Une première pour les partis de l'opposition sénégalaise. Celle que l'on traitait d'opposition de communiqués de presse ou d'opposition poltronne, est descendue ce week-end sur le terrain. Bien que l'autorité compétente ait refusé de leur délivrer une autorisation de marche, la bande à Moustapha Niasse, Tanor Dieng, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, entre autres, a démontré qu'elle pouvait montrer une autre facette dans leur démarche qui s'est voulue toujours républicaine. Marcher malgré l'interdiction du préfet, et réprimée par la police de Me Wade, ce sont l'ensemble des leaders politiques, militants, sympathisants ou simples citoyens qui ont fait les frais de grenades lacrymogènes, de coups, suivis d'interpellations. De l'opposition « peureuse », elle est passée à l'opposition « guerrière ». Manquait à l'appel, un certain ancien Premier ministre du Sénégal, membre d'une coalition de l'opposition…
De l'avis de plusieurs observateurs du monde politique, de la société civile ou de simples citoyens, la cause est noble. En décidant de marcher contre le report des élections, contre la pénurie de gaz, de carburant, contre la cherté du niveau de vie et pour une meilleure prise en charge des problèmes du monde rural, l'opposition sénégalaise allait frapper un grand coup. La méthode d'approche étant différente des communiqués de presse. En effet, la marche de quelque nature qu'elle soit, connaît une meilleure affluence et adhésion des populations. La force de la foule se voulant une véritable bombe. Cependant, loin de marcher pour casser, brûler ou commettre une violence, tel que l'affirme ses principaux leaders, l'opposition s'était fixé un objectif ; marcher jusqu'au ministère de l'Intérieur et remettre un mémorandum à Me Ousmane Ngom. Devant le refus du préfet d'autoriser leur marche, ils sont descendus sur le terrain. Les dès ayant été déjà jetés. « Avec ou sans autorisation, nous marcherons », avaient laissé entendre les partisans de Niasse. Les textes de la Constitution permettant, à cet effet, à tout citoyen d'organiser une marche pour protester ou contester, sans violence, même si au préalable une autorisation de l'autorité est nécessaire. Mais dans une démocratie comme le Sénégal, est-il concevable d'interdire la marche d'une opposition, que le premier des Sénégalais a toujours qualifiée d'inexistante, mais républicaine ? Répondre à une telle question paraît simple. Les forces de police qui ont été déployées pour réprimer cette marche, pouvaient l'encadrer durant tout le long de l'itinéraire. Malgré ce constat, les leaders des partis d'opposition ont fait les frais de grenades lacrymogènes, avant d'être interpellés. Même son de cloche pour les militants, sympathisants ou simples citoyens, et même certains curieux. D'une opposition « peureuse » à une opposition « courageuse », ce sont Moustapha Niasse, Amath Dansokho, Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily, Sémou Pathé Guèye, Me Jacques Baudin, entre autres, qui ont été interpellés et conduits manu militari au commissariat de la police centrale. Un week-end chaud pour une opposition qui se veut « chaude », face à ce qu'elle appelle les dérives du pouvoir. Manquait à l'appel, un certain ancien premier ministre du Sénégal, membre d'une coalition de l'opposition. Et qui négocie présentement, on ne sait quoi, avec son « père ». Ceci explique cela…
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