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États-Unis: Pourquoi de plus en plus d'Américains musulmans se lancent en politique

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États-Unis: Pourquoi de plus en plus d'Américains musulmans se lancent en politique

Avec une présence significative de femmes qui souhaitent rejoindre le Congrès.

?5 Alors qu’approchent les élections de mi-mandat en novembre prochain, un scrutin crucial pour les Démocrates afin de reprendre la majorité sur les Républicains qui siègent à la Chambre des représentants et au Sénat, de plus en plus de candidats musulmans partent en campagne pour investir le Congrès américain.

En plus d’être démocrates et musulmans, ils sont pour la plupart enfants d’immigrés, des caractéristiques pas anodines pour expliquer leur engagement, au regard du contexte actuel aux États-Unis, de la politique anti-immigration ou encore du Muslim Ban du président Donald Trump.

Selon l’agence Associated Press (AP), près de 90 Américains musulmans se sont ainsi portés candidats à des postes nationaux et étatiques dans la première phase des primaires, en vue des élections de mi-mandat du mois de novembre. Les primaires les plus récentes (la prochaine période de primaires déterminantes aura lieu au mois d’août) ont réduit leur nombre à 50, ce qui reste considérable, pour ne pas dire du jamais vu depuis les attentats du 11 septembre 2001 qui avaient mis à mal le vivre ensemble et augmenté la xénophobie au sein de la société américaine. 

Pour certains observateurs politique et groupes musulmans, cette volonté de se lancer en politique est plus que jamais motivée par la rhétorique anti-islam de Trump et une islamophobie croissante aux États-Unis. Ainsi, d’après AP, qui reprend les chiffres de Jetpac, un organisme à but non lucratif du Massachusetts formant des candidats musulmans, neuf candidats sont toujours en lice pour le Congrès, 18 autres font campagne pour la législature d’un État et 10 autres sont candidats pour des postes de gouverneur, maire ou conseiller municipal. 

Au Michigan, près de sept candidats musulmans sont en lice pour les primaires du 7 août, notamment Abdul El-Sayed, jeune démocrate d’une famille d’immigrés égyptiens, en passe de devenir le premier gouverneur musulman des Etats-Unis. Dans le Minnesota, Keith Ellison, figure du parti démocrate et premier élu musulman du Congrès, tente de briguer le poste de procureur général de l’État. Aujourd’hui, une multitude de candidats tente de prendre sa place avec parmi eux, deux musulmans: Jamal Abdulahi, un militant politique originaire de la Somalie et Ilhan Omar, première femme somalienne et musulmane élue à la législature d’un État.

Les femmes musulmanes à l’assaut du Congrès

Elles s’appellent Fayrouz Saad, Rashida Tlaib, Deedra Aboud,Tahirah Amatul-Wadud ou encore Ilhan Omar. Point commun? Toutes sont musulmanes démocrates. Toutes ont en tête la trajectoire peu commune et la victoire improbable d’Alexandria Ocasio-Cortez, une inconnue du grand public aux maigres moyens financiers, et qui a remporté la primaire de l’Etat de New-York face à un politicien expérimenté qui siégeait au Congrès depuis 30 ans. Et toutes espèrent profiter de l’essor de l’activisme progressiste au sein du Parti démocrate pour remporter la majorité dans les deux chambres du Congrès en novembre.

Dans le Michigan, Fayrouz Saad, de parents libanais plutôt républicains, est une ancienne responsable de l’administration Obama, profondément démocrate et candidate à la succession du Républicain David Trott. Elle entend bien prouver qu’il faut “intervenir et être des voix” pour les communautés “et ne pas attendre que les autres parlent” en leur nom.

Toujours dans le Michigan, Rashida Tlaib, d’origine palestinienne, est la première musulmane américaine à siéger à la législature de cet État du nord-ouest des États-Unis. Elle pourrait, avec sa consoeur, devenir par ailleurs la première à entrer au Congrès des Etats-Unis. Militante active anti-Muslim Ban, elle avait été arrêtée il y a deux ans pour avoir perturbé un discours de Donald Trump à Détroit en lui criant “nos enfants méritent mieux” et en l’invitant à lire la Constitution.

Tahirah Amatul-Wadud, une avocate afro-américaine musulmane âgée de 44 ans, se porte, elle, candidate face à un influent membre de la Chambre des représentants dans le cadre de la primaire démocrate au Massachusetts, qui aura lieu le 4 septembre. En course pour une place au sein du principal organe du pouvoir législatif américain, elle se bat aussi pour “l’âme de la résistance” depuis l’élection de Donald Trump, selon nos confrères du HuffPost US.

Ilhan Omar, réfugiée politique somalienne et élue en novembre 2016 à la législature de l’État du Minnesota, voit plus grand et brigue pour sa part un siège au Congrès. Sa campagne a été récemment critiquée, ses détracteurs lui reprochant d’anciens tweets polémiques datant de 2012, dans lesquels elle qualifie Israël de régime “d’Apartheid”.

Quand l’islamophobie s’invite dans les campagnes

Car le parcours de ces personnalités qui dénotent dans le paysage politico-américain n’est pas un long fleuve tranquille. Certaines campagnes prometteuses ont déjà perdu des plumes, tandis que d’autres font face à de violentes réactions islamophobes. Abdul El-Sayed, candidat démocrate au poste de gouverneur dans le Michigan, continue de faire face aux allégations infondées d’un rival républicain, qui l’accuse d’entretenir des liens avec les Frères musulmans. Des politiciens démocrates mais aussi républicains ont dénoncé ces accusations, qu’ils assimilent à une “théorie du complot”.

À Rochester, dans le Minnesota, la candidate au poste de maire Regina Mustafa a avisé les autorités d’au moins deux cas de menaces anti-musulmanes à son encontre, affichées sur ses réseaux sociaux. En Arizona, la candidate au Sénat Deedra Abboud, dont le voile dérange, a reçu un flot d’attaques islamophobes sur Facebook en juillet, ce qui a poussé son rival, le républicain Jeff Flake prendre sa défense sur Twitter.

Je crois fermement que nous devons faire face à cette rhétorique”, avait expliqué celle qui a aussi vu des opposants organiser des manifestations armées lors de ses événements de campagne, rapporte AP. “Nous ne pouvons pas l’ignorer ou prétendre que c’est un élément marginal, nous devons laisser cet affreux visage se montrer au grand jour pour décider si ce visage nous ressemble”. 



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