Le meurtre d’Abdou Elinkine Diatta, secrétaire général autoproclamé du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), préoccupe les journaux parvenus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS), à côté d’autres sujets.
Diatta, membre actif du MFDC, un mouvement en lutte depuis près de quarante-ans pour l’indépendance de la Casamance, une région naturelle du sud du Sénégal, a péri dimanche matin après avoir essuyé des tirs d’hommes armés roulant à bord de motos, selon des sources concordantes.
‘’Le MFDC vient d’enregistrer une grosse perte dans ses rangs.
Celui qui s’était autoproclamé secrétaire général du mouvement, Abdou Elinkine Diatta, a été tué hier dans la matinée à Mlomp (département de Bignona) par des individus non identifiés’’, souligne à ce sujet le journal L’AS.
Revenant sur les circonstances du drame, la publication indique que deux individus armés, à bord d’une moto ont fait irruption très tôt hier (dimanche) dans une cérémonie d’initiation dans le village de Mlomp.
‘’Ils ont criblé de balles le secrétaire général autoproclamé du MFDC avant de se replier. Les assaillants ont également atteint deux autres compagnons de la victime’’, informe le journal.
Le Quotidien évoque une ’’fin triste et tragique pour un homme qui avait déposé les armes pour devenir un militant de la paix dans cette région ravagée par plusieurs décennies de violence’’.
‘’Il était parti ce week-end assister à une cérémonie d’initiation. Il en est sorti les pieds devant. Le successeur autoproclamé du leader historique du mouvement, Abbé Diamacoune Senghor, a été tué de manière atroce’’, relate ainsi le journal du groupe Avenir Communication.
Selon la publication, l’ancien porte-parole de Diamacoune Senghor, artiste et environnementaliste, n’avait cessé ces dernières années d’exhorter ses anciens camarades et combattants à œuvrer pour la paix et à la cultiver en Casamance, malgré ses options irrédentistes qui n’avaient jamais varié.
A ce propos, Sud Quotidien sent un ’’parfum de chauffe au MFDC’’ et redoute une mise en danger du processus de paix.
‘’Cet acte de violence réactive une série d’interrogations sur ses vraies motivations. Simples meurtre, règlement de compte ou processus de liquidations ? Le processus de paix en marche accuse un coup dur et le fossé s’élargit sur les divisions internes du MFDC, analyse le journal.
‘’A qui profite le crime ?’’, s’interroge à sa Une ‘’Kritik’’. Le journal insiste sur le fait que cet acte de violence survient au moment où tous les esprits sont tournés vers la paix en Casamance et que l’œuvre de réunification des factions du MFDC en perspective des négociations était en bonne voie.
Le défunt avait toujours prôné l’indépendance de la Casamance par voie pacifique. Il était surtout connu pour ses positions sur le processus inéluctable de l’autonomie politique de la Casamance.
Des questions se bousculent dans la tête de bon nombre d’observateurs sur le pourquoi de cet assassinat ciblé. Il s’agit maintenant de savoir si cet assassinat portera un coup de frein au processus de paix, fait remarquer le journal.
‘’Source A’’ replonge ses lecteurs dans les dernières sorties médiatiques du défunt et à travers lesquelles, il avait convaincu plus d’un qu’il n’était pas un enfant de chœur.
‘’Les ultimes rafales d’Elinkine’’, titre qui barre la Une du journal qui rappelle que le défunt responsable du MFDC avait par exemple fait feu de tout bois lorsque la Trans-gambienne avait été bloquée en 2016.
Pendant ce temps, Enquête revient sur les frémissements d’un débat relatif à une possibilité pour le chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat à la fin de son quinquennat. Mettant en relation cette éventualité avec la situation de 2012, le journal évoque des ‘’dissemblances’’.
Pour mettre en garde le président Macky Sall sur les effets d’une troisième candidature, certains n’hésitent pas à convoquer la période préélectorale de 2012, qui a avait provoqué des pertes en vies humaines. A en croire certains spécialistes, du point de vue de droit, aucune confusion n’est possible, souligne le journal.
A l’époque (2012) il y avait bel et bien conflit de loi dans le temps. Le premier mandat de Wade était sous l’emprise de la constitution de 1963. (…) Macky Sall n’a pas changé la constitution, il a simplement modifié, certains aspects, notamment la durée et le nombre de mandats. Seuls les gens de mauvaise foi veulent entretenir la confusion, croit savoir le journal en citant le professeur Ndiogou Sarr, un enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
De son côté, Libération annonce l’audition le 25 novembre prochain du maire de Guédiawaye, Aliou Sall avec un statut de témoin assisté par le doyen des juges dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, corruption, blanchiment et fraude fiscale dans l’affaire Petrotim.
Il s’agit d’un supposé scandale financier révélé par une enquête de la BBC, et dans lequel le frère du chef de l’Etat est cité.
Le Soleil a donné la parole au nouvel ambassadeur de France au Sénégal, Philppe Lalliot, lequel présente les relations entre les deux pays comme étant ‘’unique et si intime’’.
Le diplomate en a profité pour confirmer la venue prochaine à Dakar du Premier ministre français, Edouard Philippe en compagnie de plusieurs autres ministres.
AKS
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