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Monday 01 September, 2025
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[Immersion] Le Bouclier Bleu : Comment la Marine protège le Sénégal

Auteur: Ousmane DICKO

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Ces dernières années, la Marine nationale sénégalaise multiplie les coups de filet en haute mer, affirmant son rôle de « bras armé de l’État » face aux défis sécuritaires. Chargée de protéger 700 km de côtes et 212 000 km² d’espace maritime souverain, elle combat la pêche illicite, le trafic de drogue, la piraterie et l’immigration clandestine, dans un contexte de maritimisation croissante de l’économie sénégalaise. Pour relever ces défis, elle s’est dotée d’équipements de pointe, expliquant ses récents succès. Seneweb a pénétré le silence de cette composante de la « grande muette » pour explorer ses missions et ses exploits.
Des opérations spectaculaires en haute mer  
Les interventions de la Marine font parler d’elles, notamment la saisie de 2 975 kg de cocaïne le 28 novembre 2023, rapportée à la base navale Amiral Faye Gassama à Dakar. Ce jour-là, le patrouilleur Fouladou avait intercepté un navire en eaux internationales, à 150 km au large de la capitale. Ces opérations, devenues fréquentes, illustrent son efficacité contre les trafics illicites. Mais son rôle ne s’arrête pas là : elle lutte aussi contre l’émigration clandestine et assure des missions de défense et de sécurité maritime, soutenue par des technologies de dernière génération qui « remplissent le contrat opérationnel malgré les contraintes », selon le commandement.
Une flotte modernisée pour une souveraineté renforcée  
À la veille de la fête de l’indépendance du 4 avril 2025, dont le thème est « Vers la souveraineté technologique et industrielle des forces armées », Seneweb a visité la base navale Amiral Faye Gassama. La flotte comprend des patrouilleurs (50 à 400 km de rayon d’action), des vedettes côtières et fluviales, et des bâtiments de soutien logistique, opérant depuis trois bases (nord, centre, sud). Le patrouilleur Cayor, long de 62,82 m et d’une autonomie de 11 000 nautiques (22 000 km), illustre cette montée en puissance. Équipé d’armes sophistiquées, dont des lance-missiles, il peut affronter des menaces majeures avec ses 730 tonnes à pleine charge.
Une décennie de modernisation  
« Depuis dix ans, la Marine nationale connaît une montée en puissance progressive, marquée par l’acquisition de moyens modernes et de matériels de combat dissuasifs », explique le capitaine de vaisseau Michel Diouf, chef des chaînes logistiques à l’État-major. Cette modernisation inclut une réorganisation de l’État-major et la création d’unités adaptées aux défis contemporains. Selon lui, la Marine est « un pilier des actions de l’État en mer », avec une double mission : défendre le territoire maritime et surveiller les activités illégales (pêche, trafics, sauvetage).
Un outil de souveraineté nationale
  
Créée à l’indépendance en 1960, la Marine a évolué pour devenir un levier de souveraineté. « Disposer d’une marine est un outil de souveraineté, car elle protège nos droits sur 212 000 km² et soutient la diplomatie navale », souligne Michel Diouf. Elle s’appuie sur un écosystème de PME locales pour maintenir ses unités, renforçant ainsi une industrie maritime autonome. Lors d’une visite à la base en 2024, le président Bassirou Diomaye Faye, chef suprême des armées, a insisté sur une Marine « crédible » pour sécuriser l’économie bleue. Les futurs contrats d’acquisition privilégieront le transfert de technologie pour bâtir des capacités endogènes.
Auteur: Ousmane DICKO

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