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Reportage

REBEUSS, CAMP PENAL DE LIBERTE VI, CAP MANUEL, FORT B, PAVILLON SPECIAL... Voyage au cœur des prisons de Dakar

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REBEUSS, CAMP PENAL DE LIBERTE VI, CAP MANUEL, FORT B, PAVILLON SPECIAL... Voyage au cœur des prisons de Dakar

De l'extérieur, les prisons dakaroises brillent de leur sinistre austérité. De l'intérieur, elles fonctionnent à plein régime pour recréer l'ambiance du monde extérieur. Les prisons sont grouillantes et pleines de vie. Sur la base de règles strictes, des règlements intérieurs propres à chaque établissement, servent de soupapes de sécurité à ce monde à part. Les rôles sont distribués. Agents et détenus se font violence pour réussir leur cohabitation ...forcée. On est loin de l'époque où ils se regardaient en chiens de faïence. L'administration fait l'effort d'humaniser ses rapports avec les détenus. Ces derniers, en retour, adhèrent entièrement à la politique de socialisation instituée dans toutes les 37 prisons du pays. Le monde sombre des prisons n'est plus une jungle, mais un univers où des individus en rupture de ban réapprennent les valeurs fondatrices de la société. Visite guidée.

Assis sur un lit d'hôpital, un homme grimace. Il a le torse nu, les traits tirés, les dents jaunies. Et une peau lézardée. Un homme en blouse blanche, une paire de ciseaux à la main, s'affaire sur son dos. Il lui nettoie une plaie ouverte qui laisse couler un liquide purulent, avant de lui faire un pansement. On n'est pas dans un hôpital. Mais à la prison centrale de Rebeuss, posée en face de la Corniche de Dakar. Précisément à l'infirmerie de la détention. L'homme est un détenu, atteint d'un méchant abcès. Le toubib, en blanc, est un des infirmiers de la prison. Des infirmiers submergés de travail. La prison de Rebeuss, construite en 1929, n'est pas seulement un lieu de privation de liberté. Elle est aussi un mini hôpital. Rien que ce matin du 24 octobre 2011, à 13 heures, 243 patients, tous des détenus, ont déjà été consultés. Une cinquantaine d'entre eux est retenue en observation. Ils sont installés sur des lits en fer dans deux chambres, séparées des cellules. Les ventilateurs tournent à fond. Certains, individuels, sont braqués sur leurs propriétaires. D'autres, fixés sur les murs, balaient la salle. «Depuis le début de l'année, nous avons consulté 7 310 patients», révèle l'infirmier-major.
Le paludisme et les infections dermatologiques sont les principales maladies dont souffrent ces détenus. Déjà trois décès ont été enregistrés depuis le début de l'année. Un seul s'est éteint dans la détention à la chambre 2. Les deux autres ont tiré leur révérence après évacuation en cardiologie et en réanimation à l'hôpital Aristide le Dantec.
SURPOPULATION. La prison de Rebeuss est surpeuplée. Ses pensionnaires sont à l'étroit, dans une sidérante promiscuité. Au 24 octobre 2011, elle comptait 1834 détenus, dont 519 condamnés (47 étrangers), 1315 détenus provisoires (282 étrangers), 12 contraintes par corps et 2 passagers. Ces derniers sont venus des prisons de l'intérieur du pays. Ils font un passage à Rebeuss, le temps d'un rendez-vous médical. Les détenus provisoires font 72 % de l'effectif carcéral. Cent trente-cinq (135) détenus dont 7 étrangers, y séjournent provisoirement depuis plus de trois ans.
Les pensionnaires forment 7 secteurs et sont répartis dans 43 chambres de dimensions variables. Hormis les cellules punitives et d'isolement, installés sur le chemin de ronde (un long couloir qui longe le mur de clôture de la prison côté corniche ouest), toutes les chambres sont collectives.

100 à 120 détenus par chambre

Les pièces les plus grandes font environ 10 mètres de long sur 5 m de large pour 3m de haut. Prévues pour 40 détenus, elles en accueillent parfois 100, voire 120. En guise de lits, des plaques de béton sont fixées aux murs et sur lesquelles sont disposées des nattes. Certains détenus se couchent à même le sol, en quinconce. Chaque dortoir est doté de six petites fenêtres de 50 centimètres carrés environ. Trois de chaque côté, avec trois conduits d'aération. Une seule douche-toilette au fond à droite. La plupart des chambres ont un problème d'étanchéité, ce qui rend encore plus difficiles les conditions de détention, surtout en période hivernale. Pour améliorer ces conditions, les couchoirs en béton sont en cours de destruction pour être remplacés par des couchoirs métalliques. Sur les 4 chambrés concernées, les travaux sont terminés pour les 2 (9 et 10) et la chambre 4 est en finition.
L'entretien des chambres (balayage et nettoyage) est assuré chaque matin par les détenus sous la direction des chefs de chambre. Des horaires sont aménagés pour les promenades, entre 9 heures et 12 heures, le matin, et entre 15 et 18 heures, le soir. Quant aux repas, ils sont servis à l'intérieur des cellules. Tous les mets venus de l'extérieur sont systématiquement fouillés à l'aide d'un couteau et d'une cuillère. Les 116 agents, dont 7 femmes, qui constituent le personnel administratif de la prison de Rebeuss, soit un ratio d'un agent pour 19 détenus, sont ainsi littéralement submergés de travail.
SOCIALISATION DES DETENUS - Malgré tout, ces agents se dévouent à la tâche pour révolutionner les pratiques pénitentiaires. L'actuel Directeur de l'administration pénitentiaire, le magistrat Cheikh Tidiane Diallo, a, en effet, une approche novatrice. Il fait sienne cette maxime du Pape Clément IX : Soumettre les individus malhonnêtes au châtiment est peu de chose si on ne les rend pas honnêtes par l'éducation». Une inscription en gros caractères qui orne le fronton de la salle d'accueil du camp pénal de Liberté VI. Adieu les anciennes méthodes, qui consistaient à installer la peur dans le camp des détenus pour prévenir d'éventuelles mutineries. Aussi, a-t-il ordonné la mise en place de services socio-éducatifs performants dans toutes les 37 prisons du Sénégal. Des services qui seront dotés de lignes budgétaires pour 2012 allant de un million à un million 500 mille francs suivant la taille de l'établissement.
On s'évertue à faire prendre conscience aux détenus qu'ils ont fauté et qu'ils paient pour cela, mais qu'ils n'en restent pas moins des êtres humains devant jouir de leurs droits. Les rapports sont ainsi plus humanisés avec le personnel pénitentiaire. A ceux qui sont en rupture avec leurs familles, les services socio-éducatifs tentent d'apporter une assistance psychologique. A Rebeuss, par exemple, 1194 appels téléphoniques aux familles au profit des détenus ont été enregistrés. Les pratiques religieuses sont encadrées par le service socio-éducatif. Des conférences sur l'Islam sont organisées tous les trois mois grâce à l'appui de partenaires comme la Radio Futurs Médias (Rfm) et Radio Dunya. Pour les détenus de confession catholique, les mercredis sont réservés à la chorale et à des séances de partage sur l'Evangile. Une messe est dite tous les samedis par l'Aumônier de la cathédrale de Dakar. L'alphabétisation en langues française et arabe a permis à une centaine de détenus d'apprendre à lire et écrire. Deux prisonniers dispensent des cours de peinture. Un atelier de couture est aménagé, avec des machines électriques. La bibliothèque de l'établissement dispose de plus de 4277 livres. Trois étagères en bois pour le rayonnage sont confectionnées par des détenus menuisiers. Le football et la lutte sont les principales activités sportives pratiquées dans la prison. Chaque chambre dispose d'un poste téléviseur qui émet de 6 heures du matin à minuit, les jours ordinaires et 24 heures sur 24 durant le week-end. Un jardin potager est aménagé à l'entrée de la prison. Il a produit en cette année 2011, 237 kilogrammes (Kg) de choux, 279 kg de carottes, 61 kg d'oignons, 73 kg de tomates, 53 kg d'aubergines et 108 kg de gombos.
Dans le souci de préserver l'intimité des détenus, le Directeur de la prison de Rebeuss, l'inspecteur Emmanuel Salif Ngom, a fait construire des blocs en béton sur le chemin de ronde pour les fouilles individuelles. Suivant le règlement intérieur, en effet, tout détenu nouvellement placé sous mandat de dépôt ou tout ancien détenu en contact avec le monde extérieur doit se soumettre à une fouille. C'est ainsi qu'avant d'accéder aux cellules, ils sont conduits sur le chemin de ronde, déshabillés et minutieusement fouillés. Chacun pouvait ainsi voir les parties intimes de l'autre. Ce que l'administration pénitentiaire a voulu corriger, en installant ces blocs en béton, la fouille ne pouvant être supprimée pour des raisons de sécurité.
Lorsqu'un détenu est condamné à une peine excédant 6 mois, il est fréquent qu'il soit transféré au Cap Manuel ou au Camp pénal.

CAMP PENAL DE LIBERTE VI. La socialisation des détenus est une réalité au Camp pénal. Ici également, on s'inspire des enseignements du Pape Clément IX, inscrits en lettres d'or à l'entrée de la salle de conférence : « Il ne suffit pas d'effrayer les malhonnêtes par la menace de la peine, il faut les rendre honnêtes par son régime»: Une tâche à laquelle s'emploient les 93 agents qui ont la lourde responsabilité de veiller sur les 827 pensionnaires que compte cette prison, dont les pensionnaires, répartis en trois secteurs, occupent 15 dortoirs. La 16e cellule de cette prison ne fonctionne pas.

Violeurs, voleurs, dealers et criminels, seigneurs du Camp pénal

Pourtant, cette prison ouverte le 02 septembre 1943 et baptisé Camp pénal de Hann avant de changer de dénomination en 1984 pour devenir Camp pénal de Liberté 6, abrite les condamnés les plus dangereux du pays. D'une capacité d'accueil de 300 détenus en 1980, elle est passée à 600 en 1990 et reçoit actuellement plus de... 800 condamnés. A la date du 25 octobre 2011, elle comptait 827 détenus condamnés, dont 8 aux travaux forcés à perpétuité et 564 à des peines variant entre 5 et 20 ans. 250 personnes sont détenues au camp pénal pour des histoires de mœurs : 204 pour vol, 186 pour des affaires de stupéfiants et 92 pour des crimes de sang. La prison devait normalement accueillir une cinquantaine de condamnés à perpétuité. Mais la plupart d'entre eux ont vu leurs peines commuées en travaux forcés à temps de 10 à 20 ans.
Pour autant, l'inspecteur Amadou Diallo, directeur de cette prison, n'a pas une phobie sécuritaire. Il utilise la plus grande partie des ressources de sa structure dans des tâches de socialisation. C'est ainsi qu'au Camp pénal, un groupe de rap exclusivement constitué de détenus a été créé, ainsi que deux troupes théâtrales pour détendre l'atmosphère carcérale mais aussi susciter des vocations artistiques. Des jeux collectifs comme la belote, les jeux d'échec, le scrabble et le jeu de dames sont autorisés. La bibliothèque est fréquentée chaque jour par 50 détenus en moyenne. Ils ont la possibilité d'emprunter un ouvrage pour 15 jours. Une galerie d'art (en finition) est implantée à l'entrée de l'établissement. Dans la cour administrative, outre les bureaux du directeur, de son adjoint, du greffe et de la comptabilité, on trouve un service socio-éducatif très performant, une cuisine, une salle de visite (plus conviviale que le parloir de Rebeuss), une salle de conférence et une infirmerie. Une cour des métiers composée d'ateliers d'artisanat, d'un atelier de menuiserie en bois avec des machines industrielles, d'un autre de menuiserie métallique et d'un atelier de confection complètent le décor. Une salle de spectacle, une mosquée, une chapelle, une bibliothèque, une cantine et un terrain (de football et de basket) sont aménagés à l'intérieur de la prison. Au Camp pénal, on se croirait dans une foire. Les détenus circulent d'une chambre à autre, s'entendent bien avec les gardes et rigolent même avec eux. Ils ne sont plus ces caïds redoutés. Mais des «agneaux» qui ont fini de s'adapter aux réalités de cette détention devenue leur demeure. Peu d'altercations sont notées entre agents et prisonniers. Ce qui fait que les dix (10) cellules d'isolement et les huit (8) cellules punitives installées sur le chemin de ronde sont rarement sollicitées.

13 détenus pour nettoyer le palais présidentiel

AU CAP MANUEL, une maison d'arrêt et de correction qui a la particularité de n'accueillir que des détenus condamnés à une peine inférieure ou égale à un an ou dont le reliquat de la peine à purger n'excède pas un an (et souvent des détenus provisoires provenant de Rebeuss). Les détenus y sont encore mieux lotis.
Construite derrière l'ancien palais de justice, la maison d'arrêt et de correction du Cap Manuel compte 27 agents et a une capacité d'accueil de 150 détenus. A la date du 27 octobre 2011, il comptait 173 détenus, trois prévenus (en attente de jugement) et 170 condamnés parmi lesquels 1 Malien, 2 Libériens, 2 Camerounais et 2 Guinéens. Les prisonniers sont répartis dans deux secteurs comportant treize dortoirs (trois (3) grands; trois (3) moyens, dont l'un est inoccupé pour cause de délabrement et 7 petits). Treize détenus vont quotidiennement en corvée à la Présidence de la République. De temps en temps, le camp militaire du Cap manuel sollicite une main-d’œuvre pénale.
Les chambres encadrent un terrain avec des manguiers au milieu. La journée, c'est sous l'ombrage de ces arbres que les détenus étalent des nattes pour se prélasser. L'après-midi du jeudi et ce, jusqu'à la nuit, ils se mettent en cercle et entonnent des chants religieux, recréant l'ambiance des quartiers durant la nuit du jeudi au vendredi. Les pensionnaires de cette détention respirent la forme et ont de l'énergie à revendre. Ils prennent leur sort avec philosophie et se réjouissent du traitement qui leur est réservé. A l'occasion de la visite du Directeur de l'administration pénitentiaire, ils ont voulu lui témoigner leur gratitude en lui offrant deux exemplaires du Coran. «J'ai trouvé au Cap Manuel des détenus calmes; sereins et disciplinés, fruit d'un long travail», déclare le Directeur de l'administration pénitentiaire, qui n'a pas tari d'éloges à l'endroit du Lieutenant Mamé Saliou Fall, Directeur de cet établissement pénitentiaire. On est loin de l'époque où cette prison accueillait des lépreux, des tuberculeux et autres déficients mentaux...
Malgré tout, Cap Manuel souffre de manque de moyens. Les chambres 1, 2 et 3 ne sont pas dallées. La toiture est en fibre-ciment avec du fer tressé comme protection. L'établissement ne dispose d'aucun moyen de locomotion. Sauvent, c'est un véhicule civil qui est pris en location pour les évacuations sanitaires à l'hôpital Aristide Le Dantec. Et pour cela un agent est obligé de se déplacer à pied jusqu'à l'hôpital pour affréter un taxi.

LA MAISON D'ÀRRET ET DE CORRECTION DE HANN (EX-FORT B), quant à elle, est le quartier général des détenus mineurs, âgés de 13 à 18 ans. Nichée prés du pont de Haun en face de l'autoroute, elle a été créée en 1965 sous la dénomination de Fort B. C'était une prison aux conditions de détention très dures. En atteste sa cave souterraine où les caïds les plus irréductibles étaient obligés de se plier en quatre: Les conditions de détention inhumaines qui y avaient cours ont amené le Président Abdou Diouf à ordonner sa fermeture en 1986. L'entrée de ce bagne se dressé majestueuse, malgré quelques rides occasionnées par l'âge, devant le terrain de football et de basket du quartier des mineurs. Il est maintenant, un dépotoir de ferrailles et autres objets usagés, faisant face à un autre emplacement plus humain occupé par des mineurs en délicatesse avec la loi.
En effet, en 1986, le Fort B est devenu la maison d'arrêt et de correction de Hann, exclusivement réservée aux mineurs. Ici, les conditions carcérales ne sont pas, draconiennes. L'accent est plus mis sur la réinsertion sociale pour permettre à ces jeunes en conflit avec la loi de ne plus récidiver. De retrouver la place qui est la leur au sein de la société. D'une capacité d'accueil de 75 détenus, il comptait à la date du 26 octobre 2011, 81 détenus, sous la surveillance de 26 agents. Cinq grandes salles fout office de dortoirs. Elles sont propres; aérées et bien aménagées. Les pensionnaires du Fort B sont pris en charge aux plans éducatif, religieux et sportif: Des séances de thé-débats, ainsi que des cours d'alphabétisation en français et en arabe sont également organisés. Une salle de cours aménagée et des livres sont mis à leur disposition. Les agents jouent plus le rôle de père et de mère que de véritables gardes. De plus, les pensionnaires sont bien nourris. Dans leur magasin de vivres, sacs de riz, de lait, de sucre, sachets de macaroni, pots de tomates... se superposent.

Et l'encens embauma l'air!

A LA MAISON D'ARRET POUR FEMMES (MAF) DE LIBERTE 6, si ce n'étaient le poste de police, les femmes et hommes en tenue, la porte de la détention peinte en rouge avec un crochet grand modèle, on se croirait dans une maison normale. Le visiteur est subjugué par l'odeur d'encens. Le lieu est propre. Les détenues soignent leurs mises vestimentaires. Tout renvoie à la coquetterie féminine. Ouverte le 30 octobre 1995, la maison d'arrêt pour femmes de Liberté 6 est, en effet, aménagée dans d'anciens logements administratifs pour servir d'annexe à la maison d'arrêt de Rebeuss. C'est en 1998 qu'elle obtient son autonomie de gestion.
Exclusivement réservée aux femmes, elle compte 5 chambres dont 1 pour les mineures. Avec une capacité de 100 détenues, elle comptait, à la date du 26 octobre 2011, 110 détenues dont 94 détenues provisoires (parmi lesquelles 20 étrangères et 2 mineures) et 16 condamnées. De 8h 30 à 13 heures et de 15 h à 19 heures, elles peuvent vaquer à leurs occupations dans la détention. Un salon de coiffure, une salle de lecture et d'alphabétisation sont érigés dans la partie administrative de la prison. Une grande cour intérieure permet aux détenues de s'adonnez à des activités récréatives. Le mot d'ordre ici est : «Etre ferme, sans cruauté inutile ni faiblesse coupable», comme l'enseigne Léopold Sédar Senghor. La directrice, Agnès Ndiogoye, une jeune cadre de l’administration pénitentiaire, tient son établissement d'une main de fer dans un gant de velours. Les détenues se sentent bien à la Maf, si tant est qu'on peut se sentir bien en prison.

Plus d'agents que de détenues à la Mac de Rufisque

LA MAISON DARRET ET DE CORRECTION DE RUFISQUE, elle, ressemble plus à un hôtel qu'à une prison. Elle est la seule à disposer d'un rez-de-chaussée et d'un étagé. Créée en 1972 pour désengorger Rebeuss qui comportait un quartier pour femmes, elle a une capacité de 95 personnes (personnel et détenues). Contrairement aux autres prisons du pays, elle ne souffre pas de surpeuplement, et de promiscuité. Au contraire, c'est la seule prison où les agents sont plus nombreux que les pensionnaires. Rufisque compte, en effet, 34 agents pour 29 détenues, dont 5 avec leurs enfants de moins de 3 ans. Les agents sont parfois réduits à des tâches de babysitting et d'encadrement pour les détenues qui exploitent des tables potagers installées au milieu de la cour de la maison de détention.
Les pensionnaires sont réparties dans 5 chambres dont l’une, la 4, est réservée aux 5 détenues vivant avec leurs enfants. L'un de ces enfants porte le nom du commandant Djadji Ndiaye, ancien régisseur de la maison d'arrêt ancien régisseur de la maison d'arrêt et de correction de Rebeuss. La mère de l'enfant ayant accouché en prison, a préféré lui donner le nom de son bébé, parce qu'il lui a été d'un très grand secours dans les moments les plus difficiles de soir incarcération. Dans les chambres, des matelas sont disposés à même le sol. Le nombre des pensionnaires a toujours fluctué entre 40 et 22, renseigne la directrice de l'établissement, Amy
Manga. Ce qui fait que cette maison d'arrêt et de correction est très bien entretenue. Même les toilettes sont d'une nette blancheur. Seul hic ; le manque de moyens. Mme le régisseur éprouve d'énormes difficultés lorsqu'il s'agit de transférer des détenues au tribunal ou à l'hôpital (en cas de maladie), faute de moyen de locomotion. Un manquement qui deviendra bientôt un très mauvais souvenir. Parole du Directeur de l'administration pénitentiaire...

LA MAISON DE CORRECTION DE SEBIKOTANE.

Créée le 28 octobre 1984, fait office de vitrine de l'administration pénitentiaire. Nichée derrière le site de l'école normale William Ponty, elle a une vocation agricole. Ici, rien n'indique qu'on est dans une prison, à part la plaque d'entrée, la double porte en fer et en bois des dortoirs et l'inscription «Détention» près du poste de police. Pas de barbelés pour sécuriser la détention. Dans l'arrière-cour sont stationnés un tracteur et une fourgonnette pour le transport des détenus. Des vaches sont gardées dans une étable. Derrière le bloc administratif, un espace agricole verdoyant est aménagé. Les 72 détenus condamnés que compte cet établissement pénitentiaire, encadrés par 31 agents, s'y adonnent au maraichage. Des arbres fruitiers y sont plantés.

10 hectares cultivés par les prisonniers

A quelque 5 kilomètres de son siège, la maison de correction exploite un périmètre agricole de 10 hectares. Dont partie est équipée de système goutte-à-goutte. Un hectare de maïs et un demi-hectare de riz devront être récoltés sous peu. Une autre partie est déjà labourée et devra servir à la culture de carotte, de gombo, entre autres produits. Les détenus qui travaillent dans ces exploitations agricoles sont rémunérés en conséquence. Le fruit de leurs activités sert en partie à améliorer les plats et les conditions de détention. Une autre partie est gardée pour chaque détenu, une sorte d'épargne pour redémarrer sa vie à sa sortie de prison. Ils mangent, bien, et ne sont pas hermétiquement enfermés entre quatre mûrs. Leurs trois dortoirs sont bien ventilés et équipés chacun d'un poste téléviseur, avec cerise sur le gâteau, un abonnement à Canal+horizon. Au milieu de la cour de cette détention, se dresse un arbre. Les détenus, des ouvriers agricoles plus que des bagnards, sont berces par le gazouillis des oiseaux qui tressent leurs nids sur l'arbre. Mais de toutes les prisons de Dakar, le Pavillon spécial est sans conteste la détention la plus ...spéciale.

LE PAVILLON SPECIAL, construit en bordure de-mer sur une aile de l'hôpital Aristide Le Dantec, est conçu pour accueillir les détenus malades et qui doivent être admis dans des structures sanitaires. Elle est ouverte le 28 novembre 1986 et dispose de 10 dortoirs dont 5 sont carrelés. Toutes les chambres disposent de toilettes intérieures. Deux secteurs sans dispositif de séparation sont aménagés. Avec une capacité de 60 pensionnaires, il abritait 40 détenus (11provisoires et 36 condamnés) lors de notre passage. Vingt-sept (27) agents, dont neuf (9) femmes, sont sous les ordres de la Directrice, Nogaye Sène. Parmi les détenus internés, on compte trois femmes et deux étrangers. Ils sont libres de se promener de 9 heures à 19 heures. Un jardin potager et une bananeraie sont aménagés derrière la détention. Les conditions d'incarcération sont plus que clémentes. N'est-elle pas la prison préférée des autorités du pays lorsqu'elles ont maille à partir avec la justice ? Allez savoir pourquoi ! 



16 Commentaires

  1. Auteur

    Temoin

    En Novembre, 2011 (18:38 PM)
    Une pensée pieuse à nos frères et soeurs détenus  :up:  :up:  :up:  :up:  du courage ça ira  <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/jumpy.gif" alt=":jumpy:">   ana Modibo diop ak Noel seck  :?:  tenez bon c bientot fini.
    • Auteur

      Reply_author

      En Octobre, 2022 (22:39 PM)
      Tu es courageux Diakhaté. " Le vrai courage est de dire ce qui est juste " phrase culte de " Docteur justice" héro célèbre de bande dessinée dans les 70 qui reprenait un proverbe japonais. Je n'arrive à comprendre comment des dits musulmans pratiquent la violence arrogante et brutale pour faire respecter leur compréhension très négro des lois islamiques . Le Senegal n'est pas une République Islamique et heureusement pour nous à cause du comportement de ces gens. Même les théoriciens de " l'État islamique " semblent plus rassurants.
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    • Auteur

      Reply_author

      En Octobre, 2022 (23:07 PM)
      Puisque le président qui aime s'autosaisir sur des détails en violation flagrante des droits des citoyens lorsqu'il veut barrer la route aux opposant ( expl mise en garde par l'autorité ONUSIENNE avant hier sur les droits citoyens abusés )  -  Alors puisque ce faux président a peur de sévir pour exiger le respect d'un fondement important de notre État qui souffre d'une violation grave  - Alors du coup Le brave citoyen Lambda lui va le faire.
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    • Auteur

      Reply_author

      En Octobre, 2022 (00:26 AM)
      Si chaque cité religieuse á a sa milice, mieux vaur dissoudre le Sénégal tout simplement.
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  2. Auteur

    Shadow

    En Novembre, 2011 (18:48 PM)
    mettez nous une vidéo bordel!!
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    Auteur

    Avis

    En Novembre, 2011 (18:53 PM)
    C'est bien cette visite guidée, comme ça ces politicards qui ont détourné tout notre argent se familiariseront avec les lieux qu'ils retrouveront lorsqu'ils perdront les élections.
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    Auteur

    L'editeur

    En Novembre, 2011 (18:54 PM)
    Trop long. Écris une encyclopédie en quatre tomes.
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    Auteur

    Un Passant

    En Novembre, 2011 (19:03 PM)
    le prochaing QG des alternoceurs
    Auteur

    Nandité

    En Novembre, 2011 (19:08 PM)
    J'ai remarqué une chose. Pratiquement tous les grands de ce monde ont fait la prison. Ya til une explicAtion pour cela?
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    Auteur

    Zorro Zaim

    En Novembre, 2011 (00:24 AM)
    Il faut trouver les voies et moyens de reduire les surpeuplements en milieu carceral.la majeure partie de nos prisons ont depassé leur capacité d’accueil.la 1ère solution est de construire de nouvo centres de détention mai à cause de la supertition de nos autorités cette solution ne sera jamai entreprise.la 2ème solution est la diligenge k les magistrats doivent apporter dans le traitement des dossiers le plu souven oubliés ou perdus au fond des tiroirs tout com les concernés au fond de leur cellule.a rebeuss il ya des detenus ki en sont à leur 8ème,9ème voire 10ème année de détention provisoire pr des delits ki n’en valent pa la peine en attestent les peines prononcées à leur endroit s’ils arrivent au tribunal.l’etat a consenti des efforts avec le recrutement massif de magistrats mai ces derniers reflechissent plus sur leurs conditions de travail (indemnités, terrains et autres avantages) plus k sur le système de la justice.enfin la 3ème solution relève de la depenalisation de certains delits sino nos magistrats seront des distributeurs automatiques de peines.il fau donc k tous les acteurs soient en synergie pr reflechir sur la modernisation de notre système.ils en ont l’intelligence et la capacité.
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    Auteur

    Tiji

    En Novembre, 2011 (00:29 AM)
    un pays se juge par l état de sé prison
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    Auteur

    Camsfayeur

    En Novembre, 2011 (00:58 AM)
    en tout cas yalla naniou ci yalla mousseul té moussal ci bepë domou adama rawatina bepë djiouliit té ngi fa nekë yalla déloléne séne libéerté ci waxtou bi mou guené ci niom.
    Auteur

    Blinks

    En Novembre, 2011 (01:24 AM)
    Les détenus provisoires font 72 % de l'effectif carcéral. sur ces 72/100 nombreux sont la pour un joint ou 2.c'est bete de depenser de l'argent pour detenir une personne la ou tu pouvais lui faire payer une amande .
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    Auteur

    Old School

    En Novembre, 2011 (02:26 AM)
    pakatas kou ko kaas di neen la das,lolou lawa jail nekey.................
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    Auteur

    Info

    En Novembre, 2011 (03:47 AM)
    l'affaire est grave ,mais jaimerais savoir la moyenne d'ages de ses detenus
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    Auteur

    Janus

    En Novembre, 2011 (08:32 AM)
    On leur organise des conférences islamiques. Ce n'est pas de ça qu'ils ont le plus besoin, mais d'un minimum de respect humain quoi qu'ils aient fait. Même les bêtes sont mieux logées. Et après ça on ose critiquer les rapatriements forcés pratiqués par les Occidentaux ? Une question encore : EST-CE QUE LES FEMMES PEUVENT PORTER LE FOULARD ISLAMIQUE EN PRISON  :?: 
    Auteur

    Jean

    En Novembre, 2011 (08:53 AM)
    Rebeuss ou 100 mettre carré ne répond pas au norme international de détention.

    Ce n'est pas une prison proprement parlé c'était un dépôt construite par les colons qui a été par la suite transformée en prison. Le seul lieu de détention au senegal qui correspond au norme international ce trouve à Saint-Luis.

    Les longues détentions préventives des prévenus ne répond pas aux respect de la dignité des personnes détenues.

    Les autorités judiciaires doivent prendre toutes leur responsabilité pour juger ces personnes mise en mandat de dépôt.

    Le surpeuplement est une atteint à la dignité des détenus.

    Le comportement animal des autorités étatiques et judiciaires est inacceptable.
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    Auteur

    Plintiou

    En Novembre, 2011 (10:58 AM)
    bayilene doule ch 9 10 il ya 250 personnes ou plus j y étais moi je sé ce qui se passe la bas avant de parler ou d ouvrir vos gueules il faut séjourner la bas pour connaitre les conditions devie a l interieiur et il faut compter d ici 2013 borom n dell bi pabi va y envoyer ttes la jeunesse senegalaise préparez vous :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla: 
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    Auteur

    Cheikh [email protected]

    En Novembre, 2011 (16:21 PM)
    pavillon special veuiller rectifier certaines informations qui releve de limagination
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