps que l’Etat trouve des solutions pour leur recasement dans d’autres sites - il n’en demeure pas moins que les observateurs trouvent cette façon assez légère de gérer les affaires de la Cité. Un peu avant ces reculades, le chef de l’État avait annoncé, dans une allocution radiotélévisée, un plan de solidarité pour juguler les effets pervers de la hausse du prix du baril de pétrole sur la facture énergétique. L’option avait été retenue d’opérer des ponctions sur les salaires. À peine les syndicalistes ont-ils élevé la voix pour fustiger la mesure que le gouvernement a fait machine arrière, le lendemain, après une rencontre avec le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré. En tout cas, ce sont là autant de faits, aussi regrettables les uns que les autres, qui ne sont pas pour donner une image positive de nos Institutions.
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