XIBAR.NET (Dakar, 21 Mai 2010) - « Le bien, lui rappelait un membre du Clergé sénégalais, ne fait pas de bruit ». Mais, le président Wade semble oublier la leçon, au regard du principal rôle qu’il s’attribue dans la libération de la Française Clotilde Reiss, qui était détenue en Iran. Une déclaration qui lui vaut d’être l’objet de la risée internationale et qui met l’Élysée dans tous ses états.
Informé de la revendication du président Wade d’avoir fait libérer Clotile Reiss, Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, a tenu à rappeler que « la victoire a beaucoup de pères, la défaite est orpheline ». Quand l’année dernière le président Wade proposait à la France d’échanger sa citoyenne détenue en Iran, contre des ressortissants de ce pays emprisonnés à Paris, M. Kouchner avait donné une leçon au président Wade, en lui rappelant que leur pays était une République. Le « principal rôle » que revendique Wade fait rire les diplomates et universitaires européens. Car, comme l’a souligné le professeur de Droit Bourgi, la décence et la diplomatie font que ceux qui arrivent à faire libérer des détenus n’en parlent jamais, parce que détenant un secret d’État. Ils ne s’arrogent aucun mérite, parce qu’accomplissant un devoir. C’est ce qui fait que la gloire que Wade s’est tissée dans cette affaire l’expose à la risée. Mais, elle fâche surtout l’Elysée, qui n’apprécie pas que le président Wade ait tenté de dénigrer André Parant, son responsable Afrique.
D’ailleurs, il a fini par opposer celui-ci au secrétaire général Claude Guéant, pour les agissements de ce dernier au profit de Karim Wade. C’est ce qui fait que, M. Guéant, sera relevé de sa fonction actuelle, pour barrer la route de l’Élysée au président Wade. Nos sources sont catégoriques. Dans la même lancée, Paris pourrait prendre d’autres mesures, pour sanctionner le président Wade, qui oublie que ses nouveaux alliés ne devaient pas l’amener à se brouiller avec les traditionnels amis du Sénégal. Abdoulaye Wade démontre qu’il n’est mû que par sa gloire personnelle. Car, le Sénégal ne gagne rien dans le rôle de barbouze libérateur d’otages, qu’il s’est arrogé. Pour le chef de la diplomatie française, Wade n’a pas manqué de matière dans sa sous-région. Pour preuve, on ne l’a pas entendu quand des Français ont été pris en otage au Mali et au Niger. De même son pays est meurtri par des difficultés de toutes sorte et une guerre, presque civile, au sud-ouest, depuis 29 ans.
Abdoulaye Wade doit donc commencer par balayer devant sa propre porte. Les millions qu’il a dépensés pour rallier Téhéran, avec son fils, son ministre des Affaires étrangères et leur délégation pouvaient servir à sauver les patients qui se meurent à l’hôpital Ibrahima Niasse de Kaolack, faute d’oxygène.
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