Théologique : Mgr Benjamin Ndiaye décline quelques unes de ses ambitions pastorales

Pour ce numéro très spécial de cette rencontre de formation des professionnels catholiques de Dakar, à l’heure de la pause-déjeuner, la paroisse Saint-Pierre-du-Port a sorti le grand jeu. Elle a invité l’Archevêque de Dakar, Son Excellence Mgr Benjamin Ndiaye et offert l’apéritif aux participants, bien nombreux plus que d’habitude. A partir de la parole de Jésus « Je suis le chemin, la vie et la vérité » qu’il a corrélée avec les trois fonctions de l’évêque, Mgr Benjamin a décliné quelques une des ses ambitions pastorales pour l’Archidiocèse de Dakar, qu’il dirige depuis le 22 février dernier.

A son arrivée, Mgr Benjamin Ndiaye qui a été accueilli par le Curé de la paroisse, le Père Christophe Buirette, s’est d’abord recueilli à l’église paroissiale de la zone portuaire avant de serrer la mains aux uns et de discuter avec les autres.

A 13h10, heure habituelle de la conférence, l’Archevêque de Dakar faisait face aux participants du 100e Café Théologique pour commencer sa présentation.

« Soucieux de pouvoir décliner des orientations pour ce diocèse où je viens d’arriver, j’ai été habité pendant des mois par cette parole de Jésus, en Jean 14, 6 : « Je suis le chemin, la vie et la vérité ». Il me semble que ces trois termes (chemin, vie et vérité) peuvent être mis en lien avec prêtre, prophète et roi et mis aussi en relation avec les trois aspects de la mission de l’évêque : sanctifier, enseigner et servir », a affirmé Mgr Ndiaye au début de son discours après avoir expliqué que le nom de chrétien signifie que celui qui est ainsi appelé tient son identité du Christ qui est prêtre, prophète et roi.

Pour camper sa présentation, il a ajouté : « Or le prêtre, quelle est sa mission? C’est la sanctification et il doit inviter les fidèles à emprunter un chemin de sanctification.  L’Evêque a mission d’enseigner. Quelle est la mission du prophète si ce n’est de transmettre de la part de Dieu le message ? Et enfin servir. Nous en avons l’illustration dans le titre ‘Christ-Roi’ puisque le Christ Roi n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude »

Il a ainsi construit tout son discours autour des symboliques du chemin, de la vie et de la vérité en se référant, en tant qu’exégète, à plusieurs textes bibliques.

Abordant la symbolique du chemin, Mgr Ndiaye s’est longuement arrêté sur l’expérience des disciples d’Emmaüs qui ont cheminé avec le Christ ressuscité. « Jésus fait route avec nous, il nous rattrape sur nos chemins pour nous aider à aller plus loin », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « Ce chemin d’Emmaüs doit être le chemin de notre diocèse, le cheminement que devons vivre ensemble. Notre cheminement au niveau de nos paroisses, de nos différents mouvements et structures paroissiales pour que nous pussions cheminer toujours avec celui qui nous anime ».

Après le chemin, la vérité. « Le Christ est vérité, il est prophète, il est enseignant ». « Nous avons mission d’annoncer le Christ », a rappelé l’Archevêque de Dakar qui invite ses diocésains à se mettre à l’école de Jésus-Christ enseignant.  C’est ainsi qu’il a partagé avec les participants au 100e Café Théologique son souci de la formation continue des prêtres et des laïcs au niveau diocésain. Il a aussi évoqué la formation des catéchistes, des leaders des communautés ecclésiales de base et pour tout chrétien. Révélant qu’il compte nommer un Vicaire épiscopal chargé de la formation pour une meilleure prise en charge de cette préoccupation pastorale.

Le nouvel Archevêque de Dakar est aussi préoccupé par le souci de fédérer les différents responsables du Renouveau Charismatique, rappelant que les statuts de ce mouvement ont récemment été approuvés par la Conférence épiscopale.

Enfin, le service. « Pour être un vrai chrétien, il ne faut jamais dissocier ce que l’on célèbre du service des autres », a prévenu Mgr Ndiaye. Toutefois, il y a des dangers à éviter, pour ne pas devenir des « fonctionnaires de Dieu ».

Face aux enjeux missionnaires qu’il découvre dans l’archidiocèse, Mgr Benjamin Ndiaye trouve qu’il ne faut pas attendre de pouvoir construire églises et presbytères, au risque d’être « mille fois en retard ».

Pour cela, il porte le projet de « mutualiser les intentions de messes dans tout le diocèse pour qu’en aucun moment un prêtre puisse manquer d’intentions de messes ». Il porte aussi l’ambition de réaliser le fonds de solidarité alimenté par les paroisses de l’Archidiocèse au prorata de leurs recettes, comme le Cardinal Sarr l’avait souhaité, pour permettre de répondre à des urgences pastorales.

A l’issue de sa présentation, Mgr Benjamin Ndiaye a reçu en cadeau un livre sur la vie du Père Daniel Brottier et donné la bénédiction de Dieu aux participants visiblement satisfaits de cette rencontre avec leur pasteur.