«Dangue», «Keury Guedj» ou «Dangou». Tels sont les noms attribués à l’un des quartiers de Rufisque vieux d’un peu plus de deux siècles. Ce village lébou du 20e siècle, avec ses profondes mutations, est devenu aujourd’hui une cité d’une grande envergure du point de vue économique, politique, culturel, etc. Pour en connaître davantage sur ce quartier qui se nomme «ce qui est visible de loin», nous sommes partis à la rencontre des détenteurs du savoir et du patrimoine historique de Rufisque. Ce, afin de découvrir le mystère que cache «Dangue».
Situé dans le département de Rufisque, «Dangou» est l’un des premiers quartiers lebous. Surtout l’un des quartier les plus populaires de cette localité. Ce lieu était généralement composé de grandes familles basées sur deux principes que l’on peut retrouver chez d’autres ethnies. A savoir le matriarcat qui fait que l’individu appartient au groupe de famille ou «xéét» de la mère. Ce principe faisait du neveu le légataire de l’oncle, ainsi la succession des biens immobiliers suivait la lignée maternelle. Les neveux ont toujours vécu chez leurs oncles qui étaient leurs véritables bras droits. Et c’est ce qui a sous-tendu la règle du «rakka topa mag, doom toopa baye» (le cadet suit l’aîne, le fils le père) qui établit l’ordre de préséance aussi bien à l’intérieur des générations qu’entre elles.
D’après le témoignage du Jaraaf de Rufisque
El Hamdy Ndiagne Guèye, les premiers habitants de Dangou viennent de très loin, du Djolof plus précisément. Au 20e siècle, les «Ceedos» appliquaient la loi de la jungle. Les plus forts écrasaient les plus faibles et les prenaient comme des esclaves. Et pour éviter cette situation, ces derniers se sont exilés vers Kounoune Mbidjeume entre autres, en passant par Taïba Ndiaye.
Aux origines de «Dangou»
A l’en croire, un jour, un de leur arrière grand père, Singar Mbengue, quitta Kounoune accompagné de son frère Djeulène et de son chien pour faire la chasse. Et c’est là qu’il découvrit une vaste étendue d’eau bruyante et grouillante qui provoqua chez lui une forte émotion qui fit échapper de sa poitrine un tel rugissement, un cri de cœur appelé «Dangue» en wolof et qui veut dire «ce qu’on voit de loin». Un cri que, d’écho en écho, le vent porta à ses parents dispersés dans les environs. L’histoire même raconte que la mer, en ces temps, était tellement poissonneuse que l’on ramassait les poissons sur la plage.
Comme c’est la première fois qu’ils voyaient ses espèces, ils ne savaient pas si c’était comestible ou non. Ils eurent alors l’idée d’en offrir à leur chien qui les mangea sans problème. Subséquemment, ils en apportèrent au village. Quelques jours plus tard, Singar revint sur les lieux accompagné vraisemblablement, selon Mbaye Thiam, de Sa Khéwar Sokhna Mbaye qui serait son neveu. Celui-ci fut tellement séduit par le paysage qu’il s’exclama : «Fi deukou la way». En homme très pragmatique, Sa Khéwar qui serait le frère de Lamane de Beigne Demba Dianké Mbaye fonda par la suite, entre 1493 et 1495, les premiers villages de la zone.
D’après un document qu’un des notables du quartier de Dangou, Bamar Guèye, nous a fourni, il est écrit que l’arrivée de l’homme blanc colonisateur, la dimension économique et commerciale qu’allait connaître l’endroit n’ont pas manqué d’avoir des conséquences, certes non heurtées, sur la cohabitation. Curieusement donc, au début du siècle, ce quartier constitué essentiellement de cases et de pailles allait être victime d’incendies répétés au point d’amener, en 1904, les autorités municipales de l’époque à prendre un arrêté ordonnant son déplacement vers des terres situées un peu plus à l’intérieur.
«Dangue», «Keury Guedj» ou «Dangou»
Mais le l6 juin 1904, une grande partie de la population de Dangou décida de rejoindre les terres des ancêtres sur lesquelles ces derniers s’adonnaient autant à la culture et à l’élevage. Ces terres, c’était «Ndiakane», un espace situé à environ une dizaine de kilomètres de la mer. Arrivés au pied du baobab qui marquait habituellement leur première étape, chaque fois qu’ils allaient dans les champs, ils décidèrent d’y passer la nuit. Et le lendemain, ils prirent la décision, après quelques rituels, de s’établir sur place. D’où l’agrandissement du village de Dangou.
A l’origine, Dangou portait le nom de «Dangue» ou encore «Keury Guedj» du fait de sa proximité avec la mer. On l’appelait ainsi parce que toutes les concessions avaient ou presque les pieds dans l’eau. Mais par déformation, au fil du temps, ce village très traditionaliste, devenu un quartier de la ville de Rufisque, s’est muté pour perdre son nom de «Dangue» et devenir donc Dangou. Il est aujourd’hui un des quartiers de Rufisque les plus vieux. Car traînant une histoire d’un peu plus de deux siècles d’existence. Ce village lébou du 20e siècle, avec ses profondes mutations, est devenu désormais une cité d’une grande envergure du point de vue économique, politique, culturel...
EL HADJ MBASSOU NGOM, GRIOT TRADITIONNEL : «Sa Ngoné Diagne est le premier nouveau-né de cette cité créée en 1904»
Griot traditionnel du quartier de Dangou, El Hadj Mbassou Ngom, explique que le village lébou de «Dang» est devenu Dangou par une simple déformation de langage. Aussi, il renseigne qu’il s’est développé autour de quelques grandes familles telles que les Ndoye, avec comme chef de file Ndiogou Ndir Ndoye, les Guèye avec Bapone Guèye, les Diagne, les Ndiaye, entre autres. Et ces derniers, tous venus de Kounoune, logeaient tout près de la mer, derrière le site actuel du Cnfa. Par ailleurs, il révèle que Sa Ngoné Diagne est le premier nouveau né de cette cité créée en 1904 par Singar Mbengue qui venait de Kounoune.
D’après ce griot traditionnel, les habitants de cette localité s’adonnaient à la pêche, à l’agriculture et à l’élevage. «L’endroit présentait un avantage du fait de son équidistance entre la mer et les champs. Aussi, leurs activités de prédilection étaient la pêche, l’agriculture et l’élevage», témoigne Mbassou Ngom qui explique que les ancêtres refusaient que leurs enfants fréquentassent l’école des Blancs.
N’empêche, avec l’évolution du quartier et la modernité qui s’est installée, les anciens qui avaient voulu que le village restât refermer sur lui-même, ont été rattrapés par l’ouverture de l’espace. Ainsi, «Dangue», devenu par la force des choses Dangou ou «ce qu’on voit de loin», a évolué. De sorte qu’il y a eu un élargissement du quartier, voire son éclatement sur un espace qui recoupe une bonne partie de Rufisque, aujourd’hui.
Les raisons d’un éclatement
Réputée pour son hospitalité, la population de Dangou accueillait, en effet, quotidiennement des étrangers. Ces derniers étaient intégrés facilement dans les familles. Ils étaient généralement logés et nourris et avaient finalement de forte chance d’épouser une jeune fille de la famille. Ainsi, à un certain moment, les maisons familiales devinrent étroites et certains, avec les moyens de bord, n’ont pas hésité le plus souvent à trouver refuge ailleurs, rapporte le griot Mbassou Ngom.
Cela n’a pour autant gâché les relations entre populations de Dangou, bien au contraire. Pour cause, dit-il, Dangou s’est élargi en se multipliant par cinq. Car, aujourd’hui, cette localité vieille de deux siècles s’étale entre les quartiers de Dangou Nord, Dangou Sud, Dangou Minam, Missira et récemment Résidence. Toutefois, si on remonte aux origines, la lignée familiale reste toujours la même dque celle qui était dans le village de Dangue.
31 Commentaires
Bamako
En Août, 2013 (22:57 PM)Bien d'avoir un président gros comme un éléphant?
Bien de critiquer vos frères africains que vous appelez niakk
Bien de se croire supérieurs alors que votre pays s'enfonce?
Bien de sucer les boules des nars
Bien de se croire très riche alors que vous êtes les pauvres au monde
Bien d'être fier de son BAC alors que vous serez tous au chômage:
Bien que vous ragez en lisant ça ? :rire:
Bien de rabaissez les autres pays alors que tout le monde se fou de votre gueule, on vous tues partout
Bref vous êtes des minables raciste xénophobe et pauvre surtout chez l'ethnie wolof
Kookey
En Août, 2013 (23:07 PM)Dangou
En Août, 2013 (23:07 PM)Rio Fresco
En Août, 2013 (23:19 PM)Salam Wa Dangou
En Août, 2013 (23:28 PM)THERE IS NOWHERE LIKE HOME!!
Salam :)
Golf
En Août, 2013 (23:53 PM)Rimbakhpapakh
En Août, 2013 (01:00 AM)Reply_author
En Juillet, 2024 (13:58 PM)Ddiop
En Août, 2013 (02:20 AM)Ndiole
En Août, 2013 (07:32 AM)Canada222
En Août, 2013 (08:00 AM)suis au canada.
Reply_author
En Juillet, 2024 (14:51 PM)Thote
En Août, 2013 (08:50 AM)Loi
En Août, 2013 (10:30 AM)Omettre de noter l'apport des sénégalais de l'intérieur,montre une vision étroite pour ne pas dire ethnocentrique de l'auteur.Je ne suis point lebou et ma famille a contribue a' la création de ce nouveau Dangou donc mon frère quand raconte l'histoire d'une ville il faut dépasser le caractère ethnique.
Mais ce qui est plus étonnant tu n'as pas cite l'apport de la colonisation a la ville de Dangou et l'alliance des LEBOUS avec les TOUBA la TRAITE NEGRIERE.
Bégué
En Août, 2013 (11:00 AM)Dëgë
En Août, 2013 (11:06 AM)Dangou Sangoul
En Août, 2013 (13:36 PM)Pas de fiérté. Rufisque est très sale. et les generations n'ont rien fait pour la rendre propre. J'ai honte quand je traverse Rio, c'est très sale. Pourquoi les ASC et les populations ne font plus des SET SETAL? votre ville pue... vous puez..
Maïmoune
En Août, 2013 (14:27 PM)Lowa
En Août, 2013 (16:36 PM)Isaraconnor
En Août, 2013 (17:20 PM)Keury Gedj
En Août, 2013 (18:30 PM)Ndoop
En Août, 2013 (21:36 PM)Kookey
En Août, 2013 (04:03 AM)Rx
En Août, 2013 (20:03 PM)Ndoye Cheikh
En Janvier, 2014 (10:32 AM)Dangois
En Septembre, 2016 (02:59 AM)Boubacar Fall
En Novembre, 2018 (13:13 PM)Boubacar Fall
En Novembre, 2018 (13:13 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (13:13 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (13:13 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (13:13 PM)Anonyme
En Novembre, 2018 (13:13 PM)Anonyme
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